Après un MotoGP 18 en demi-teinte, le studio Milestone nous revient avec une mouture 2019. L'édition de l'année passée souffrait d'un manque de contenu et n'avait pas su convaincre les amateurs du genre. Milestone sera-t-il capable de réussir son pari avec cette nouvelle édition ?

Prêt pour un nouveau départ ?

En effet, le millésime 2018 n'avait pas réussi à avoir l'adhésion du public par son manque de contenu et une technique sur Switch qui avait fait grincer des dents. Il semble que Milestone ait revu sa copie. En effet, le jeu a gagné en richesse et offre un contenu plus intéressant et plus conséquent. Vous pourrez ainsi vous lancer dans une carrière et arpenter les différentes pistes dans plusieurs types de catégories. Cette carrière, quoiqu'un peu redondante dans sa mise en scène offre une progression très agréable et il ne sera pas facile d'accéder à la toute première place du podium. Le jeu nous sert une difficulté vraiment bien dosée où la concurrence ne vous fera aucun cadeau, ce qui ne sera pas pour nous déplaire.

Mais avant de vous lancer dans les courses, il faudra créer et personnaliser votre pilote (homme ou femme d'ailleurs, on saluera le geste). Vous pourrez vous laisser aller à tout type de coquetterie ! Choix du casque, des gants, des bottes ou encore de la combinaison en passant par les autocollants. Faits-vous plaisir. Autre détail de personnalisation et pas des moindres, vous pourrez choisir la posture qu'adoptera votre pilote en se penchant dans les virages, excellent ! Au fil de votre carrière, vous pourrez choisir votre écurie et gagner en performances. Au plus vous serez performant au regard des attendus de votre équipe, à savoir de bonnes séances de qualifications et une bonne place à la fin de la course par exemple, plus vous aurez la possibilité d'améliorer votre machine. Ces améliorations vous feront gagner en efficacité sur les pistes. On se laisse par conséquent très facilement embarquer au fil des saisons.

D'ailleurs à vous de personnaliser votre expérience dans les moindres détails, puisque vous aurez la possibilité de faire les essais ou non, tout comme les qualifications ou passer directement à la course si vous êtes impatiente d'en découdre avec vos concurrents. Le jeu se veut très personnalisable sur bien des aspects. Autant vous dire que la carrière vous occupera des très longues heures si vous vous investissez pleinement.

Penchez-vous dans les virages !

Le gameplay quant à lui est très efficace. La première petite alerte que l'on pourrait avoir, et pour le coup, ce n'est pas la faute du titre mais bien de la Switch, c'est le manque de gâchette analogique. Il est vrai que lors de mes premiers tours de piste, ne pouvant pas doser les freinages, je me suis pris quelques chutes à cause de coups de patins ! Mais l'on trouve très rapidement la sensibilité du freinage en appuyant par alternance. Avec très peu de pratique, on prend très rapidement ses marques et finit les hésitations en entrée de virage. Pour le reste, c'est du classique. On accélère avec Zr et on freine avec Zl, nos gâchettes principales. Les directions répondent bien et nous ressentons vraiment les virages pris par les pilotes. Le comportement des motos est parfaitement bien rendu et on prend peu à peu en assurance dans les virages jusqu'à enchaîner les courbes en étant collé au bitume ! Grisant !

On notera aussi que le titre offre tout un large panel d'aides au pilotage. Ainsi, vous pouvez passer d'un jeu très « assisté » pour les plus néophytes ou les plus jeunes à une simulation bien calibrée pour les plus chevronnés. Vous aurez ainsi la possibilité d'activer le freinage automatique, la boîte de vitesses auto, la trajectoire idéale sur la piste, ainsi qu'au niveau de simulation de la physique. Le niveau de simulation de la physique donne un comportement plus ou moins réaliste à la moto sur la piste. Enfin, il sera aussi possible d'activer le rembobinage avec lequel vous pourrez revenir en arrière comme avec un magnétoscope (oui, c'est une antiquité désormais) en cas de chute ou d'erreur de pilotage. Pratique quand on ne veut pas se casser la tête.

Pour finir, différentes vues vous sont bien évidemment proposées. Vous aurez donc plusieurs vues placées derrière votre pilote à des distances plus ou moins grandes. En revanche, intéressons-nous à deux autres vues vous mettant au premier plan. L'une d'entre elles se situe au niveau de la visière, l'effet de vitesse est garanti mais on a parfois du mal à ressentir le comportement de la moto quand on y est pas habitué. En revanche, une autre vue nous place au niveau du guidon et là, autant dire que le plaisir est plus que présent. On a réellement l'impression de se pencher sur la piste, les sensations de vitesses sont extraordinaires, autant dire que l'on ressent sa machine. Immersion quand tu nous tiens. On se surprend à tenter parfois l'impossible sur la piste tellement l'impression d'incarner le pilote est là. Ainsi, en matière de gameplay c'est vraiment du tout bon et pour un joueur pas réellement amateur de deux roues, j'ai été conquis.

Arrêt au stand nécessaire ?

La Switch étant une console hybride, il est évident qu'il a fallu faire des concessions pour porter ce titre. Toutefois, le jeu est plutôt bien réalisé sur notre petite console. Il souffre en effet de textures quelque peu baveuses et d'un clipping relativement présent sur certains éléments du décor. Malgré tout, force est de constater que le tout tourne très bien et que le titre bénéficie de la même fluidité que les autres plateformes. C'est important à souligner. En revanche, en mode dock, les concessions graphiques se ressentent bien trop et on a la lourde impression de revenir pas mal d'années en arrière sur le plan technique. En mode nomade, le jeu offre un confort optimum et gomme l'essentiel des défauts visuellement parlant et reste parfaitement fluide. J'ai largement préféré faire chauffer la gomme en nomade.

En matière de contenu, nous sommes cette fois plus gâtés puisque au-delà du mode carrière, nous avons droit à des modes rapides comprenant des grands prix, des championnats ou le classique contre la montre. Vous aurez alors le choix de la catégorie : MotoGP, Moto2, Moto3 Red Bull Roockie Club, MotoGP 4temps et les 500cc 2 temps. Vous aurez tout un panel de motos et de pilotes au sein de chacune des catégories, il y a vraiment de quoi faire. Impossible de s'ennuyer. Vous aurez aussi à relever des défis historiques retraçant des moments clés de la course moto au travers de l'histoire.

Petite nouveauté, Les motoE. Nouvelles motos à entrer en compétition, les motos électriques. La première course de ce championnat a d'ailleurs eu lieu le 7 juillet en Allemagne. Ces courses sont un tant soit peu atypiques. En effet, le bruit de ces motos pourrait faire penser à des engins tout droit sortis de retour vers le futur ! Sauf que c'est bien notre réalité ! Nom de Zeus ! Malgré tout, en jeu, ces motos sont très rapides et assez fun à piloter. Grosse déception en revanche, le multijoueur est exclusivement local... Mais en sans fil local. Rien en écran splitté mais surtout rien niveau online ! Plus que surprenant de nos jours d'occulter une telle fonctionnalité.