Night Book est un jeu de type FMV (Full Motion Video), une sorte de film interactif aux multiples embranchements et dans lequel vos choix auront un impact et des conséquences directes sur la suite de votre aventure. Vous y incarnerez Loralyn, une traductrice-interprête en proie à la malédiction d'une ancienne civilisation dans un huis-clos angoissant. Mais que vaut ce nouveau FMV de Good Gates Media ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.
Un jeu-cinématographique ou un film interactif ?
Le jeu est un véritable film en prises de vues réelles avec des choix et des décisions à prendre. Il y a de vrais acteurs, de vrais décors et une vraie mise en scène, le titre sera une succession de scènes tournées qui s'enchaîneront en fonction de nos décisions. Première déception, les acteurs ne sont pas tous au niveau et certaines performances frisent le ridicule, seule l'actrice principale se démarque des autres par sa prestation plutôt bonne. Seconde déception, le titre ne tire pas du tout parti de son potentiel cinématographique car l'intégralité de l'histoire se déroule en huis clos à l'intérieur de la maison de Loralyn via un ersatz d'écran d'ordinateur censé être un OS centralisant et contrôlant les différentes caméras présentes sur les lieux, de la simple webcam aux caméras de sécurité. Il n'est pas du tout possible de diriger ces caméras nous-même et le jeu ne s'en sert que pour sa mise en scène. De la conférence à la webcam pour poser les bases du scénario et des relations entre les personnages à l'appel Facecam entre l'héroïne et son père, résidant dans la pièce adjacente... le jeu multiplie les points de vue et les placements de caméras pour ainsi ne pas cloitrer son spectateur, même s'il se répète souvent.
Cette mise en scène qui certes fonctionne bien demeure assez pauvre et donne à croire que le jeu n'est qu'un film d'épouvante amateur tourné en plein covid et respectant les distanciations sociales. Les scénaristes ont encore fort à faire pour dominer le genre de l'écriture à contrainte et auraient pu nous proposer quelque chose de plus neuf que du vu et revu. Nous comprenons cependant que tourner un tel jeu en temps de pandémie mondiale n'a pas dû faciliter les choses et a sûrement dû demander beaucoup d'adaptations et de changement pour faire face à de telle contrainte. Au-delà de cela, le jeu est assez beau (acteur et prise de vue réelle oblige) et ne fait pas tant pâle figure que cela en face d'autres vrais films tournés de la même manière, à distance donc. La mise en scène fonctionne bien, les raccords aussi et l'histoire évolue de manière fluide sans temps de chargements ou baisse en qualité de l'image ou du framerate.
Et l'histoire dans tout cela ?
Si la mise en scène et l'immersion, grâce à son interface bien pensée, fonctionnent assez bien, ce n'est pas du tout le cas de l'histoire qui n'est ni très originale ni très bien racontée. Des esprits en colère que l'on construise par-dessus leurs terres viennent hanter l'héroïne et son père après la lecture de leur livre sacré dans une langue ancestrale... Un scénario plutôt bateau qui ne décollera pas vraiment. Nous restons volontairement vagues pour ne pas vous gâcher son scénario, si vous souhaiter vous lancer dans l'aventure faites-le sans vous spoiler l'intrigue. Le jeu commence directement in medias res et ne prends que peu de temps pour nous présenter les relations entre les personnages pour ne pas briser son rythme plutôt bien soutenu. Il existe, via le menu pause, une option pour vérifier l'état des relations entre les personnages, ce qui est un peu anecdotique pour un jeu se finissant à chaque partie en moins d'une heure si ce n'est pour obtenir toutes les fins possibles. Il y a aussi la possibilité, toujours via la pause, de relire les cinq documents trouvables durant la partie et ainsi d'approfondir le lore du jeu. Le jeu possède une quinzaine de fins différentes mais elles ne diffèrent qu'assez peu, vous pouvez par exemple maintenir en vie tel ou tel personnage ou bien obéir ou non aux esprits vengeurs. Après chaque partie le jeu nous dira directement ce que nous avons fait ou non et à combien de scènes, sur les 225 présentes dans le jeu, nous avons assisté.
Parmi les options présentes, il y en a une très utile que nous vous conseillons de cocher directement, celle de pouvoir mettre le jeu en mode streamer et ainsi de pouvoir avoir un temps infini avant de faire vos choix et donc de pouvoir bien réfléchir à vos actions. Si cela casse un peu le rythme, réfléchir à ses choix étant très important dans un FMV nous ne pouvons que vous conseiller cette option. Le jeu est jouable en mode portable via l'écran tactile, ce qui est un plus pas du tout négligeable au vu du format de celui-ci. Même si l'histoire n'est pas son point fort vous ne vous ennuierez pas devant Night Book au vu de sa courte durée de vie et des choix très fréquents, cependant nous laissons à chacun l'appréciation de juger de la rejouabilité du jeu, libre à vous de vouloir obtenir toutes les fins et de voir toutes ses scènes. En ce qui nous concerne deux parties, avec une seconde en changeant drastiquement nos choix pour voir les limites du jeu et ce que nous aurions pu rater, nous ont suffi pour ne plus avoir l'envie de nous y replonger. Quelques choix sont importants, d'autres anecdotiques, mais n'est-ce pas là le lot de tous les FMV ?
