Nintendo Switch

Watcher Chronicles

Test Switch

Watcher Chronicles

Par C-Ptique - Le 20/05/2022 à 08:00

Développé par le mystérieux studio Third Sphere Game Studio, Watcher Chronicles est le premier essai des développeurs sur Switch. L’occasion, comme souvent, d’essayer d’y trouver un nouveau public avide d’expériences en tous genres. Aujourd’hui, nous plongeons dans les limbes du die and retry où nous devrons affronter de redoutables épreuves. Le jeu est-il aussi bon qu’il le prétend ?

Meurs et recommence, encore et encore

Watcher Chronicles nous fait incarner un chevalier qui se réveille dans une crypte, on comprend très vite qu’il a ressuscité après qu’on ait rencontré un gardien qui nous révèle que le monde des vivants est menacé par une créature monstrueuse. Il nous propose de nous ramener à la vie si on parvient à la battre. Histoire simple et revue mais là n’est pas le cœur du jeu puisqu’il se concentre d’abord et avant tout sur le gameplay.

Sitôt les contrôles de base appris (saut, attaque, attaque secondaire…), on perçoit toute la difficulté du jeu. Si les premiers ennemis sont facilement vaincus, les suivants se révèlent avoir des barres de santé très importantes avec des attaques redoutables. Non seulement leurs coups sont puissants mais en plus, ils offrent une fenêtre d’attaque très courte. Les choses sérieuses commencent à partir du premier boss qui se manifeste rapidement, la musique à base de guitare électrique et d’altos nous fait comprendre qu’on n’est pas là pour rigoler.

Watcher Chronicles révèle alors sa nature de die and retry et il ne l’a pas volé. Face aux boss et parfois à quelques ennemis redoutables, on meurt plusieurs fois jusqu’à comprendre leur fonctionnement et il vaut mieux se mettre en bonnes conditions pour y arriver. Heureusement, on a des vies en quantité illimité, on peut donc recommencer autant de fois que nécessaire depuis le précédent point de sauvegarde, mais comme cela aurait été trop beau, on perd toutes les Umbra, la monnaie du jeu, à chaque mort et tous les ennemis réapparaissent. Il est possible de récupérer le butin abandonné en revenant sur les lieux de notre décès mais à condition bien sûr qu’on parvienne à y revenir, sinon on peut les perdre définitivement. Autant dire qu’il vaut mieux réfléchir plusieurs fois avant de se lancer dans des chemins ardus, faire demi-tour n’a rien de la lâcheté dans ce jeu.

Des contrôles à retard

En plus de la difficulté liée aux ennemis, globalement bien maîtrisée malgré qu’elle soit ardue, il faut ajouter la difficulté liée aux contrôles, cette fois moins volontaire. Notre chevalier est en effet victime de dérapages quand il s’arrête, exactement comme s’il glissait sur une patinoire, ce qui peut nous mettre dans des situations délicates à cause d’un mauvais calcul de nos déplacements.

Le contrôle de la parade n’est pas non plus évident car il ne fonctionne pas comme sur d’autres jeux. Là où habituellement, il suffit d’appuyer sur un bouton pour parer et de cesser d’appuyer pour ne plus parer, la parade dans Watcher Chronicles se maintient automatiquement durant 2 secondes sans qu’on ne puisse l’annuler, puis le personnage revient à la normale. Un choix bien étrange car cela ne rend pas les combats toujours fluides.

Dans la même idée, nous avons aussi la barre d’endurance. Elle se réduit à chaque fois qu’on donne un coup, que ce soit sur les ennemis ou dans le vide. Cela a pour principale conséquence d’empêcher les combos à rallonge et de nous forcer à nous reposer en nous éloignant des ennemis. Dit autrement, la barre d’endurance brise le rythme et la fluidité des combats, ce qui peut être frustrant, mais de l’autre côté, elle participe aussi à rendre le jeu plus difficile, ce qui est cohérent avec la direction prise par le jeu. Pourtant, il est possible d’enchaîner quelques attaques dans les airs avant de tomber par terre, comme si le jeu n’arrivait pas à se décider entre combats effrénés et pics de difficultés.

Des niveaux qui ne pardonnent rien

Les niveaux représentent une difficulté à part entière puisqu’ils sont de véritables labyrinthes avec de multiples débranchements et on ne dispose d’aucune carte pour se repérer. Ajoutés à la difficulté déjà hardcore des ennemis et aux pertes de butin à chaque mort, on comprend que progresser dans le jeu est compliqué et qu’il faut absolument être sur ses gardes en permanence. Et pourtant, si ça ne vous suffit toujours pas, sachez qu’il y a des boss cachés encore plus coriaces qui lâcheront un butin à la hauteur de leur difficulté s’ils sont vaincus. On regrette juste qu’il n’y ait pas toujours de point de sauvegarde avant de les affronter.

Les potions de soin sont également rares, on se recharge principalement auprès des points de sauvegarde et les ennemis qui en lâchent sont peu nombreux. Pour le coup, c’est dommage qu’on ne puisse pas en avoir davantage, au moins dans une difficulté facile. Il faut donc continuer à se battre jusqu’à ce que mort s’ensuive ou que l’on atteigne le prochain point de sauvegarde. Les niveaux sont encore plus difficiles en mode portable car la vue sur notre héros est plus rapprochée, ce qui réduit notre visibilité et complique le repérage des ennemis alentours.

Le seul endroit où on peut souffler est le havre, un endroit paisible à l’écart de tout danger qui fait office de QG. C’est là qu’on peut améliorer ses statistiques, son équipement et même apprendre des attaques magiques. Cela a un coût des plus prohibitifs en revanche, il n’est donc réservé qu’aux personnes qui s’accrochent le plus.

7
Watcher Chronicles n’est clairement pas un jeu pour les moments où on veut se détendre. Il nécessite beaucoup d’implication et de concentration, sinon on risque d’enchainer les morts et de perdre tout notre butin. On regrette cependant que le jeu mêle bonne et mauvaise difficulté avec d’un côté une très bonne programmation des ennemis qui contraint à bien préparer ses mouvements et de l’autre, des mouvements de notre héros qui ne sont pas toujours fluides et qui compliquent toute anticipation. On peut passer malgré tout un bon moment mais il est nécessaire de bien maîtriser le titre afin qu’il dévoile tout son potentiel.

  • Des ennemis et des boss coriaces avec leurs attaques personnalisées.
  • La tension permanente pour ne pas perdre son butin.
  • Les niveaux labyrinthiques qui nous poussent à réfléchir avant de foncer dans le combat.
  • Des boss et des butins cachés pour celles et ceux qui en reveulent.
  • Style artistique agréable à l’œil.
  • Contrôles pas toujours instinctifs.
  • Ennemis parfois trop nombreux et/ou trop puissants.
  • Potions de soins trop rares et points de sauvegardes très éloignés.

C-Ptique

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