Nintendo Switch

Thief of Thieves

Test Switch

Thief of Thieves

Par C-Ptique - Le 22/11/2019 à 23:00

Un jeu d’infiltration, c’est bien, un jeu d’infiltration adapté d’une œuvre, c’est mieux, un jeu d’infiltration adapté d’un comics et reprenant son code visuel, c’est top ! C’est ce que nous propose Thief of Thieves en nous mettant dans la peau de Célia, une jeune femme en marge de la société qui a décidé de se lancer dans la criminalité. Mais attention, pas n’importe quelle criminalité, seulement le cambriolage car elle ne souhaite tuer personne. Voyons ce que ça donne.

La vie de cambrioleuse, ça vous tente ?

Tout commence à l’aéroport de Los Angeles, on incarne Célia, une jeune femme devant livrer une valise, elle amène en fait un objet de valeur qu’elle a ramené d’Europe. Après une intro à la patte artistique soignée, elle dialogue au téléphone avec Conrad Paulson dont on apprend rapidement qu’il est notre mentor. Hélas, les choses ne se passent pas comme prévu, Célia se fait repérer à l’aéroport et est arrêtée par la police.

Célia est alors amenée au commissariat où elle est interrogée. Toute l’histoire du jeu est en fait une rétrospective sur ce qu’elle a déjà fait, ce qui est plutôt malin car cela justifie les commentaires en voix-off de Célia et du policier pendant les phases de jeu, ces commentaires ont en effet tendance à parler de chaque situation comme si les protagonistes savaient ce qui allait leur arriver.

Le jeu est surtout basé sur l’infiltration : chaque lieu parcouru est constitué de zones où vous pouvez vous promener sans problème car étant des lieux publics et d’autres où il faudra être prudent, ces dernières sont parcourues de long en large par des gardes. Bien sûr, on n’est pas Catwoman, ce qui veut dire qu’il faut savoir se cacher et se contenter de lieux accessibles pour un être humain lambda. Parfois, il faudra même courir pour rejoindre une aire sécurisée, ce qui risque d'attirer l'attention.

Heureusement, on dispose de plusieurs atouts. Célia sait être très discrète, quand on se cache dans l’ombre et qu’on reste immobile, personne ne peut nous voir, il peut donc être stratégique d’éteindre les lumières afin de se frayer un chemin. Certaines portes sont fermées à clé ou demandent un code, on peut alors faire du pickpocket aux gardes qui possèdent des notes ou bien crocheter des serrures, mais la manœuvre contient des risques puisque si on la rate, on se fait repérer. Les gardes nous pourchassent alors et c’est très difficile de leur échapper puisqu’ils courent plus vite que Célia, la maigre chance pour s’en sortir est de trouver une cachette dans une autre pièce mais il n’y en a pas autant qu'on aimerait. Notons aussi le flair de Célia qu'on peut utiliser à tout moment pour repérer les lieux et les événements intéressants sur la carte et que nous pouvons exploiter à notre avantage.

Sous le soleil d’Italie… In english, please.

La première mission de Célia racontée dans le jeu consiste à voler une moto. Célia la raconte d’abord à son mentor en disant tout simplement que la moto était dans le garage et qu’il a suffi de s’y infiltrer puis de démarrer avec elle. Mais Conrad n’est pas dupe et se doute que ça ne pouvait pas être aussi simple. Célia lui raconte alors la version longue. Une bonne astuce pour apprendre en douceur les mécaniques de jeu avant d’en apprendre de plus complexes.

Bien que la mission soit réussie, Célia souhaite se faire oublier. Elle part alors pour Tirano en Italie où elle intègre une nouvelle équipe qui se révélera utile pendant les missions. Chips par exemple nous aide à repérer les caméras et à marquer leur champ de vision. On découvre aussi le QG où entre deux missions, on peut parler aux autres pour mieux les connaître, et fatalement, on finit par s’attacher à tout ce petit monde. Certaines missions peuvent aussi y être planifiées.

En fait, la plus grosse difficulté du jeu est qu’il est disponible uniquement en anglais, il n’y a même pas de sous-titre français. Votre humble serviteur avec un niveau B2 à son dernier test TOEIC n’a pas eu de difficulté particulière à comprendre ce qui se passe, surtout que des sous-titres sont toujours affichés à l’écran. Mais on ne va pas se mentir, si vous avez des difficultés avec la langue de Shakespeare, vous aurez plus de mal à vous en sortir. Accordons quand même une mention spéciale aux acteurs qui doublent les gardes italiens, ils donnent à leurs personnage un accent des plus savoureux.

L’esthétique du jeu et les dialogues qui apparaissent sous forme de phylactères rappellent le style des comics américains. Si les cinématiques sont très soignées et sont irréprochables, les personnages durant les phases de jeu sont dessinés de manière flou et imprécis, entre autre à cause des traits qui sont assez grossiers. Le reste du décor est bien modélisé et reste un régal pour les yeux mais sachant que des personnages apparaissent souvent à l'écran, il devient difficile d'en profiter. Même les visages n’apparaissent pas clairement à l'écran. Malgré tout, on peut avoir un plaisir coupable, surtout avec le système de choix durant les dialogues qui peuvent affecter notre parcours, ce qui n'est pas sans rappeler le regretté Telltale Games.

Une diversité de missions et de possibilités.

À défaut de révolutionner le genre, Thief of Thieves sait renouveler son contenu. Les missions sont variées et ne consistent pas seulement à trouver quelque chose, le voler et s’enfuir. Par exemple, une des missions consiste à s’infiltrer dans la maison d’un garde pour lui faire du chantage, on fouille d’abord sa maison sans se faire repérer afin de trouver des pièces compromettantes, puis de le menacer pour qu’il avoue le code de sécurité. Cette diversité se voit aussi dans les chemins proposés et les objectifs secondaires sont là pour nous mettre sur la piste.

En-dehors des textes anglais, la plus grande difficulté reste les gardes. Ils ont des chemins prédéfinis mais avec plusieurs embranchements, si bien qu’on ne peut pas complètement prévoir dans quelle direction ils vont se diriger. Cela ne les empêche pas d’être stupides, s’ils ne font qu’apercevoir Célia, ils se disent que ce n’est rien et continuent leur patrouille.

Niveau technique, le jeu est très propre et tourne sans problème. Il faut seulement relever le problème des graphismes un peu brouillon pendant les phases de jeu, certains personnages qui ont un bug et ont la tête qui tremble ainsi que les temps de chargement qui sont un peu longs.

7.5
Thief of Thieves est un jeu fort sympathique qui maîtrise bien son gameplay ainsi que son histoire. Les possibilités d’infiltration sont réussies et le fait de ne pouvoir tuer personne ajoute un défi dans l’accomplissement des missions. Le jeu sait se montrer créatif et renouveler ses missions, ce qui est un vrai plaisir à parcourir. Les différents parcours proposés et l’impossibilité de tuer qui que ce soit rajoute du piment au titre. Si aucun problème technique ne pose véritablement de souci, c’est en revanche l’absence de version française qui en rebutera plus d’un, il n’est donc conseillé de se le procurer qu’à condition d’être à l’aise avec l’anglais.

  • L’histoire et la narration travaillées
  • Les mécaniques d’infiltration qui se renouvellent au fil des missions
  • Les choix offerts pour atteindre l’objectif
  • Les graphismes très travaillés durant les cinématiques...
  • ... Et moins durant les phases de jeu
  • Uniquement en anglais
  • Quelques bugs

C-Ptique

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