Sorti le 26 août 2025 sur nos bonnes vieilles Switch, Space Adventure Cobra: The Awakening est développé par Magic Pockets et édité par Microids. Le jeu adapte le célèbre manga de Buichi Terasawa, publié entre 1978 et 1984 au Japon, ainsi que son anime culte diffusé en France à partir de 1985. Dans cette aventure vidéoludique, le joueur incarne Johnson, un homme ordinaire qui redécouvre sa véritable identité : il est en réalité Cobra, le légendaire aventurier de l’espace. Présenté sous la forme d’un jeu d’action/plateforme en 2.5D, le titre combine des mécaniques de Die and Retry, des combats nerveux et une progression basée sur la récupération des souvenirs et pouvoirs du héros. Que vaut donc cette adaptation d'un animé qui risque de parler très facilement aux quadras mais moins à la jeune génération ? Tentons d'y voir plus clair dans ce test, dont un code de jeu nous a été fourni par l'éditeur.
Une aventure fidèle mais inégale
The Awakening mise d’abord sur sa fidélité au matériau d’origine, et sur ce point, les développeurs ont tenu leur promesse. L’histoire suit avec soin le scénario du manga et de l’anime, permettant de revivre Cobra à travers 12 chapitres. Chaque niveau accompagne la montée en puissance du héros : Johnson commence sans capacités et regagne peu à peu ses aptitudes, ses souvenirs et ses gadgets. Ce système de progression est bien pensé car il renforce l’immersion narrative et le sentiment de devenir « le vrai Cobra ». L’action est rythmée, linéaire mais efficace, et chaque passage pousse le joueur à foncer droit devant en abattant tout ce qui se dresse sur sa route. Quelques énigmes ponctuent l’aventure, mais elles restent simplistes et n’offrent pas de véritable challenge intellectuel.
En revanche, la difficulté du titre peut en dérouter plus d’un. Même en mode normal et en étant rompu au genre, les derniers chapitres deviennent impitoyables, multipliant pièges vicieux et ennemis agressifs. La formule du Die and Retry proposée par les développeurs impose souvent de mourir une première fois pour comprendre un obstacle. Si certains joueurs apprécieront cette exigence, clairement à l'ancienne, d’autres, notamment les plus jeunes, risquent de la trouver injuste, voire frustrante. Le mode difficile accentue encore ce déséquilibre : les adversaires sont beaucoup plus difficiles à battre alors que Cobra peut tomber en seulement deux ou trois coups. Enfin, le mode coopération, réduit à un unique petit niveau indépendant, est une véritable déception. On aurait adoré pouvoir refaire l’histoire à deux pour profiter de combats plus stratégiques, mais cette idée reste malheureusement à l’état d’ébauche.
Une technique solide mais perfectible
Sur le plan visuel, The Awakening choisit une approche sobre mais fidèle. L’univers 2.5D reprend les codes de l’œuvre originale, avec des décors variés allant des villes futuristes aux grottes, en passant par des usines ou des séquences aquatiques. Les boss, bien mis en scène et souvent redoutables, constituent de vrais temps forts : chacun possède plusieurs phases et demande d’adopter une stratégie spécifique, ce qui renouvelle agréablement l’action. Par contre le bestiaire des ennemis de base manque de diversité : les soldats que l'on affronte se répètent trop souvent, se contentant de varier légèrement selon l’environnement traversé. Ce manque de variété va quelque peu à l'encontre de la richesse visuelle et ludique de l’univers.
Le gameplay, lui, repose sur une grande fluidité d’action. Sauts, tirs et esquives s’exécutent sans effort, donnant au jeu une prise en main immédiate et plaisante. Le Psychogun, l'arme iconique du héros, se distingue par sa maniabilité et l’originalité de ses tirs courbés, qui ajoutent une dimension tactique aux combats et à certaines énigmes. À côté de lui, le grappin ou les cigares explosifs apportent des variations intéressantes. Malgré tout, un choix ergonomique limite le confort : la visée provoque souvent des mouvements involontaires. Un système plus intuitif de visée aurait permis de mieux apprécier l’expérience proposée. Côté technique, le jeu tourne parfaitement, sans bug ni ralentissement, et bénéficie d’un doublage français soigné accompagné d’une bande-son dynamique, empruntant plusieurs thèmes à l’anime. Niveau immersion, c'est du tout bon.
Du fun immédiat mais une rejouabilité limitée
La grande réussite de ce Cobra là se situe sans doute dans son accessibilité et son dynamisme. Le joueur prend immédiatement plaisir à contrôler Cobra : chaque action s’exécute avec précision et le tout se déroule à un rythme effréné. Le gameplay encourage volontiers l’expérimentation, poussant à combiner esquives, tirs spéciaux et gadgets pour franchir les obstacles. Un système de notation en fin de niveau intéressera les fans de compétitions, même si les critères d’obtention du rang S restent parfois obscurs. La présence de checkpoints nombreux allège la frustration, transformant chaque mort en simple pause dans l’action, et non en sanction insurmontable. Et vu la difficulté du titre, c'est loin d'être désagréable. A noter qu'aucun bug n'a eu lieu durant les différentes parties nécessaires à la réalisation de ce test.
L'un des véritables problèmes du jeu, au final, réside dans sa durée de vie et plus particulièrement dans sa rejouabilité. L’histoire principale se boucle en une petite dizaine d’heures environ, et il faut compter environ 5 heures de plus pour explorer tous les niveaux, obtenir les améliorations et débloquer les bonus. Ces derniers permettent d’incarner d’autres personnages emblématiques comme Armanoïde ou Dominique, ce qui nous permet d'avoir accès à des séquences originales mais très dispensables. Les trésors collectés se limitent à débloquer des concepts arts, tandis que la base du joueur n’apporte aucune réelle utilité. Enfin, l’absence de mode coopératif complet est vraiment dommageable dans le sens où la rejouabilité aurait largement gagné en potentiel. Le jeu amuse le temps de sa découverte, mais laisse un arrière goût d'inachevé, comme si les développeurs avaient manqué de temps ou de moyens pour enrichir davantage l’expérience. Chose qui peut agacer vu le nombre de reports qu'il y a eu concernant sa date de sortie...