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The Lost Child

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The Lost Child

Par ggvanrom - Le 16/07/2018 à 23:46

Sorti de l’imagination de Takeyasu Sawaki, à qui l’on doit le très atypique El Shaddai, The Lost Child est un Donjon-RPG reprenant divers éléments scénaristiques de son grand frère comma la présence de Lucifel et Enoch, ou encore le combat entre anges et démons. Genre peu représenté en dehors du Japon, voyons voir si ce Donjon-RPG nous émoustille une fois manette en main.

A la frontière des mondes

The Lost Child nous met dans la peau de Hayato Ibuki, un jeune journaliste spécialisé dans l’occulte. En début de partie, nous retrouvons ce dernier entrain d’enquêter sur une mystérieuse vague de suicides dans le métro de Tokyo. Plusieurs témoins auraient alors dit avoir vu une silhouette avant que chaque personne ne saute sur la rame. Ni une ni deux, notre protagoniste file vers ladite ligne de métro, jusqu’à être victime à son tour de cette mystérieuse silhouette.

Heureusement, une jeune femme le sauvera in-extremis, et lui remettra une étrange valise. Son contenu ? Le Gangour, sorte de pistolet permettant de capturer des créatures dénommées Astrals qui n’apparaissent pas aux yeux des humains ordinaires, et qui sont responsables de plusieurs maux dans cette ville de Tokyo. Votre mission sera donc d’enquêter sur les événements surnaturels se produisant autour de vous, et de pénétrer dans les Layers, sorte de mondes parallèles, pour éliminer les responsables des différentes catastrophes recensées.

Un mélange de genre

The Lost Child est un Donjon-RPG laissant une (trop?) grande place aux dialogues, et ce de manière assez inégale. Des fois nous allons tomber sur des portions d'histoire intéressantes de prime abord, mais à peine effleuré par les protagonistes, et, le reste du temps on finit par fatalement skipper les textes tant les dialogues manquent d'intérêt et n'arrivent pas à nous accrocher. Mention spéciale pour notre acolyte Lua qui est un véritable moulin à paroles, tout l'opposé de notre protagoniste. Et malheureusement, c'est cet aspect Visual-Novel qui nous permettra de recenser les témoignages de chaque personnes pour faire avancer l'histoire qui n'en demeure pas moins intéressante, et trouver les entrées des Layers.  

Une fois dans un Layers, nous passons en mode Donjon-RPG, à savoir que nous arpentons un donjon cases par cases, à la manière d'un Etrian Odyssey avec pour but d'atteindre le point le plus profond du donjon. Pour ce faire il faudra enclencher divers mécanismes, ouvrir des portes verrouillées d'un côté, et se frayer un chemin entre les rencontres aléatoires ennemies. Loin d'être difficiles, ces combats vous proposeront les classiques Attaque, Techniques, Défense, Objets, Fuite. A défaut de techniques, le héros possède le Gangour, qui lui permet de capturer les âmes des monstres qu'il croise, et c'est en soit l'aspect le plus intéressant du jeu.

Une histoire de karma

Durant vos conversations et à chaque combat remporté, vous gagnez des points de Karma. Répartis en 3 catégories, ces points sont extrêmement utiles pour renforcer votre équipe. Débutant avec le héros ainsi que Lua, vous apprendrez rapidement à capturer vos premières créatures grâce à votre armes atypique. Mais pour les utiliser, il vous faudra d'abord les purifier grâce aux fameux points de karma afin que ceux-ci ne se décident de combattre à vos côtés. 

Une fois en combat, bien que les humains montent de niveau en gagnant de l'expérience, les Astrals quand à eux ne montent pas de niveau. Pour remédier à cela, il faudra augmenter leur niveau "manuellement", toujours grâce aux fameux points de karma. Ainsi pour les rendre plus fort, il faut combattre des monstres, engranger des points de karma, et les redistribuer en fonction des monstres que l'on souhaite emmener avec nous à l'aventure. Et vous vous en doutez, plus le monstre sera de haut niveau, plus il sera gourmand en karma.

En parallèle, il est important de noter que chaque monstre à un level maximal l'empêchant de s'améliorer encore plus, mais lors de votre aventure vous débloquerez l'accès au Chodenji, et aurez la possibilité de faire évoluer vos monstres pour qu'ils atteignent un nouveau rang, et continuer de grapiller des niveaux. Vous aurez même la possibilité de transférer des techniques d'un monstre à un autre afin de créer un Astral sur mesure selon vos préférences. Et comme chaque techniques ne se valent pas, les plus puissantes demanderont de sacrifier plus de techniques standards pour êtres apprises.

Une réalisation très inégale

En dépit de ses bonnes intentions, The Lost Child se coltine pas mal de casseroles qui font qu'il est très difficile de se mettre pleinement dans le bain du jeu. Le plus mauvais point à mes yeux réside dans la construction de ses donjons. Des titres comme Etrian Odyssey ou encore Persona Q nous ont habitué à des donjons remplis de divers pièges, passages secrets, et autres évènements aléatoires, dans le cas de The Lost Child, la sensation de danger ou encore la curiosité est tout simplement absente. Pas de passages secrets, des donjons d'une linéarité sans nom, des culs de sac à profusion, rien ne donne envie de fouiller les étages dans chaque recoin. Nous sommes limités à trouver l'interrupteur A pour ouvrir la porte B avant de filer chercher le levier C etc., et ce n'est pas un mini-jeu d'ouverture de coffre de temps à autre qui fera briller notre flamme d'explorateur.

On aurait pu se dire qu'il y a au moins les combats pour se défouler, mais non, c'est derniers sont d'une facilité aberrante. Les monstres se font éliminer en à peine un tour la plupart du temps, avant de nous lâcher karma, objets et pièces d'équipement à profusion. Mais le pire, c'est qu'après avoir balayé des étages entiers pour se retrouver devant le boss du donjon... ce dernier n'est pas du tout du même acabit que le menu fretin, nous laissant perplexe lors de notre premier combat de boss tant ce dernier frappe longtemps, et fort qui plus est ! De ce fait il est difficile de savoir si l'équipe est suffisamment entraînée avant le combat de boss, à moins d'aller tendre la joue pour jauger l'adversaire.

5.5
Quelle déception pour The Lost Child. Ayant adoré El Shaddai et trouvant intéressant la rencontre des genres entre le Livre apocryphe d'Enoch et l'univers Lovecraftien, le titre manque sérieusement d'équilibre, que ce soit par la construction de ses donjons à la fois immenses et paradoxalement si vides ou encore par une difficulté mal dosée. Pourtant tout n'est pas à jeter, la bande-son est d'excellente facture, et capturer et entrainer les Astrals reste un plaisir, mais quand dans un Donjon-RPG les donjons sont défaillants, et la difficulté également, on peut difficilement repartir avec une bonne impression.

  • Une centaine d'Astrals à capturer
  • Un système évolutif original
  • Le transfert de techniques bien trouvé
  • Une bande-son de qualité
  • Une intrique intéressante...
  • Des donjons vides et fades
  • Une difficulté en combat très mal dosée
  • On est inondé d'items à chaque combat
  • ... noyée sous un amas de dialogues ennuyeux