Violet Wisteria est un jeu d'action-plateformes en 2D conçu par Kanipro Games et édité par Eastasiasoft. Disponible depuis début mars 2024 sur l'e-shop de nos bonnes vieilles Switch, ce jeu clairement axé rétro souhaite proposer une expérience de jeu proche de celles de références tels que la saga des Valis pouvait en proposer à l'époque dorée des Megadrive et autre PC Engine. Ainsi nous incarnons Wisteria Asagiri, une jeune fille armée d'une lourde épée chargée de sauver le monde. Le titre se démarque t-il suffisamment de la lourde concurrence en la matière ? C'est ce que nous allons voir dans ce test, dont une copie du jeu nous a été gracieusement fournie par l'éditeur.
Un gameplay rafraîchissant ?
Une fois n'est pas coutume, abordons ce test sous l'angle du gameplay proposé. L'originalité du soft est de proposer des combats selon la couleur de l'ennemi : si un ennemi est bleu, il faut utiliser un coup de couleur rouge pour le vaincre, si il est blanc c'est un coup de couleur bleu qu'il faudra asséner et si l'opposant est en bleu, des coups de couleur rouge le réduira au silence. Ainsi, il vous faudra savoir jongler entre ces 3 coups, chacun assigné à une touche précise, pour triompher de vos ennemis et progresser dans votre aventure. Et si vous tapez avec les mauvaises couleurs, soit cela ne fera rien du tout, soit vous serez simplement repousser en arrière. Il est intéressant d'ailleurs de constater que se faire repousser est parfois le seul moyen dans le jeu de franchir certains obstacles... A vous de tirer parti au mieux de cette jouabilité imposée.
Vous avez également accès à des sorts de magie mais celle-ci est largement secondaire. Pire, parfois elle ne sort tout simplement pas, sans raison apparente ! On apprend donc très vite à s'en passer et à tout miser sur nos coups d'épée. Le problème, c'est que dès qu'on commence à taper à l'instinct nos adversaires, nous habituant à choisir automatiquement la bonne couleur, le jeu n'a plus rien à proposer. Pire, l'héroïne est quelque peu "lourde" à diriger, ce qui nuit au gameplay et rend la jouabilité peu dynamique. On aurait aimer davantage de capacités, des pouvoirs à acquérir et à utiliser, en bref un gameplay plus approfondi et bien plus abouti qui aurait permis de renouveler l'intérêt du jeu, mais aussi pour franchir les obstacles de plusieurs manières. Le jeu est dirigiste au possible, ce qui n'est pas toujours une bonne chose pour ce type de jeu qui risque d'être remisé au placard sitôt achevé.
Une réalisation d'un autre âge
A trop vouloir ressembler à ses ancêtres, le jeu s'y complait sans doute un peu trop. En effet, les graphismes sont vraiment datés, on se croirait à mi-chemin entre un jeu NES et Megadrive, même certains standards sur PC Engine font mieux. Les arrières plans sont assez pauvres, le plan sur lequel on déplace notre héroïne l'est encore plus, avec bien trop souvent un amoncellement de blocs de pixels de mauvais goût. Il n'y a que l'héroïne qui se démarque du reste, et heureusement d'ailleurs, sinon on aurait sans doute moins envie de l'incarner. Le bestiaire est plutôt quelconque, il ne se dégage aucun charme particulier auprès des ennemis que l'on rencontre, qui ne sont d'ailleurs pas très variés. Les boss, comme par exemple un triple serpent, sont des créatures vues et revues dans ce type de jeu.
Côté son, là encore rien de bien marquant, aucun thème en particulier ne reste en mémoire, et le pire c'est que la redondance se fait malheureusement trop vite ressentir. Les bruitages se limitent à l'essentiel, un coup d'épée, une explosion, et c'est à peu près tout, quant aux animations elles ne contribuent pas vraiment à rendre le jeu plus vivant. L'IA est basique et avancer pour tuer sans cesse les mêmes ennemis est plus redondant qu'autre chose. La traduction comporte peu de coquilles, par contre l'enchaînement d'écrans fixes en guise de saynètes n'aide pas spécialement à mettre le scénario en valeur. A noter que le jeu ne souffre d'aucun bug ou lag en particulier.
De bonnes idées mais à véritablement explorer
Il y a 8 niveaux à explorer, contenant chacun un boss qu'il vous faudra défaire pour passer à l'étape suivante. Un chronomètre, assez généreux, défile, comme dans les jeux de plateformes à l'ancienne. Il y a peu de chances que le chrono tombe à zéro mais si c'est le cas, vous perdez et vous devrez recommencer le niveau. Idem si vous perdez toutes vos vies, c'est le game over assuré et l'obligation de tout refaire. Cependant, le jeu n'est pas si difficile que ça, une fois que l'on a bien acquis le principe de tabasser chaque ennemi en fonction de sa couleur. Ce qui est préjudiciable à ce jeu, ce n'est pas tant que l'IA soit aux fraises, c'est surtout la rigidité globale des commandes. Parfois il vous faudra être bien précis, même un peu trop, pour réussir un saut d'obstacle, ce qui alourdit un concept déjà peu dynamique en soit.
De même, le jeu manque quelque peu de précisions, notamment au niveau de la portée de vos attaques. Des fois vous touchez, des fois non, c'est frustrant. Idem pour l'esquive, des fois on croit avoir esquivé notre adversaire, mais le jeu en a décidé autrement. Ne comptez pas sur les checkpoint en cours de niveau, il y en a peu. La réalisation est trop décevante pour nous immerger complètement dans le jeu, les environnements proposés étant fades ou déjà vus et revus bien trop de fois. A trop vouloir rendre hommage, on en oublie parfois qu'il est important de savoir introduire tout de même quelques nouveautés ou, à défaut, offrir une expérience agréable sur la durée au joueur. Ici, c'est un peu raté, il n'y a pas spécialement de rejouabilité, aucun ajout n'a été prévu sitôt le jeu achevé et il n'est pas certain que vous le ressortirez du placard sitôt accompli.
