Rusty Rabbit est un jeu d'action/plateforme conçu par les développeurs japonais de NitroPlus et édité par NetEase Games. Disponible sur Switch depuis le 17 avril, il met en scène un lapin misanthrope dénommé Stamp, ferrailleur de métier qui voit sa routine quelque peu perturbée par l'arrivée d'une drôle de bande de ferrailleurs sur ses terres. S'agit-il d'un jeu d'action/plateforme comme on en a déjà à la pelle sur nos bonnes vieilles Switch, ou alors ce jeu parvient-il à s'extirper de la masse ? Tentons d'y répondre dans ce test.
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Un peu d'histoire
La première chose qui frappe, dans une production de ce genre, c'est que la narration a une part importante, et contribue clairement à rendre ce jeu d'action unique. Il faut dire que notre lapin sort de l'ordinaire, et possède une histoire bien à lui qui le rend de plus en plus attachant au fil de l'aventure. Il ne faut pas se fier à son côté misanthrope, qui donne un côté davantage humoristique au jeu plutôt qu'à chercher à nous faire fuir, tout comme il ne faut pas se fier à son apparence de lapin maître du métal, substance froide de nature qu'il parvient néanmoins à rendre bien vivante. Un peu comme un Terminator 2, toute proportion gardée, évidemment. Mais revenons à nos lapins, ce dernier mène une vie recluse mais on apprend assez rapidement qu'il avait une fille qui s'est éloignée de lui, pour des raisons que l'on apprend au fil de l'aventure.
Notre héros, Stamp, voit sa vie basculer quand une bande de jeunes ferrailleurs débarque sans crier gare sur ses terres gelées, à la recherche d'on ne sait quoi. Mené par un personnage bien mystérieux, Stamp se rend compte que cette bande n'est en fait pas si efficace que ça, et doit même les aider plusieurs fois tout au long de l'aventure. Avec l'aide de sa machine à forer, prénommée Limaille, qui rappelle quelque peu les méchas que l'on pouvait piloter dans Megaman X, on va donc devoir explorer des niveaux en 2,5D pour mener à bien notre quête. Et c'est en explorant le Mont Fuligineux que notre lapin va se rendre compte qu'il ne s'agit pas seulement de débusquer de la ferraille, puisqu'il va tomber nez à nez avec des bornes de messages issus de sa propre fille ! Au niveau du scénario, on est plutôt bien servi et le jeu donne toujours envie d'être continué pour voir quelle tournure les choses vont prendre...
Des mécaniques bien pensées
Mais aussi sympathique que soit le scénario, le jeu en vaut-il clairement la chandelle ? La réponse est oui, oui et oui ! Tout d'abord, sachez que Limaille est à reconstruire, suite à une implosion dès le début du jeu. En progressant, vous pourrez l'équiper de nouvelles pièces, la renforcer, et acquérir de nouveaux pouvoirs, ce qui évite clairement le piège de l'ennui, vu que le gameplay se renouvelle assez fréquemment. Par exemple au début vous ne pouvez que forer avec votre machine, mais vous aurez au bout de quelques niveaux la possibilité de pouvoir tirer, ce qui pourra vous éviter des combats trop rapprochés avec vos ennemis qui a tendance à vous ôter bêtement des points de vie. Le jeu reprend à son compte des éléments de RPG comme le fait de gagner en expérience à force d'abattre des ennemis ou de forer des rochers et autres obstacles, un genre de sphérier digne d'un Final Fantasy X à compléter avec vos points d'expérience pour progresser parmi une foule de nouvelles compétences ou pour en renforcer certaines, et vous pourrez également débusquer des plans pour créer des armes toujours plus puissantes.
Le jeu est donc très riche en gameplay et en mécaniques de jeux, ce qui en renforce considérablement son intérêt - on n'est pas dans un simple jeu de plateforme - et son aspect metroidvania fait que l'on revient dans les niveaux déjà franchis avec plaisir. Tout a été bien conçu pour vous faire réfléchir du moment que vous acquérez un nouveau pouvoir. Des zones auparavant inaccessibles le deviennent sitôt un certain pouvoir acquis et vous vous empresserez d'y retourner pour voir un peu ce que le recoin en question cachait d'intéressant. Vous devrez aussi réfléchir un peu avant de foncer tête baissée contre vos ennemis, car chaque monstre a une faiblesse en particulier face à l'une de vos armes et il vous appartient de tester votre arsenal pour trouver l'équipement adéquat. Il en va de même lors des combats de boss, pendant lesquels vous devrez observer leurs différentes paternes pour mieux les vaincre.
Une belle surprise ?
Entre chaque niveau, vous aurez tout intérêt à retourner dans votre petite ville, histoire de tailler le gras avec ses habitants. Des quêtes secondaires vous permettront d'obtenir de biens précieux objets, quêtes qui consistent souvent à éliminer un certain nombre d'ennemis dans n'importe quelle zone, mais pas seulement. Les développeurs ont pensé aux fans de skins en tout genre puisque l'on peut également débloquer des cosmétiques pour Stamp et pour Limaille. La difficulté est bien dosée, et conviendra aisément à l'ensemble des joueurs, des plus aguerris aux plus inexpérimentés. Le jeu n'est jamais punitif à outrance, mais il n'appartient qu'à vous de faire jouer votre malignité de lapin. Comptez environ entre 10 et 20 h de jeux pour en voir le bout selon votre niveau, et quelques heures de plus pour les complétionnistes. Le jeu est en français et je n'ai rencontré aucun bug en particulier pendant la quinzaine d'heures qui m'a fallu pour le terminer.
Alors, tout est donc parfait dans ce jeu ? Non, ce serait trop beau ! Quelques petits défauts sont à signaler, tout d'abord la maîtrise des sauts de Limaille sera impérative sous peine de parfois s'énerver un peu de ne pas réussir à aller de tel endroit à tel endroit. Parfois, on a envie de zapper quelques dialogues un peu longuet, quant aux niveaux, on se sent parfois perdu malgré la présence de cartes, le jeu étant un tantinet labyrinthique. Mais ces défauts ne sont nullement rédhibitoires, dans le sens où l'expérience est très globalement plaisante, avec une bande-son de qualité qui facilite l'immersion dans l'univers de notre lapin blanc un peu rustre. Les graphismes, simples dans l'ensemble, sont efficaces, tout comme on apprécie aisément la direction artistique proposée par les créateurs.