Alors que cela fait un peu plus d'un an que Neo Geo Pocket Color Vol.1 est paru en occident, la suite déboule enfin sur nos Nintendo Switch, sobrement intitulé Neo Geo Pocket Color Vol.2. Comme pour la précédente compilation, ce sont 10 jeux qui nous sont proposés parmi la centaine existante sur ce support. Il faut savoir que la Neo Geo Pocket Color n'a été commercialisée que pendant 2 ans, entre 1999 et 2001, et que la plupart des jeux de son catalogue sont des jeux de combats made by SNK. Cette nouvelle compilation vaut-elle son pesant de cahouètes ? C'est ce que nous allons tâcher de voir !

Encore de la baston ?

Si la précédente compilation comportait pas moins de 6 jeux de baston sur les 10 proposés, ici on a davantage de genres représentés ; ainsi on se retrouve avec 3 jeux de sport, un jeu de plateau, un jeu de catch, un jrpg classique, un jrpg avec des combats sous forme de duels de cartes, un jeu de combat qui n'en est pas vraiment un (voir plus bas), un puzzle game et enfin une simulation quelque peu spéciale.

Ainsi, contrairement à ce que l'on pouvait s'attendre, SNK prend le contrepied des joueurs et propose quasiment tout sauf de la baston. Il faut dire que le seul jeu qui s'apparente de loin à un jeu de combat dans cette compilation n'est autre que Megaman Battle & Fighters, un jeu dans lequel vous n'avez qu'à enchaîner dans de courts duels des boss issus de Megaman des séries classiques. Comme il s'agit de shooter les boss de préférence de loin, difficile de dire que l'on est en présence d'un vraie jeu de combat... 

Les 3 jeux de sport quant à eux nous proposent du baseball, du tennis et du foot. Ils ont pour point commun d'être faciles d'accès, on prend rapidement le coup de main et cela assure quelques bons moments de divertissements. Sans être des must-have absolus ces 3 jeux font le job et c'est bien là l'essentiel. N'oubliez pas que cette compilation propose des jeux 16 bits généralement un cran en deçà de ce qui existait déjà sur Super Nintendo, par exemple...

Du coup la diversité, c'est mieux ?

La diversité c'est bien, la qualité c'est mieux. Et à ce niveau, cette compilation oscille entre le bon et le très moyen. Ainsi, Biomotor Unitron demeure une bonne surprise, si ce n'est LA bonne surprise de cette compilation, étant donné qu'il s'agit d'un jrpg dans lequel on contrôle et personnalise un robot appelé Unitron. Ce ne sont pas moins de 5 donjons qui vous attendent pour améliorer votre robot de combat, qui pourra également s'améliorer en combattant dans une arène située dans la seule ville du jeu. Avis aux amateurs de jrpg de l'ère 16 bits, toute prétention gardée, néanmoins - n'est pas non plus Chrono Trigger ou Final Fantasy VI qui veut.

Autre jeu qui ravira cette fois les collectionneurs de cartes en herbe, SNK vs Capcom : Card Fighter's Clash vous permet de collectionner et de vous battre à l'aide de cartes représentant les personnages principaux parmi toutes les franchises de ces 2 firmes. Comparable à un Pokemon Trading Card, vous en aurez pour des heures et des heures avant d'obtenir toute la collection, composée de 300 cartes en tout et pour tout. 

Un jeu de catch est également de la partie : intitulé Big Bang Pro Wrestling, proposant des combats sans saveur, au point que l'on finit par rapidement revenir à l'écran titre de la compilation pour choisir un autre jeu. Le puzzle game de cette compilation, intitulé Puzzle Link 2, consiste à relier des sortes de tuiles pour mieux les éliminer. Simple mais efficace, sans atteindre l'excellence d'un Puyo Puyo, il sera davantage prenant en mode deux joueurs. 

 A noter qu'aucun bug ou lag n'ont été constaté tout au long des différentes parties, ni de bugs de sauvegarde ou de freeze de l'écran. Comme à l'époque, aucun temps de chargement n'est à déplorer tout comme aucune différence n'est constatable, que l'on joue en mode portable ou sur la télé du salon. Précisons également que chaque jeu dispose des mêmes options d'affichage avec possibilité de choisir des filtres d'écran, des cadres basés sur les différents modèles et coloris des Neo Geo Pocket Color et que l'on bénéficie de sauvegardes et chargements automatiques.

Mais diable pourquoi ne pas les avoir traduit ?

Quasiment tous les jeux sont en anglais, et ce n'est pas grâce à l'éditeur, mais simplement parce que 7 jeux sur les 10 étaient déjà sortis en occident à l'époque. Aucune localisation en français n'avait eu lieu, et SNK n'a pas jugé bon de faire un effort à ce sujet.

Quand cela concerne des jeux de combat ou des shoot-them-up, voire des jeux d'aventure sans texte, cela peut se comprendre aisément : les coûts des localisations ont tendance à refroidir certains petits éditeurs, qui n'ont pas nécessairement les budgets pour cela. Du moins c'est la sauce que l'on nous servait à l'époque...

Heureusement, pour la plupart des jeux présents sur cette compilation, avoir un niveau de base en anglais sera suffisant pour profiter comme il se doit des jeux proposés. Les 3 jeux de sport, le jeu de catch et le puzzle game sont donc à la portée du premier venu. Intuitifs, nul besoin de comprendre la langue pour s'y plonger rapidement. Il en va de même pour Megaman qui lui est resté en japonais.

Cela est moins vrai concernant Biomotor Unitron : ce jrpg comporte son lot de textes et ses menus tout en anglais qu'un anglophobe aura du mal à appréhender. Idem pour SNK vs Capcom : Card Fighter's Clash qui est un jrpg basé sur des batailles de cartes, il aurait été nettement plus confortable de le traduire pour en faire profiter davantage les joueurs francophones.

Mais le pire reste à venir : 2 autres jeux n'ont même pas eu droit à une traduction en anglais, et c'est carrément un carton rouge en ce qui concerne le jeu de plateau intitulé The King of Fighters : Battle de Paradise, dans lequel on ne comprend absolument rien de ce qu'il faut faire si on ne maîtrise pas un tant soit peu le japonais ! Autrement dit, seule une infîme partie des joueurs pourra pleinement profiter de ce titre.

C'est là une décision incompréhensible de la part de SNK, qui se tire une balle dans le pied, en n'étant pas capable de proposer au moins tous ces jeux en anglais. L'autre jeu concerné étant Ganbare Neo Poke-kun, cela est moins dérangeant mais soulignons quand même la fainéantise de l'éditeur.

Conserver n'est pas jouer.

S'il y a bien un jeu qui ne méritait pas d'être là, c'est bien Ganbare Neo Poke-kun. Conserver les anciens jeux et les faire figurer dans un musée est une entreprise louable, les vendre dans une compilation quand ils sont mauvais l'est déjà nettement moins.

Ici, on s'ennuie ferme, à regarder une drôle de bête bizarre qui s'appelle Neo Poke-kun, un personnage censé nous créér des mini-jeux pour nous faire plaisir. Bien que les mini-jeux peuvent présenter un léger intérêt pour les plus nostalgiques d'entre nous, tels qu'une petite partie de Pong ou un bon vieux shoot-them-up, on passe la plus grande partie de notre temps à observer la tronche d'imbécile heureux du protagoniste principal. 

Intrigant aux premiers abords, comme bon nombre de jeux conceptuels, ce dernier ne mérite cependant pas que l'on y passe plus de 5 minutes. Surtout que l'on ne comprend pas très bien ce que l'on doit faire, aucune explication ne nous est fournie, en appuyant sur des touches on voit simplement le personnage principal s'énerver et nous lancer des disquettes dessus, puis retour à l'écran titre. Il faudra être vraiment très patient pour réussir à tirer une véritable expérience de ce jeu issu d'une autre époque... A noter que le jeu est uniquement en japonais mais que la barrière de la langue ici n'en est pas une, le jeu comportant très peu de textes.