Nintendo Switch

Penny Punching Princess

Test Switch

Penny Punching Princess

Par ggvanrom - Le 17/04/2018 à 13:27

Comment vous décrire Penny Punching Princess… Imaginez un monde où tout serait régit par l’argent. La vie, les biens immobiliers, les alliances entre individus… Bon ça ressemble fortement à notre vision du capitalisme, que le titre ne se prive pas de tacler dès l’introduction, mais Penny Punching Princess a poussé le concept à l’extrême, avec un univers où mène le noob lvl 1 peut devenir le maitre du monde, du moment qu'il a de l'argent.

Endettée ! Expulsée ! Je suis revenue me venger !

Les temps sont durs pour notre jeune héroïne. Chassée de son château par la famille Dragoloan suite aux dettes accumulées par son père, cette dernière a pour unique objectif d’infliger une correction à la famille en question pour venger son honneur et la mort de son paternel en les piégeant à leur propre jeu : les dominer par l’argent. Pour accomplir sa vengeance, elle a perdu peu à peu son sourire et son humanité, mais a trouvé conseils et appui auprès du scarabée-majordome Sebastian, dont la langue pendue l’oblige la plupart du temps à se retrouver dans les jupons de la princesse devant faire le sale boulot, ainsi que Zenigami, idole vénérant l’argent et qui donnera à notre héroïne l’instrument qui l’aidera à accomplir sa mission !

Distribué en anglais, un minimum de connaissance de la langue sera nécessaire. Pas que le langage soit difficile, mais dans ce jeu on utilise un dialecte disons plus familier que l'on n'apprend pas vraiment dans une salle de classe. Après un petit tutoriel vous expliquant les bases du gameplay, vous voici donc de retour dans un château délabré, prêt à marcher sur les traces de vos ennemis, en fracassant quelques crânes au passage, sans oublier de vous en mettre plein les fouilles évidemment.

Money money money !

Concrètement, quel est le principe de Penny Punching Princess ? Evoluant dans un décor un 2 dimensions, vous contrôlez votre héroïne réalisée en 2D isométrique dans divers niveaux regroupés sous forme de chapitres, prenant place dans différents environnements. Le jeu se présente comme un beat’em all où vous devrez détruire les vagues d’ennemis obstruant le passage vers la sortie. Les combats débutants dans des lieux clos, vous devrez tous les éradiquer, obtenant au passage une ote pour chaque combat, se greffant à la note finale. Et au bout de chaque chapitre, un boss vous attendra de pied ferme. Pour vous défendre, la gamme de coup est simple et efficace : coup standard, coup chargé, un bouton pour repousser vos ennemis, un pour effectuer une roulade, et une capacité spéciale à utiliser quand la jauge correspondante est pleine.

Simple et déjà vu 100 fois, le gameplay de Penny Punching Princess se démarque cependant par une composante propre à son univers : en éliminant vos adversaires et en ouvrant divers coffres aux trésors, vous emmagasinerez de l’argent, et cet argent sera la clé de voûte du gameplay en combinaison avec la calculatrice remise par Zenigami. Grâce à cette dernière, vous vous rendrez très vite compte que chaque chose à un prix en ce bas monde.

Ainsi, au lieu d’éliminer un ennemi, vous pourrez le soudoyer via une certaine somme afin qu’il rejoigne vos rangs, et vous aide à combattre vos adversaires, grossissant ainsi votre nombre de larbins. Mais les monstres ne sont pas les seuls à pouvoir être corrompus, vous pouvez retourner contre vos ennemis les nombreux pièges disséminés dans les niveaux, ou encore ouvrir une porte scellée ou une aire de soin. L'argent est roi, et absolument tout peut changer de camps sur un coup de tête. Il suffit d'y mettre le prix. Mieux, une fonction spéciale vous permettra également en cas de coup dur de lâcher quelques pièces dans votre calculatrice pour débloquer un pouvoir bonus aléatoire, et plus vous serez généreux, plus le bonus accordé sera puissant. Malheureusement malgré une idée originale, la prise en main de cette calculatrice n’est pas des plus aisée...

La bête à touches

Deux types de contrôles sont disponibles : tactile et classique (boutons). Tandis que le tactile sera exclusivement réservé au mode nomade (avec possibilité de jouer en classique bien sûr), jouer sur votre télévision vous imposera d’utiliser les contrôles classiques à boutons, ce qui n’est pas des plus évident. Concrètement, en appuyant sur la gâchette gauche de votre manette, vous faites apparaitre la calculette qui occupe facilement un tiers de l’écran du jeu, ce qui de base rend l’action beaucoup moins lisible. Chaque chose pouvant être achetée affiche un prix au dessus de sa tête, donc si vous avez suffisamment d’argent, il ne vous reste qu’à inscrire le montant sur votre calculette, cibler ce que vous voulez soudoyer, et balancer la monnaie.

Pensé initialement pour la PSVita, le gameplay en mode bouton n’est vraiment pas optimal sur Nintendo Switch. L’absence de time-up ou de bullet time fait que l’action continue à se dérouler normalement lorsque vous sortez votre arme de comptable, ce qui vous oblige à rester en mouvement sur la map alors que vous essayez tant bien que mal de taper le montant sur votre machine. Pire, le ciblage est un vrai calvaire en mode bouton, le jeu s’occupant de cibler la victime la plus proche de vous. Autant vous dire que quand vous avez 1 monstre ou 1 piège dans le collimateur entouré par 4 ou 5 autres monstres potentiellement recrutables, vous allez pester plus d’une fois de l’approximation du ciblage. A noter également que votre machine n’est pas également un monstre de compétition, entre chaque utilisation il vous faudra patienter de longues secondes avant de pouvoir bénéficier de ses pouvoirs. Fort heureusement il nous sera possible de réduire ce délai en débloquant un bonus via des points de compétence, mais cela souligne en parallèle le second soucis du jeu : la répétitivité.

Encaisser, débourser... et recommencer

Pouvant se terminer en une dizaine d’heures, l’histoire est divisée en 8 chapitres composés de plusieurs niveaux. Dans chacun d’entre eux, vous trouverez face à vous divers monstres et pièges différents. Bien qu’étant du genre tenace, la princesse ne peut pas compter seulement sur ses petits poings et sa calculatrice. Il va falloir qu’elle augmente ses statistiques en acquérant des points de compétence. Ces derniers se débloquant sous certaines conditions spécifiques (comme recruter 100 monstres), ou à la fin de certains niveaux. L’autre astuce consiste à créer des statues de Zenigami une fois de retour à votre château (un simple menu textuel) grâce aux plans récupérés dans les différents stages.

Pour créer lesdites statues, il va vous falloir de la main d’oeuvre, et de l’argent. Et étant donné que certains monstres spécifiques n’apparaissent que dans certains chapitres ou stages en particulier, vous serez amené à faire de nombreuses fois les mêmes stages pour récupérer suffisamment de larbins et de pièges pour la confection de vos statues. De la même manière, la princesse se doit d’avoir une garde robe sur mesure pour avoir une bonne attaque et une bonne défense… mais il faut aussi penser à prévoir des robes avec de grosses poches pour pouvoir ramener de vos pérégrinations tout votre argent.

Au même titre que les statues, vous pouvez confectionner des tenues différentes améliorant vos statistiques, modifiant votre coup spécial, et, le plus  important, augmenter la taille de vos poches pour pouvoir rentrer avec plus de butin. Car déjà que le prix de certains items ne sont pas donnés, il est d’autant plus frustrant que notre tenue de base ne nous permette que de rapporter de petites sommes, obligeant là encore à de nombreux allers-retours pour remplir vos caisses. Et si vous pensiez pouvoir vous en abstenir en filant en ligne droite, le jeu aura vite fait de vous ramener sur le droit chemin, tant certains passages sont punitifs tant que vous n’aurez pas procédé à quelques améliorations. Le premier boss ayant tendance à piquer un peu. Un autre point est de mise, si vous subissez un game over dans un donjon, vous pouvez recommencer dans la dernière zone à dans laquelle vous étiez arrivé (les niveaux étant composés d’une ou plusieurs zones), mais tous les biens acquis avant votre game over dans cette zone seront perdus, et ça chiffre vite.

Une idée qui choit sous le poids de l'argent

Constat amer une fois les premiers niveaux passés, qu'a donc Penny Punching Princess pour lui outre la calculatrice permettant d'acheter tout ce qui vous entoure ? L'histoire et les dialogues bien qu'amusant restent sommaires, et le farming forcé aura vite fait de venir à bout des plus impatients. Heureusement pour limiter cette répétitivité, NIS America a tenté d’apporter un peu de « fraicheur » en cours de route en nous permettant d'incarner la zombie Isabella. Possédant un gameplay relativement différent de notre héroïne de base comprenant des coups à l'aide de bras extensibles et l'utilisation de bombes, cela apportera un peu de changement le temps de quelques parties.

Au niveau des environnements, bien que changeant à chaque chapitre, les stages nous donnent également l'impression d'errer dans les mêmes dédales, ré-agencés au fur et à mesure avec de nouveaux pièges et monstres pour lier le tout. Cette répétition est même présente chez les monstres car bien qu'ayant un bestiaire allant du champignon au dragon, NIS utilise énormément le changement de palette de couleur et un réajustement des statistiques pour créer de "nouveaux" adversaires.Seul les boss se démarquent du lot. Il est d'autant plus dommage que contrairement à notre évolution qui nous donne l'impression de répéter encore et toujours le même cycle,  l'ambiance générale du titre fait preuve de fraicheur dans ses thèmes musicaux, ses dialogues et ses bruitages. Son aspect graphique bien que sommaire possède ce je-ne-sais quoi qui fait qu'il s'accorde tout à fait avec le thème décalé de l'aventure. En revanche, on pestera à la sur-accumulation d'informations rendant le jeu illisible, voire plus lent, lorsque trop d'éléments sont à l'écran, la faute à tous ces éléments 2D qui s'agglutinent entre autre.

6.5
Porteur d'une idée de gameplay géniale au demeurant, Penny Punching Princess n'a malheureusement pas les reins assez solides pour nous proposer une aventure qui restera dans les annales. Passée la phase de l'apprentissage de notre calculatrice, et les premiers aller-retour dans les donjons pour farmer monstres et pièces, on se rend compte que le titre a été conçu de base comme étant un jeu portable. Y jouer sur salon n'est pas dérangeant en soit une fois que l'on arrive à se faire aux contrôles avec les boutons, mais on voit qu'il vaut mieux privilégier les sessions courtes pour apprécier l'expérience que le titre a à nous offrir.

  • L'idée de la calculette pour tout acheter...
  • Le concept de création des tenues et statues...
  • Une bande son agréable
  • Plusieurs styles de combat différents
  • ... moyennement ergonomique en jeu
  • ... obligeant à faire du farming intensif
  • Très (trop) répétitif
  • Difficilement lisible à certains moments de l'action