Nintendo Switch

Radiant Tale

Test Switch

Radiant Tale

Par Miki-Daisuki - Le 29/07/2023 à 12:48

C’est lors de l’anime expo 2022 que Aksys games annonce la localisation en anglais sur switch de Radiant Tale, otome game développé par Idea Factory et sorti initialement au Japon cette même année. Au cœur d’Escholtia, terre unique d’un monde où les créatures magiques côtoient les Hommes, rejoignez Tifalia et les membres d’une troupe hétéroclite dans une mission dont pourrait dépendre le destin du royaume tout entier. 

Il était une fois…

Dans ce palais au cœur de la grande capitale d’Artheir, il y avait un prince. Un prince au cœur gelé dont le temps s’est arrêté. Un prince qui, une décennie plus tôt, se sacrifia pour protéger son peuple des démons, et que nul médecin ne parvint à sauver en retour. Quelque part dans cette ville, il y avait une petite taverne du nom de Lieber. Sa tenancière, Spirea, a fort à faire aujourd’hui, mais elle peut compter sur sa nièce, la jeune Tifalia, et son fidèle ami à fourrure, Radie. Un quotidien calme et bien orchestré bientôt mis à mal par l’arrivée de cinq jeunes hommes cherchant refuge pour la nuit. Et pour cause : ceux-ci se révèlent être les membres de la troupe CIRCUS, mise sur pied par la royauté en personne pour fabriquer le remède qui, espère-t-on, mettra fin à la malédiction de leur régent. Leur objectif : dénicher une fleur aux propriétés extraordinaires : la Flora. Une tâche ardue lorsque l’on sait que celle-ci n’éclot qu’en présence d’une immense quantité de joie, et qu’elle doit être recueillie dans chacune des cinq grandes villes du Royaume. D’abord réticente, Tifalia accepte bientôt de mettre ses talents au service de ce groupe de garçons pas très dégourdis en qualité de manageuse et productrice. Le voyage peut commencer. 

Prenant place dans un univers où se côtoient Hommes, fées, esprits élémentaires et créatures enchantées, Radiant Tale opte pour une ambiance médiévale-fantastique aussi charmante qu’ambitieuse. Fourmillant de détails sur le fonctionnement de l’univers dans lequel évolue nos héros, le titre peut se targuer d’offrir un lore qui fait honneur au genre très particulier auquel il rend hommage, n’hésitant pas à multiplier les références classiques de celui-ci comme son vocabulaire magique, son bestiaire ou encore ses thèmes de prédilection comme la lutte de pouvoir. Une ambition sans doute un peu trop grande eu égard au modeste objectif de ce voyage qui est, et restera avant tout de répandre la joie par l’amusement. Les quelques scènes d’action passeront donc vite à la trappe, de même que de nombreux éléments du lore seront souvent simplement évoqués pour être ensuite rapidement balayés.

Car bien qu’il aborde des thèmes parfois très sombres, ce visual novel s’inscrit dans la droite lignée de ces jeux bienveillants qui cherchent avant tout à créer une atmosphère chaleureuse. Il en ressort une jolie histoire sans grandes surprises aux allures de conte de fées, de celle que l’on pourrait d’ailleurs adapter en dessin animé sans problème. Un petit côté enfantin assumé donc, qui sait raviver avec une facilité déconcertante la flamme de la nostalgie, le temps de quelques heures.    

Que le spectacle commence

Visual novel jusqu’au bout des ongles, Radiant tale ne fait pas dans l’extravagance et proposera, comme ses camarades, un mode de narration façon « passage de bloc de textes» sans véritable interactions avec son environnement en dehors des quelques choix de dialogues possibles. Le jeu aurait pourtant gagné à dynamiser davantage certaines scènes cruciales de son scénario, à l’instar  des spectacles réalisés par la troupe. Alors qu’ils sont présentés comme le point culminant de chaque chapitre, l’on aura bien du mal à saisir tout le spectaculaire de la scène et la liesse du public en ayant seulement sous les yeux une image fixe ou une petite animation façon chibi en quelques frames.

Quant à la structure du jeu, il sera toujours sensiblement le même : une fois arrivé quelque part, le groupe devra enquêter en ville pour mieux cerner ses habitants et adapter leur spectacle en conséquence. Il sera alors possible de se « déplacer » en ville via une carte, laquelle permettra de décider avec quel personnage l’on souhaite passer du temps. Une petite originalité plaisante qui va de pair avec une autre tout aussi intéressante : le changement de point de vue, qui permet l’espace de quelques lignes d’avoir accès aux pensées d’autres personnages que l’héroïne.

Un peu fantasy, juste un peu de magie

En fonction de nos choix au cours de la route commune, la deuxième partie du jeu se concentrera sur Tifalia et celui dont le niveau d’affection, ici représenté par des pétales de fleurs qui se remplissent au fur et à mesure, est le plus élevé. Contrairement à un Charade Maniacs qui n’avait pas su éviter l’écueil du trop-plein en multipliant les prétendants à l’excès, Radiant tale mise sur une ambition plus restreinte avec « seulement » cinq romances a disposition. Une stratégie de la modestie qui sert parfaitement le sentiment d’authenticité de ces histoires d’amour qui ont toutes quelque chose à apporter à l’histoire en plus de bénéficier d’une qualité d’écriture quasi identique. Résolument charmantes, les romances s’inscrivent toutes dans le sillage de la simplicité, à l’image du reste de l’histoire, ce qui créer un très bon équilibre entre ces deux aspects du jeu.

Et si toutes ces romances nous paraissent aussi crédibles, si tous ces liens tissés nous semblent si authentiques, c’est grâce au soin apporté à tous les personnages peuplant l’univers, principaux comme secondaires. Si l’héroïne n’a pas la chance de bénéficier d’un doublage comme ses homologues masculins, on ne peut qu’être ravi de suivre une jeune femme aussi dynamique que Tifalia, qui manie aussi bien l’humour qu'elle ne sait ce qu'elle veut et ce qu’elle vaut. Côté casting masculin, on reste en terrain connu avec des personnages classiques mais tous très attachants chacun à leur manière. La dynamique du groupe fonctionne elle aussi très bien et l’on se plait à suivre leurs aventures et à les découvrir au fur et à mesure que l’histoire avance. La présence de nombreux personnages secondaires qui auront un réel impact sur l’évolution de nos héros en plus d’avoir des rôles parfois cruciaux, ajoute encore un peu plus à la crédibilité de l’univers de Radiant Tale.

Il est alors regrettable et surprenant de constater que, après avoir réussi à passer entre les mailles du filet de l’artificialité, les développeurs aient opté pour un découpage de l’histoire aussi peu naturel. En effet, il sera impossible de connaitre la « vraie fin » du jeu sans choisir la route d’un personnage en particulier, laquelle ne sera accessible qu’une fois les quatre autres romances entièrement achevées. Un chantage plutôt malvenu dans la mesure où l’univers était suffisamment attirant pour que l’idée d’essayer toutes les routes nous traverse l’esprit sans que l’on ait besoin de nous l’imposer. Qui plus est, en brandissant comme contrepartie ce que tout lecteur attend lorsqu'il commence une histoire : en avoir le point final une fois arrivé à la dernière page.  

Kira Kira

Des fleurs par-ci, des étoiles par là, les développeurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire constamment briller les décors et les personnages de tous leurs éclats. Et dans un monde baigné de magie, ces effets ne sont pas dénués d’une certaine cohérence en plus de mettre en valeur des artworks et des CGs absolument magnifiques. Le tout sublimé par une musique à l'énergie contagieuse inspirée de l’époque médiévale, qui parachève de nous immerger dans cette époque définitivement hors du temps. 

8
Chaleureux et réconfortant, il se dégage de Radiant Tale un sentiment de nostalgie et de bienveillance dans un univers merveilleux aux allures de conte de fées. Un otome game simple et léger aux thèmes universels qui se révèle à la hauteur de l’ambition qu’il s’est donné : offrir une parenthèse enchantée à tous ceux venant assister au spectacle.

  • Un univers féérique fourmillant de détails...
  • Cinq romances aussi jolies que crédibles...
  • Des artworks sublimes
  • De très bons personnages principaux comme secondaires
  • ...sous-exploités la plupart du temps
  • ...qu'il est obligatoire de faire pour avoir la vraie fin du jeu