Shadow Corridor est un jeu d'action horrifique Japonais développé par KazukiShiroma et sorti sur Nintendo Switch le 26 octobre 2021, soit pile à temps pour Halloween. Est-ce que Shadow Corridor va parvenir à vous faire frissonner en cette fin d'année ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.
Un challenge horrifique
Dans Shadow Corridor, votre but sera de récupérer des items dans des niveaux générés aléatoirement et remplis de danger. Pour faire simple, vous devrez marcher à la recherche de ces-dits objets afin de les collecter un à un jusqu'à avoir de quoi faire progresser l'intrigue du jeu. Vous devrez ainsi vous faire discret car vous ne serez évidemment pas seuls dans les couloirs sombres et procéduraux qui n'attendent que de vous entraîner dans leurs ténèbres, en effet monstres, créatures et apparitions vous attendent au tournant pour mettre fin à votre joyeuse collecte. Japonais dans l'âme, le jeu dispose d'une ambiance plutôt solide et fait plutôt bien fonctionner sa recette horrifique avec quelques jumpscares et beaucoup de moments tendus durant lesquels nous avons dû retenir notre souffle en fuyant une apparition terrifiante qui avait l'air de nous en vouloir personnellement. Oui, Shadow Corridor pourra vous faire peur, non ce jeu n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Le jeu dispose aussi d'une histoire assez travaillée qui fera office de trame principale même si celle-ci s'est révélée plutôt anodine pour deux raisons. La première c'est que celle-ci se révèle être plutôt symbolique et pas si explicite que cela, mais c'est surtout pour la seconde raison que l'histoire du jeu passe au second plan. Pour vous la faire courte, le jeu est en anglais, à l'oral et à l'écrit, rien n'est traduit en français, ni les menus, ni les dialogues, ni les écrits trouvés. Si le jeu dispose bien de quelques traductions, notamment Russes, Coréennes ou encore évidemment Japonais, c'est extrêmement dommage de ne pas proposer ce titre en français, tout du moins pour ses textes. Certes le jeu n'est pas si loquace que cela mais cela pourrait évidemment rebuter quelques personnes adeptes du "pas de traduction pas d'achat" ou bien tout simplement les personnes ne parlant tout simplement pas l'une des langues dans lesquelles le jeu est traduit.
Outre la peur insufflée par le jeu en lui-même et par ce manque de traduction française, le jeu se veut de prime abord plutôt simple à jouer. Vous aurez votre stick pour vous diriger, un bouton pour courir qui utilisera une jauge de stamina assez courte à vider, un bouton pour vous accroupir, un bouton pour regarder derrière vous (utile pour se faire de grosses grosses frayeurs) et un inventaire à gérer. Dans cet inventaire vous aurez loisir d'utiliser quelques objets très utiles tel le briquet qui illuminera votre chemin et d'autres moins utiles comme des pétards pour attirer vos adversaires loin de vous (ce qui ne fonctionne que très moyennement) ou encore des pierres luminescentes pour vous retrouver dans ce dédale de couloirs aléatoire. Vous pourrez tenter de vous cacher des apparitions monstrueuses mais de notre propre expérience la fuite est toujours une option préférable. Cependant dès les premières minutes du jeu vous allez vous retrouver confrontés à un pic de difficulté notable dès les premières rencontres avec les monstres du jeu qui en plus de vous en vouloir ont les moyens de vous nuire fortement. Vous l'aurez compris, le jeu emprunte fortement au classique des jeux d'horreur Slenderman dans ses systèmes et dans son principe. Shadow Corridor est difficile à appréhender et à finir même s'il ne vous faudra qu'une poignée d'heures pour en voir la fin et pour débloquer quelques bonus sympathiques dont un nouveau mode de jeu qui vous amusera quelques minutes de plus.
Techniquement discutable et répétitif malgré le procédural
Il est temps d'aborder un autre point noir du jeu, ses graphismes, le jeu n'est pas beau, loin de là. Visuellement, le jeu ne s'élève clairement pas au standard des productions actuelles de la Nintendo Switch, ni d'ailleurs aux standards de l'ancienne génération de consoles mais rappelle plutôt les jeux de l'ère PS360, l'environnement et les décors sont assez fades et plutôt ternes. De plus, les bugs visuels sont réguliers et viennent casser l'immersion, pourtant très importante et bien ficelée du titre, trop souvent. Entre textures qui buguent et clipping, le jeu est loin d'être optimisé pour la Nintendo Switch. Autrement le jeu est plutôt fluide et réactif malgré la rigidité voulue du gameplay. De plus les décors se répètent bien trop souvent et les niveaux s'enchaînent et se ressemblent. Après une introduction plutôt réussie qui tranche avec le reste du jeu vous vous retrouverez enfermés dans des couloirs infinis et répétitifs, certes procéduraux mais répétitifs tout de même, cependant le fait que nous allions nous retrouver dans des couloirs était bien présent dans le titre du jeu lui-même, il n'y avait donc pas mensonge sur le concept du jeu.
Si le jeu est bien généré procéduralement et qu'en théorie chaque dédale de couloirs ne sera jamais le même à explorer que le précédent, cela ne casse malheureusement pas sa répétitivité et n'empêche pas au jeu de tourner assez vite en rond. Après avoir collecté une poignée d'objets différents pour avoir droit à une nouvelle séquence cinématique, vous devrez....collecter une autre poignée d'objets dans un labyrinthe infesté d'apparitions qui vous traqueront sans répit, cette fois-ci toujours dans des couloirs mais des couloirs agencés différemment. Si pour vous la disposition différente de couloirs identiques visuellement ne comble pas la sensation de répétitivité il se pourrait que vous fassiez vite le tour de Shadow Corridor.
Une fois la surprise des apparitions passée et la crainte de celle-ci complètement surpassée, celles-ci ne feront que vous barrer la route qui vous mène aux objets à collecter et pourront potentiellement vous tuer et ainsi vous faire recommencer votre joyeuse collecte. Attention, le jeu reste très efficace dans le genre de l'horreur et saura aisément vous surprendre et pourquoi pas vous arracher de petits cris. Le jeu dispose tout de même de quelques options d'accessibilité dont l'une d'elles fera office de mode très facile en supprimant tout simplement la possibilité de perdre, cette option devrait satisfaire les amateurs de jeux d'horreurs allergiques à la répétitivité. Vous pourrez, après complétion des niveaux déverrouiller la possibilité de rejouer les différents niveaux du jeu et ainsi modifier à la fois la difficulté et l'agencement des niveaux grâce au système procédural.
