Nintendo Switch

TUNIC

Test Switch

TUNIC

Par ggvanrom - Le 29/09/2022 à 12:05

Création du développeur Canadien Andrew Shouldice, TUNIC avait surpris son monde lors de sa sortie en mars 2022 sur Xbox One. Mettant en scène un renard anthropomorphe équipé d’une épée et d’un bouclier, explorant une île pour résoudre des énigmes et défaire des boss, le parallèle avec un certain The Legend of Zelda avait été fait. Et il aura fallu attendre ce mois de septembre 2022 pour enfin découvrir le titre sur Nintendo Switch, et se rendre compte que TUNIC est plus qu’un clone du jeu de Nintendo.

The Legend of TUNIC

À l’instar du premier The Legend of Zelda sorti sur NES, TUNIC ne s’embarrasse pas d’une introduction. Nous débutons le jeu par un bref balayage de l’île sur laquelle nous nous trouvons, et faisons un arrêt sur image sur un renard en tunique verte échoué sur la plage. Après quelques instants, celui-ci se réveille, et nous pouvons enfin prendre ses commandes… Mais pour aller où ? Le jeu étant visiblement dénué de scénario, nous commençons à timidement explorer, les lieux, à découvrir des structures plus ou moins étranges comme des plaques dorées, ou encore une statue représentant un renard. En fouillant nous trouvons un bout de papier ainsi qu’un panneau, mais nous ne comprenons pas ce qui est inscrit dessus, le dialecte employé nous étant totalement inconnu.

TUNIC est un jeu qui incite totalement à l’exploration. Les papiers trouvés précédemment sont en fait des morceaux de la notice du jeu, et en feuilletant cette dernière, vous découvrirez rapidement qu’elle renferme beaucoup de données intéressante qu’il est extrêmement facile de zapper, pouvant ainsi complètement vous bloquer dans votre progression. Après avoir récupéré dans une maison voisine un bout de bois pour pouvoir combattre, vous êtes ainsi lâché au milieu d’une île sans repère autre que les quelques gribouillis sur les morceaux de notice. Restent donc deux solutions : avancer à l’aveuglette pour tenter de trouver par vous-même comment progresser, ou alors prendre le temps de récupérer les morceaux de notice et de bien les analyser pour tenter de comprendre l’univers qui vous entoure. Entretemps, nous ferons la rencontre d'un esprit renard captif, et notre objectif principal sera alors plus clair, il nous faudra le délivrer.



Un univers mignon qui ne vous veut pas du bien

Une fois le bâton récupéré et vos premiers ennemis défaits, vous commencer à prendre peu à peu conscience du gameplay et de l’univers qui s’offre à vous. Évoluant dans un décor 3D avec une caméra fixe donnant au jeu un air de titre en 3D isométrique, vous allez devoir résoudre diverses énigmes et battre de nombreux ennemis pour progresser. Rapidement, vous allez faire l’acquisition d’une vraie épée et découvrir de nouvelles pages de manuel vous renseignant un peu plus sur le lore ainsi que sur les objets que vous ramassez. Si les blobs ne vous causeront à priori pas de souci, l’arrivée des soldats devrait commencer à vous remuer doucement la couenne. Il vous faudra ainsi apprendre à analyser rapidement les patterns ennemis, gérer avec parcimonie votre jauge d’endurance, et plus tard votre jauge de magie.

La force (et la faiblesse) de TUNIC est que si vous ne connaissez pas le jeu et n’avez pas de guide, vous serez très souvent perdus si vous ne faites pas un minimum attention aux éléments que vous récoltez. Si cela peut être intéressant en vous laissant fouiller absolument partout sur l’île à votre guise, et vous permettre de dénicher tous les secrets possibles, vous finirez fatalement par être bloqués sans comprendre ou savoir où aller, ou vous faire détruire par les nouveaux monstres que vous rencontrez. À titre personnel, je suis passé directement de la cloche de l’Est jusqu’à l’Atoll en ruine. Je me trouvais devant des obélisques ne sachant quoi en faire, ou devant des grenouilles beaucoup trop fortes.

C’est là généralement que vient le temps de la réflexion et qu’on commence à lire le fameux manuel. On y apprend par exemple qu’il est possible d’augmenter nos statistiques en brûlant des items particuliers et en donnant de l’argent devant les statues de renard. Les plaques dorées servent en fait de téléporteur et s’activent en s’agenouillant dessus, tout comme les obélisques une fois alimentés en énergie. Le manuel est réellement votre sauf-conduit pour avancer dans le jeu.

Fox's souls

Vous vous rappelez quand on entendait que TUNIC était un clone de The Legend of Zelda ? Et bien hormis pour l’aspect visuel du personnage, et le mélange exploration / énigme / objets / combat de boss, on est sur un univers qui tranche net avec le côté facile d’accès de la licence de Nintendo. Chaque rencontre avec un ennemi peut être fatale. Les premiers gardes armés, les monstres explosifs, ou encore les charognards et leur substance qui peut corrompre votre barre de vie et faire fondre son seuil comme neige au soleil, les crocodiles, etc. À plusieurs reprises, vous allez côtoyer la mort, soit parce que vous manquez de technique, soit parce que vos statistiques sont trop basses.

Pour combattre, vous aurez le bâton de bois rapidement remplacé par une vraie épée. Mais vous aurez aussi une foule d’accessoires, à acheter chez les rares marchands de l’île, et à trouver dans des coffres bien dissimulés. Poignard de glace, baguette de flamme, bouclier, sablier qui ralentit le temps, grappin, leur utilisation sera obligatoire pour certains, et totalement anecdotiques pour l’aventure pour d’autres. Vous aurez également à disposition des bombes dont leur utilisation sera récompensée par des exemplaires gratuits, ainsi que des petits items pour récupérer vie, et magie, ainsi que des leurres extrêmement utiles. À plusieurs reprises, vous devrez aussi affronter des boss plus ou moins imposants. Là-aussi à la manière d’un Souls, il va vous falloir apprendre par cœur leur pattern pour arriver à vous en défaire. Et n’espérez pas mettre le jeu en pause histoire de récupérer durant un combat un item de soin, l’action à l’écran ne s’arrête pas même quand vous naviguez dans le menu !

En jouant de manière traditionnelle, on ne va pas se mentir, le jeu va vous en faire baver. Mais pour simplifier les choses et rendre TUNIC plus accessibles, les développeurs ont pensé à intégrer un mode Accessibilité dans les options. Dans ce dernier, vous pourrez au choix passer en mode « sans échec » ou effectuer des réglages plus légers comme ne pas perdre d’endurance par exemple. Pour la complétion du jeu, il vous faudra compter entre 15 et 20 heures selon votre niveau, et surtout si vous souhaitez tout débloquer et découvrir la vraie fin du jeu.

Un magnifique univers

Comme indiqué en début de test, TUNIC a une réelle identité graphique qui le rend unique. Les décors restent minimalistes, mais avec cette caméra éloignée et cette vue isométrique le jeu a un charme fou. Mieux, cette caméra fixe sert énormément à l’aspect exploration puisque l’environnement est truffé de passages que nous ne pouvons pas voir en temps normal. Ces derniers peuvent être ainsi des raccourcis pour avancer rapidement entre deux points, ou tout simplement des passages vers des coffres au trésor plus ou moins généreux. Bien que nous évoluons sur une île, nous avons le droit à plusieurs zones bien distinctes comme la plaine, une forêt, une cave humide ou encore un mont enneigé pour ne citer qu’eux. Chacun possède sa propre musique d’ambiance, et il faut avouer que le tout est extrêmement agréable à l’oreille.

Côté bestiaire, là encore un travail solide a été fait avec un nombre suffisamment varié d’ennemis par biome. Si certains sont extrêmement énervants comme les charognards qui ont tendance à la fuite, ou les crocos en meute, dans l’ensemble tout est plutôt bien équilibré. Mention spéciale aux Boss qui vont vous faire passer un sale quart d’heure si vous vous présentez devant eux non préparés. Nous n’en avions pas parlé jusque-là, mais si vous tombez KO vous retournez automatiquement à votre dernière statue de renard visitée, et vous perdrez au passage un peu d’argent. Pour le récupérer, il faudra, comme dans un Souls, repartir là où vous êtes tombé pour récupérer votre « âme » et l’argent qui va avec.

Côté technique, la version Nintendo Switch s’en sort avec les honneurs, mais reste de son côté plafonnée à 30 FPS. Heureusement, l’ensemble du rendu est correct, et le tout tourne sans problème que ce soit en mode salon ou en mode portable. Seul point négatif, les visions grand-angles effectuées avec le télescope sont assez floues et ne nous permettent pas de réellement distinguer clairement la topographie des lieux.


 

8.5
Ne vous fiez pas aux apparences. Malgré son aspect mignon, TUNIC est non seulement un jeu exigeant, mais aussi une belle pépite à rajouter au catalogue de la Nintendo Switch si vous aimez l'ambiance des Zelda et le gameplay des Souls. Offrant une durée de vie généreuse, des ennemis variés et une aventure qui vous demandera un minimum d'investissement pour la comprendre, on a là une très bonne expérience que nous vous conseillons vivement.

  • Un univers charmant
  • Artistiquement réussi au niveau graphique et sonore
  • Un jeu qui récompense l'exploration
  • Un mélange Zelda / Souls qui dépote
  • Un mode Accessibilité pour les passages frustrants
  • Les deux fins qui sauront vous marquer comme il faut
  • La langue inconnue qui rajoute un côté mystérieux
  • La notice in-game, une belle idée
  • Quelques illogismes dans l'exploitation de la barre d'endurance
  • Le jeu ne vous guide absolument pas hormis les indices dans la notice
  • De rares bug d'affichage de l'interface
  • Extrêmement frustrant à certains passages