Nintendo Switch

Shuttlecock-H

Test Switch

Shuttlecock-H

Par Kosmo56 - Le 09/02/2023 à 17:00

Oh, mais qu'avons-nous là ? Un eroge sur Switch ? Mais Jamie, qu'est-ce qu'un eroge ? Et bien c'est un jeu à caractère érotique, selon leur petit surnom japonais, pour « erotic-gamu. » C'est assez rare pour être curieux, mais pas totalement inédit sur la petite console de Nintendo, ni interdit d'ailleurs. Mais assez tergiversé ! Yamete kudasai introduction-senpai !

Dû à la nature très suggestive du jeu, certaines captures d'écran se sont vues recouvertes de barbe-à-papa. Ou censurées. Le jeu en lui-même affiche bien de la nudité. 

Nous y jouons pour le scénario !

C'est très bien d'annoncer un jeu à caractère érotique, mais qu'y faisons-nous en pratique ? Et bien, nous jouons à un shooter spatial. Oui oui, nous contrôlons un petit vaisseau et nous devons éviter des tirs, des ennemis, et ramasser des cœurs, dans un gameplay rappelant un peu les très anciens jeux d'arcade. Mais alors, qu'y-a t'il d'érotique là-dedans ? Est-ce une métaphore pour le fait de naviguer entre les intéractions sociales et les questions difficiles nécessaires à la séduction? Est-ce que Vaisseau-chan est une jolie fille comme dans Touhou ? Rien de tout ça ! En fait, une partie de l'écran est dédiée à votre gameplay en vaisseau tandis que l'autre est occupée par une charmante jeune femme qui se fera un plaisir de s'effeuiller au fur à mesure de votre partie. Et par là, nous voulons dire que leurs vêtements vont disparaître par magie avant une transition abrupte vers une autre position. Fans de subtilité, vous pouvez regarder ailleurs.



Voici le cœur du jeu : vous choisissez au début de la partie une des trois belles à reluquer, dont une est à débloquer, puis vous dirigez votre vaisseau, et à chaque tableau complété, votre compagne délaissera un peu plus ses vêtements, se mettra dans des postures plus audacieuses, avant de finir par vous offrir une scène très chaude pendant votre dernière épreuve. Pas du tout objectifiant pour les femmes, et très pratique vu que nous sommes bien connus pour pouvoir regarder et nous concentrer sur deux choses en même temps. Non, c'est ironique bien sûr ! On est bien sûr quelque chose d'assez bancal, et les seuls coups d’oeil lancés aux belles ingénues seront lors de nos nombreux échecs.

Analysons un peu le gameplay. Il n'est pas celui d'un shoot'em-up, et malgré ses ressemblances avec Galaga, par exemple, on ne peut pas lutter contre les ennemis. Vous devrez plutôt soigneusement éviter les tirs afin de finir les différents tableaux. Chaque fille possède huit tableaux, eux-même découpés en trois phases, sauf pour le dernier, qui est une grande épreuve d'endurance. Bien sûr, vous devrez survivre à chaque tableau, avec seulement trois points de vie, sous peine de recommencer, mais vous devez aussi ramasser des cœurs qui apparaissent au hasard afin de pouvoir accéder à la suite du programme. Donc pas question d'aller se planquer dans un coin et d'attendre que ça se passe ! Sinon pas de nicho... pas de niveaux supérieurs !

A chaque phase, les cœurs apparaissent au hasard à l'écran, et vous devez aller les chercher en évitant les tirs adverses, lasers, et autres vaisseaux voulant votre peau. Vous devrez opérer avec doig... avec douceur car non seulement vous avez besoin de ces cœurs pour les niveaux supérieurs, et en plus, ils disparaissent si vous vous faites toucher. Le forcing est donc interdit. Mais alors, comment mettre la chance de votre côté ? Vous avez une petite corde à votre arc : le boost. Non seulement ce boost vous fera accélérer, mais il attire également les cœurs vers vous. Mais attention, il ne dure pas longtemps, et met un moment à se recharger. A vous de décider quand le sorti... quand l'utiliser.

L’apparence ne fait pas tout! Quoi? Non, la taille non plus.

Résumons-donc : nous sommes en présence d'un jeu d'adresse qui propose trois niveaux à terminer, chacun durant à peine 15 minutes si on ne meurt pas. Vous n'avez qu'un mouvement et un boost à votre disposition, et aucune profondeur dans le gameplay. Qu'est-ce qui peut donc susciter de l'intérêt ? Serait-ce le level design ? Pas vraiment. Chaque fille possède ses propres obstacles, mais les patterns sont aléatoires, donc tout revient à la chance, le plus souvent. On peut saluer l'effort, tout de même, de proposer des niveaux un peu différents, mais c'est vraiment aller chercher un compliment.

Qu'en est-il de la musique et des graphismes ? La musique n'est pas exceptionnelle mais se laisse écouter, chaque niveau possédant un thème musical avec une variation pour son stage final. Le sound design est extrêmement discret, laissant tout juste entendre les filles gémi... grogner lorsque vous vous faites toucher, ou sortir un mignon « sugoi ! » lorsque vous ramassez une série de cœurs. Les graphismes, eux, sont extrêmement sommaires, présentant une 2D simpliste pour la partie en vaisseau, ou les planètes dans le décor cachent même certains dangers. Charmant petit bug. Concernant les filles, l'appréciation de l'art est subjective, bien entendu. Elles sont dessinées dans un style manga très classique, voire même générique, pas moche, mais loin d'être remarquable. Durant le dernier niveau, elles sont « animées » par distorsion des graphismes, afin de les montrer en train de rebondir lors de vos exploits. Car oui, la dernière phase est plutôt explicite. On pourra déjà être surpris de voir des seins nus, ce n'est pas tous les jours que les jeux vidéos sur Switch en montrent, mais la dernière portion de chaque niveau représente bien des ébats à peine censurés, si ce n'est un petit lapin placé de manière opportune, et un manque certain de personnage masculin. On imagine sans peine pourquoi les développeurs ont voulu éviter la pornographie pure et dure.

Et nous sommes là au cœur du débat. Pas tant sur le caractère érotique, après tout, pourquoi pas ? mais sur la présence d'un tel jeu sur l'eShop de Nintendo. En terme de gameplay, l'intérêt est presque nul, c'est l'équivalent d'un vieux jeu mobile, et le seul argument de vente est la nudité. On est à peine en présence d'un jeu ! C'est bien la preuve qu'il n'y a aucun contrôle qualité sur l'eShop et que n'importe quoi sort dessus. Shuttlecock-H représente bien le shovelware qui encombre le magasin numérique depuis sa création (on se rappelle de Vroom in the Night Sky lors du lancement de la machine.) Bien sûr, on pourra pester contre la présence du contenu pour adultes qui sera accessible aux plus jeunes si on ne les surveille pas, mais aussi sur la présence d'un jeu dont le seul atout est le racolage. Oui, il y a un mode où les filles ne perdent pas leurs vêtements, mais il est débloqué une fois le jeu terminé ! Le scoring et les combos sont inutiles, il n'y a ni dialogues avec les filles, ni fins alternatives, rien. C'est le vide. On ne va pas parler là de potentiel gâché, mais plutôt de je-m'en-foutisme avéré. Shuttlecock-H n'est pas le seul jeu à caractère érotique sur la Switch, mais d'autres ont au moins la décence de nous proposer un gameplay sympathique, comme Moero Chronicles. Nous étions en droit d'espérer mieux, bien mieux.

2
Shuttlecock-H est un jeu court et sans intérêt. Ce n'est même pas une question d'érotisme, mais du fait que le jeu en lui-même ne présente pas de véritable qualité avec son gameplay aussi profond qu'une flaque et son heure de durée de vie. Même pas digne d'être un plaisir coupable (ou assumé, il est permis aux adultes d'apprécier l'érotisme), ce jeu n'est rien d'autre qu'une piètre excuse pour du reluquage même pas pratique, puisque le gameplay gêne la contemplation. Et quitte à regarder une galerie d’images, autant aller chercher sur Internet. A éviter donc.

  • Aucun bug à signaler
  • DES NICHOOOO... hum... De la nudité, comme promis
  • Un gameplay simpliste et peu interessant
  • Aucune nuance dans le gameplay ni dans la progression
  • A peine une heure de durée de vie
  • Même l'érotisme de la chose laisse à désirer
  • Le mode "covered" a débloquer
Pas d'images pour ce test.