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Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy

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Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy

Par ggvanrom - Le 05/04/2019 à 23:49

Oui je sais, encore une fois la première trilogie de la licence Phoenix Wright. Après nous avoir été servie sur Nintendo Wii et 3DS, Capcom nous ressort cette compilation sur la console hybride de Nintendo. Composée des jeux Phoenix Wright, Phoenix Wright : Justice for All et Phoenix Wright : Trials and Tribulations, est-ce que les (re)découvrir en 2019 en vaut la chandelle ? La réponse de suite.

Test réalisé à partir d'une version boîte japonaise importée par mes soins*

Objection votre honneur !

Parue pour la première fois en France en 2006 sur Nintendo DS, la licence Phoenix Wright nous permettait de suivre les aventures du jeune avocat éponyme, durant les différents procès lors desquels il défendait des personnes accusées de meurtre. A coup d'objections et de volte-face, le jeune homme dans son costume bleu électrique arrive toujours à sortir du pétrin dans lequel ils se sont mis malgré eux.

Pourquoi celle trilogie marque-t-elle donc encore les esprits ? Parce que mine de rien Phoenix Wright reste un personnage attachant. Maladroit et parfois même tête en l'air, il se donne corps et âme pour défendre ses clients, allant même jusqu'à se salir son costume pour dénicher des preuves de leur innocence. Licence remplie de personnages hauts en couleurs, de situations rocambolesques et de jeux de mots tous plus perchés les uns que les autres, on se plait à suivre les aventures de notre avocat et de ses acolytes durant 3 épisodes dont la qualité a su rester stable au fil des affaires (malgré quelques couacs de localisation).

En quête d'investigation

Elément important à prendre en compte à l'heure actuelle, la version européenne n'est disponible qu'en anglais à l'heure actuelle. Le Français sera intégré via une mise à jour qui sera distribuée cet été. Chaque jeu est composé de plusieurs actes (5 pour le premier, 4 pour les autres opus), si le premier fait office de tutoriel nous expliquant les bases des contre-interrogatoires, le reste des opus adoptent tous un schéma similaire. Nous nous retrouvons  à défendre un client innocent accusé de meurtre, et afin de l'aider, nous allons enchainer les phases de procès et d'investigations.

Présentées sous forme de Point'n Click, les phases d'investigation nous demandent de mener l'enquête de notre côté pour trouver des preuves pouvant disculper notre client. Pour cela nous pourrons aller à divers endroits via un menu, cliquer sur divers points pour tenter de dénicher des informations, et également interroger divers témoins. Si les jeux ont toujours laissé une sensation de liberté, vous vous rendrez rapidement compte que tout est scripté, et qu'il est donc impossible de passer à côté d'un témoin clé ou d'une preuve irréfutable comme dans L.A. Noire par exemple. Une fois tous les éléments entre vos mains, l'heure est à l'affrontement entre Phoenix et les témoins.

Crimes et Volte-Face

Les phases de procès sont l'élément central de la licence, tout se joue à ce moment-ci. Vous y verrez défiler plusieurs témoins clés ou secondaires faisant témoignage de ce qu'ils ont vu le jour du meurtre, accablant votre client, et votre objectif sera donc de trouver la faille dans leurs récits pour faire éclater la vérité à coups de "Hold it" (un instant) et "Objection" encore cultes aujourd'hui. Malheureusement cela ne sera pas chose aisée de déceler le vrai du faux entre les témoins peu fiables, ceux se parjurant, et bien sûr les procureurs qui se feront une joie de vous couper dans votre recherche de la vérité.

Et niveau procureurs on peut dire que nous sommes servis avec de bons morceaux. Nous retrouvons dans cette trilogie le "casseur de bleus" Victor Boulay, mais aussi Benjamin Hunter au passé torturé, Manfred et Franziska von Karma, et l'énigmatique Godot à la visière électronique.Chacun aura son propre tempérament et ils n'hésiteront pas à obtenir de leur côté un verdict coupable, parfois même en utilisant des moyens pouvant être qualifiés d'immoraux, voire criminels.

Concernant votre champ d'action, vous procéderez lors des phases de procès à des contre-interrogatoires. Cela consiste à passer en boucle les témoignages des témoins, appuyer sur des points précis de leurs récits pour révéler des informations clés, et présenter des preuves pour mettre en évidence les contradictions des témoignages. Mais attention, l'erreur est tolérée mais pas pardonnée. Vous avez une barre de santé qui diminuera à chacune de vos erreurs, et si cette dernière se vide complètement, votre client sera automatiquement jugé coupable, mettant fin à votre partie.

Un casting "Inès Sperey"

Mais la question que l'on peut se poser : pourquoi aujourd'hui encore Phoenix Wright est une affaire qui roule ? Les mécaniques de jeux commencent à dater et les graphismes, bien que polis pour le passage à la HD sont minimalistes. Tout simplement parce que la force de la licence est ailleurs. Au fur et à mesure de l'avancée dans le temps de la série, nous avons pu résoudre des affaires de plus en plus complexes avec des procès totalement barrés, allant de l'interrogatoire d'un perroquet à celui d'un tueur en série mondialement recherché par talkie-walkie. Si l'écriture est un point fort de la licence en général, les traductions françaises des versions DS n'avaient pas été bien accueillies par les joueurs, Justice for All (second épisode) possédant encore une traduction qui est restée dans les annales.

L'autre élément qui donne à la série son côté unique, ce sont ses personnages. Outre le fait que la majeure partie d'entre-eux possède un jeu de mot dans leur nom (quelle que soit la langue), ils ont chacun un caractère qui leur est propre. L'inspecteur Dick Tektiv et son excès de zèle qui chaque mois lui coûte une réduction de salaire, Godot l'amateur de café, ou encore Franziska et sa manière de pratiquer le fouet comme personne.

Mais l'autre point fort qui faisait prendre des tournures imprévisibles dans la licence était la présence de la famille Fey. Très tôt dans la licence, nous apprendrons que notre mentor Mia Fey, ainsi que sa soeur Maya et sa cousine Pearl font partie d'une famille de médiums qui possèdent la faculté d'invoquer les esprits via une technique baptisée Channeling Kurain afin qu'ils prennent momentanément possession de leur corps. Fort pratique, cette technique n'est pas sans risque et donnera quelques sueurs froides à Phoenix durant bien des procès.

8
Intrinsèquement, Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy reste encore un 2019 une excellente compilation. Nous retrouvons notre avocat préféré à travers 3 épisodes ayant des affaires marquantes, les personnages sont charismatiques et attachants, et l'écriture des scénarios a donné lieu à des volte-face inattendues dans l'intrigue. Néanmoins je ne peux m'empêcher de pester contre Capcom qui en plus de nous servir le jeu en version dématérialisée en Europe, nous sert pour la troisième fois consécutive la même trilogie dans la même décennie, en 2010 sur Wii, 2014 sur Nintendo 3DS et maintenant 2019 sur Nintendo Switch. Quid d'Apollo Justice, les spin-off où l'on incarne Benjamin Hunter, jamais sortis en France, ou encore les nouveaux épisodes parus sur 3DS (Dual Destinies, Spirit of Justice ou encore les The Great Ace Attorney cantonnés au Japon). Un peu de bonne volonté Capcom ! Le public est là, mais un peu de bonne volonté ne ferait pas de mal pour nous servir autre chose que du réchauffé, notre avocat mérite mieux que ça !

  • Trois épisodes de qualité
  • L'humour typique de la licence
  • Un scénario aux rebondissements souvent inatendus
  • Graphismes retravaillés pour cette version Switch
  • Compatible avec les Vibrations HD
  • Une traduction française attendue seulement cet été
  • Uniquement en dématérialisé en Europe
  • Toujours la même trilogie, à quand les autres opus ?