Nintendo Switch

Odysseus Kosmos and his Robot Quest

Test Switch

Odysseus Kosmos and his Robot Quest

Par C-Ptique - Le 04/02/2021 à 22:20

Fruit du studio russe Pavel Kostin, Odysseus Kosmos promettait une aventure de science-fiction incroyable dans l’esprit des jeux d’aventure des années 1990 et avec un humour bien marqué. Un objectif d’autant plus ambitieux que les point and click sont désormais légion sur la console de Nintendo. Faisons donc un petit tour dans l’espace.

Une longue introduction…

Nous sommes en 2075 à bord du vaisseau spatial San Francisco. Nous incarnons l’un des deux seuls passagers conscients du navire, à savoir Odysseus Kosmos, plus souvent nommé « Oddy ». Il est ingénieur mécanique et a la lourde tâche d’entretenir le vaisseau mais il préfère paresser et manger des donuts, son ennemi juré n’étant pas les imprévus ou le manque de sécurité mais le réveille-matin. Il est accompagné de Barton Quest, un robot qui lui rappelle en permanence ses responsabilités.

Un jour, lorsqu’Oddy se réveille, il se rend compte qu’il est coincé dans sa cabine, il doit donc trouver le moyen de l’ouvrir et pour cela, à cause d’un bug informatique, il est contraint de réaliser quelques tâches quotidiennes avant de pouvoir ouvrir la porte. Il s’agit en fait du pilote car le jeu est divisé en 5 épisodes ainsi qu’une introduction afin que nous puissions nous familiariser avec l’univers du jeu.

C’est ainsi qu’on apprend que le duo est en fait dans l’espace depuis 7 ans et qu’ils sont arrivés dans le système Gargan où se situe un trou noir. Plus tard, en parcourant les lieux, on se sent un peu plus happé car comme il n’y a qu’Oddy et Barton à bord du vaisseau, un sentiment de solitude flotte dans le jeu, sentiment d’autant plus accentué lorsqu’on observe le vide spatial.

Comme les personnages ne sont pas doublés, leurs dialogues sont affichés via des phylactères. Un choix de scénario simple mais efficace. Il est dommage que les plus longs dialogues cachent les personnages ou soient mal disposés, gâchant la mise en scène.

L’humour, l’atout (unique) du jeu.

Comme souvent avec les point and click, surtout ceux se voulant rétro, Odysseus Kosmos se base sur la recette classique mais maintes fois éprouvée de l’humour et de l’absurdité. Outre les moqueries réciproques d’Oddy et Barton, on peut citer Oddy qui utilise un moteur radioactif dans une machine fabriquée par ses soins pour avoir du café frais, sa To Do List sur laquelle il y a marqué « Choses importantes et ultra-urgentes à faire aujourd’hui, cette semaine, ce mois » ou encore le commentaire vis-à-vis du trou noir comme quoi c’est le plus grand qu’Oddy n’ait pas vu puisqu’il absorbe toute la lumière.

L’humour est plutôt réussi et malheureusement, il est bien nécessaire pour faire passer le reste. En effet, l’intrigue a du mal à décoller, le fil rouge de l’épisode 1 consiste bêtement à faire des réparations sur le vaisseau et le premier twist n’intervient qu’à la fin de l’épisode. Si on inclut l’épisode d’introduction, on met donc beaucoup de temps avant de trouver un intérêt à l’histoire.

Autant dire que la patience est mise à rude épreuve mais pas dans le bon sens du terme. Car en plus, l’ambiance du jeu se renouvelle très peu au sein d’un même épisode et il est difficile de prendre du plaisir à parcourir et explorer les lieux. Dans l’épisode 1 toujours, la musique reste toujours la même, elle est certes planante puisque nous sommes seuls dans l’espace mais au bout d’un moment, elle tape sur les nerfs. Elle ne change que lorsque l’intrigue principale avance, autant dire que ça n’arrive pas souvent.

Un problème de commandes.

Parmi les défauts d’Odysseus Kosmos, on peut évoquer celui où on se retrouve régulièrement confus et où on ne sait pas comment faire pour avancer. Certes, c’est un problème récurrent du genre des point and click mais là, on atteint un autre niveau car on se retrouve bloqué très souvent et les enchaînements d’idées ne sont pas intuitives, c’est à peine s’il y a des indices. Pire encore, il faut se rappeler de l’objectif car le seul endroit pour les consulter est l’ordinateur de bord du vaisseau spatial.

Ce gros défaut n’est pas arrangé par les combinaisons d’objets car il faut non seulement trouver la bonne combinaison entre objets mais il faut aussi le faire un sens précis et pas dans un autre. Par exemple, pour avoir l’arbalète à visée laser, il faut sélectionner le laser puis l’arbalète car le contraire ne fonctionne pas. C’est tout bonnement absurde et on perd du temps à chercher une solution aux énigmes alors que la combinaison était bonne.

Pour ne rien arranger, les commandes assignées sont parfois bizarres. Quand on souhaite quitter un écran « zoomé » (comme l’intérieur d’un tiroir ou d’un placard), il faut appuyer sur « - ». Mais le plus pénible restent les touches ZL et ZR, elles servent à fouiller l’écran plus rapidement à l’aide d’indices, ce qui est cool sur le papier mais en réalité, elles font perdre beaucoup de temps dans la sélection car le curseur parcourt l’écran dans toutes les directions de façon hasardeuse au lieu de suivre un sens logique (de gauche à droite et de haut en bas par exemple).

Le problème de commandes ne s’arrange pas lorsque le jeu essaie de varier ses phases de gameplay. L’intention est très louable et se doit d’être encouragée mais à condition que le résultat soit réussi. Pour évoquer quelques-unes de ces phases, le curseur lors des phases d’observation au télescope se déplace très lentement et il est impossible de faire des réglages depuis le menu des options, les commandes de manœuvres du vaisseau spatial répondent mal, notamment pour la rotation, et les accès informatiques sont inutilement compliquées car pour entrer un code d’accès, il faut cliquer sur les onglets dans un certain ordre alors qu’ils ne sont même pas rangés selon une certaine idée, difficile de s’y retrouver.

3
Prometteur sur le papier, Odysseus Kosmos, du moins sa version Switch, ne s’avère pas à la hauteur des espérances qu’on lui donnait. Le jeu dispose d’un humour bien rôdé, la direction artistique est correcte mais tout le reste est à revoir. Plusieurs commandes répondent mal et/ou de façon désordonnée et certaines énigmes auraient gagnées à être simplifiées. Cela aurait pu être des défauts surmontables si l’intrigue se montrait plus passionnante que de mener de simples réparations ou si elle montait plus rapidement en intérêt.

  • L’humour assez bien réussi.
  • L’ambiance planante…
  • … Jusqu’à saturation.
  • Pas de version française.
  • Commandes de la version Switch ratées et sans possibilité de personnalisation.
  • Certaines commandes répondent mal, notamment lorsque le gameplay essaie de se renouveler.
  • Mauvaise disposition des longs phylactères.

C-Ptique

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