Nintendo Switch

Silent Hope

Test Switch

Silent Hope

Par ggvanrom - Le 29/09/2023 à 08:00

Développé par MARVELOUS, Silent Hope se présente comme un Action-RPG coloré conduisant un groupe de héros à explorer un abîme mystérieux à la recherche d’un monarque disparu. Quels secrets peuvent bien renfermer cet abîme ? Nous plongeons la tête la première en quête de réponse.

Sur le toit du monde

Silent Hope nous conte l’histoire d’un royaume jadis prospère où régnait un roi bienveillant accompagné de sa fille. Un jour, ce dernier vola la parole de son peuple au sens littéral, et s’enfuit au fond d’un abîme mystérieux. Sa fille inconsolable pleurait nuit après nuit jusqu’à ce que ses larmes se transforment en cristal, la piégeant ainsi dans une sorte de stase. Ce n’est que bien des générations plus tard que sept lumières parvinrent à s’échapper de l’abîme, se matérialisant devant le cristal de la princesse sous la forme de sept jeunes gens.

Encore consciente et douée de parole, la princesse implore les sept héros de bien vouloir repartir dans l’Abîme pour retrouver le Roi, et tenter de comprendre ce qui l’a poussé à agir de la sorte par le passé. C’est donc un périple qui ne sera pas de tout repos qui attend nos compagnons, qui devront faire régulièrement la navette entre l’Abîme et la surface pour tenter de s’équiper au mieux afin de braver tous les dangers qui guettent dans la pénombre.



Sept vocations, mais que quelques élus ?

Titre exclusivement solo, Silent Hope propose aux joueurs d’incarner jusqu’à sept aventuriers différents, chacun possédant sa spécialité. Le Voyageur (épée / bouclier), l ‘Archer (arc), la Fermière (fourche), l’Artiste martiale (poings), le Magicien (bâton), l’Epéiste (lame double) et la Guerrière (Epée à deux mains). Le jeu n’imposant à aucun moment l’utilisation de tel ou tel personnage, vous êtes complètement libre de choisir avec qui partir dans l’Abîme. Si certains essaieront de jouer « roleplay » en montant progressivement les différents compagnons, vous pouvez opter pour deux personnages, un à distance et un physique. Les ennemis que vous rencontrerez auront certes des faiblesses en fonction du type d’arme, mais vous pourrez aussi jouer sur les faiblesses élémentaires pour avoir des personnages qui s’adaptent à toutes les situations.

Lorsque vous débutez le jeu, vous démarrez votre expédition par le premier étage : la Ville oubliée. L’objectif est on ne peut plus simple : un étage est divisé en plusieurs niveaux. Le but est de trouver la sortie permettant de passer au niveau suivant, jusqu’à arriver au bout de l’étage exploré. À chaque niveau, de nombreux monstres feront leur vie et tenteront de vous barrer la route si vous vous approchez trop. Les éliminer vous permettra d’engranger des points d’expérience, ainsi que des matériaux qui seront très utiles une fois de retour à la surface. Lorsque suffisamment d’expérience est cumulée pour un personnage, il passe au niveau supérieur, et obtient ainsi un point de compétence. Ces points sont à utiliser pour débloquer et améliorer les techniques propres à chaque personnage. Côté combat on reste sur quelque chose de très classique. On matraque le bouton A pour les attaques standards, et une fois chargées, on peut utiliser les compétences assignées aux boutons B, X et Y. On dispose également du bouton R pour l’esquive, et du bouton L pour utiliser une potion de soin (la quantité se recharge une fois que vous remontez à la surface).

En plus des ennemis, vous remarquerez que chaque niveau regorge de matériaux qui vous faudra frapper pour les récolter. Les ennemis quant à eux en plus de l’expérience vous permettront de récolter des runes. Dans les coffres et après avoir battu des ennemis, vous récolterez également des Souvenirs qui vous permettront de créer des armes ainsi que de l’équipement. Vous l’aurez compris, pour crafter ces équipements, il vous faudra utiliser les fameux matériaux récoltés, mais pas seulement.

Un côté gestion, mais très minimaliste

Lorsque vous explorez l’Abîme, deux solutions s’offrent à vous pour remonter : un ennemi vous tue, vous remontez automatiquement en perdant au passage quelques runes et objets récoltés, où vous remontez en utilisant les éclats de cristaux disséminés un peu partout entre chaque niveau. Une fois à l’air libre, vous retrouvez le camp des héros qui s’est monté tout autour du cristal de la princesse. Vous constaterez que chacun vaque à ses occupations pendant que vous partez à l’aventure, en tenant un petit stand. L’atelier vous permettra de travailler le bois, le laboratoire pierre métaux et cristaux, et la forge à créer des armes et des armures sur la base des souvenirs récoltés contre des matériaux. La ferme pour obtenir des produits issus de l’exploitation animale, le champ pour les fruits et les légumes, et la cuisine vous permettra de préparer des plats à base des produits récoltés à la ferme et au champ.

Chaque utilisation de ces stands vous demandera un certain nombre de runes, mais également du temps pour les ateliers proposant la transformation de matériaux. La forge et la cuisine nous permettent de créer des éléments de manière instantanée. Pour faire passer le temps deux solutions : aller explorer l’Abîme, ou payer pour une production instantanée en échanges de runes et/ou de sables du temps (un item qui se récolte en explorant). Côté équipement, les souvenirs que vous récupérerez auront des grades allant de Commun à Légendaire, plus l’objet est rare et plus il est susceptible d’avoir de bonnes statistiques et des bonus intéressants. De temps à autre, les armes et équipements pourront également avoir des emplacements pour incruster des pierres élémentaires. En plus de donner l’élément en question à l’équipement, vous aurez également des bonus statistiques liés. Enfin, en détruisant les souvenirs inutiles dans votre réserve, vous pourrez récupérer des pièces qui vous permettront d’améliorer les niveaux de vos armes et armures. Plus les rangs des items seront élevés, plus vous pouvez les faire évoluer. À noter que le rang et la rareté des items sont deux critères différents. Enfin, la forge et la cuisine sont les seuls stands qui vous permettront de fabriquer des éléments de manière instantanée.

Au final, l’aspect gestion du jeu se contente du strict minimum, et on est surtout frustré de devoir enchaîner les aller-retour dans l’abîme pour crafter des composants d’armes et d’armures pour améliorer nos héros. Avec 7 compagnons à équiper, on finit naturellement par opter naturellement pour la solution de facilité visant à améliorer 1 ou 2 persos à la fois pour progresser de manière plus rapide dans l’Abîme. Le second point frustrant à la surface est la princesse en elle-même. Seule personne douée de parole dans le groupe, elle ne peut s’empêcher de commenter tout ce que nous faisons. On sait qu’elle est restée seules pendant longtemps, mais là elle s’accapare le temps de parole des sept héros muets.

Comme un air de déjà-vu

Comme indiqué précédemment, à chaque visite de l’Abîme, les salles sont réagencées pour ne pas donner aux joueurs l’impression de revisiter les mêmes zones. Hélas, la répétitivité est la seule chose que nous retenons de nos visites dans les souterrains. Vous remarquerez rapidement qu’il n’est pas rare en 3 ou 4 niveaux de voir réapparaître la même carte. Cela se remarque également entre les différents niveaux qui ont pourtant des thématiques et ambiances différentes. Pire, la caméra étant fixe dans le jeu, on arrive à nous ressortir là encore les mêmes agencements de salles, mais avec un angle de caméra différent. Ce sentiment se répète également au niveau du bestiaire puisqu’entre chaque étage, la plupart des monstres s’offrent un simple color swap et un changement d’affinité élémentaire.

Côté difficulté, à partir du 4ème étage les choses commencent à se compliquer. De base, les monstres possèdent des patterns simples à apprendre et à esquiver. Le problème réside surtout sur le fait qu’ils sont pour la plupart des sacs à PV, et que lorsque vous changez d’étage, votre équipement devient quasiment obsolète, vous obligeant à ramasser de nouveaux souvenir pour améliorer attaques et défenses sous peine de ne pas faire long feu. Au niveau de la progression, nous croiserons régulièrement des feux de camps qui, une fois activés, nous permettront de revenir à ce niveau précis, nous évitant ainsi de recommencer un étage depuis le début. Les éclats de cristaux évoqués plus tôt permettent de retour à la surface, mais ils permettent surtout de swapper de personnages durant l’exploration, octroyant au passage un petit bonus statistique aléatoire. Des épreuves vous sont également proposées de temps à autre entre les niveaux comme utiliser des techniques spécifiques ou éliminer des monstres sous certaines conditions.

Du côté de l’environnement, chaque étage possède sa thématique et ses spécificités. Le deuxième étage est bourré de tonneaux explosifs pouvant éliminer vos adversaires en masse si judicieusement utilisés. Dans le 3ème des boules-de-neige, vous pourchassent, dans le quatrième, il faut faire attention aux jets de lave, etc. Pour vous aider, vous verrez de temps à autre des animaux qui vous rendront de la vie. Et si vous aimez les sensations fortes, des portails de ronces vous emmèneront dans des failles de souvenir, vous permettant, après avoir échappé à des monstres plus dangereux que la normale, d’accéder à des récompenses plus intéressantes que la moyenne. Enfin, chaque étage se conclut par un combat de boss, vous révélant une stèle qui vous permet d’en apprendre davantage sur l’histoire du Royaume et de son roi.

C’est mignon et coloré

Côté chara-design, les développeurs ont opté pour un style chibi pour les différents héros. Chacun a un style qui lui est propre, faisant que même s'ils ont dénués de paroles, ils arrivent à se démarquer les uns des autres. De plus, en progressant dans l’Abîme et en montant de niveaux, ils pourront débloquer de nouvelles vocations, et donc de nouveaux costumes. Du côté des environnements, on reste sur des textures plutôt correctes, et l’emplacement de la caméra donne un côté diorama aux environnements. Malheureusement, la diversité des structures reste très pauvre. Idem pour les ennemis, si chaque étage propose de nouveaux monstres, le color swap occupe un bon 50% du bestiaire de chaque étage, voire plus.

Vient enfin l’aspect sonore et musical. Chose assez rare pour être soulignée, le jeu est traduit en français, et propose des doublages en anglais et en japonais. Une traduction bienvenue et de qualité alors que le texte n’est pas une chose dominante dans le jeu. Chaque étage possède un univers sonore qui lui correspond particulièrement bien et qui renforce l’ambiance dans ces lieux. Enfin, les menus proposent différentes options de réglages, et un menu d’aide complet pour bien assimiler les différentes mécaniques du jeu.


 

7.5
Silent Hope est un jeu intéressant sur le papier. Doté d’une direction artistique agréable à l’œil et d’une mécanique de souvenirs intéressante, le jeu souffre également d’un souci de répétitivité dû à un faible choix d’agencement de salles, et un color swap un peu trop rapide du côté des ennemis. Les joueurs aimeront pourtant continuer à plonger encore et encore dans l’Abîme à la recherche d’équipements toujours plus rares, et pour avoir le fin mot de l’histoire autour du Royaume et de son roi disparus.

  • C'est mignon et coloré
  • 7 personnages pour 7 styles de jeu
  • La récolte des souvenirs qui devient vite addictif
  • L'histoire qui se dévoile au fur et à mesure de notre progression
  • Traduit en français
  • Peu de diversité dans les environnements
  • Entraînant rapidement un sentiment de répétitivité
  • La princesse est vraiment bavarde au camps