Pour son premier jeu sur Switch, Gameloft, la société fondée par Michel Guillemot, a lancé Modern Combat Blackout, un jeu sorti auparavant sur mobiles mais que nous n'avons pas eu l'occasion de tester sur ce support. La licence était la première dans le genre FPS à s’immiscer sur mobiles et avait donc adopté un format plus adapté sans pour autant oublier ce qui fait la force du genre : des séquences d’action, du multi-joueurs, une campagne solo efficace, etc… Comme nous allons le voir, les origines mobiles se ressentent un peu.
Plus tard, je veux dominer le monde !
Modern Combat BlackOut ne se distingue pas vraiment par son scénario. Une organisation terroriste, l’armée de libération mondiale, a lancé une attaque surprise sur Venise et représente maintenant une menace pour le monde entier. Les cybers-attaques se sont multipliées partout sur le globe pour faire tomber les gouvernements. Heureusement, pour reprendre le contrôle de la situation, Caydan Phoenix, un ancien Marines de l’armée américaine, est envoyé dans la ville italienne en tant qu’agent des forces spéciales de l’organisation paramilitaire Gilman Security.
La séquence d’introduction nous plonge directement dans l’action. Les commandes sont expliquées rapidement et simplement, ce qui accélère l’immersion. Et Modern Combat met les petits plats dans les grands car dès cette séquence, on a droit à l’opération d’assassinat du chef terroriste, une fuite en bateau et une poursuite par un hélicoptère, le tout avec pour décor Venise. Pas mal pour une mise en bouche!
Après cette petite séquence, on a le choix entre poursuivre la campagne solo et organiser un match multijoueur en ligne. Nous allons d’abord parler de la campagne solo.
Modern Combat est sorti originellement sur tablettes et smartphones et cela se ressent dans son organisation des missions. Chaque mission en elle-même est assez courte à accomplir si on se débrouille bien. En contrepartie, il n’y a pas de point de sauvegarde, donc si on se fait tuer, on doit recommencer toute la mission. C’est durant ces missions que le scénario progresse.
En parallèle des missions, il y a des défis. Il n’y a pas de scénario mais des épreuves à relever en un temps-record. Ces défis sont nombreux et variés, tantôt on doit éliminer tous les ennemis dans une pièce pendant que le temps est ralenti, tantôt on doit désamorcer une bombe rapidement, tantôt on est un sniper qui doit protéger son collègue ou abattre une cible. Pour résumer la sensation durant ces défis, c’est court mais intense.
Ce qui est plaisant, c’est que le jeu s’assume et n’essaie pas d’avoir un scénario faussement complexe. Il est bourrin et là-dessus, il nous fait plaisir. Ça pète dans tous les sens, il y a de l’action en permanence et les missions s’enchaînent rapidement.
Ces terroristes, ils se ressemblent tous.
Modern Combat BlackOut est un jeu mobile à l’origine et cela se voit sur les graphismes et les animations. Autant ils sont respectables dans les menus, autant ils paraissent moins travaillés durant le jeu, voire brouillon, mais dans l’ensemble, cela reste acceptable. Le seul vrai point qui gêne durant le jeu vient de l’animation des mouvements de notre personnage, elle fait des va-et-vient verticaux durant les déplacements, ce qui n’est ni très naturel, ni très confortable.
Par ailleurs, les ennemis se ressemblent visuellement dans les missions. On voit souvent les mêmes têtes et les mêmes accoutrements. Pourtant, les ennemis sont plus diversifiés dans les défis, entre ceux qui tiennent des otages, ceux qui portent des armures et ceux qui ont des détonateurs dans la main. Certes, peut-être qu’il aurait fallu recoder les mouvements des ennemis pour coller à la campagne solo, mais c’est dommage de gâcher ce potentiel en les cantonnant à certains défis.
Il n’est pas rare non plus de voir les ennemis apparaître de nulle part ou d’un endroit improbable, comme par exemple une pièce avec une seule entrée où on a vu qu’il n’y avait personne et où pourtant, des ennemis en sortent quelques secondes après. Il n’y en a pas tout le temps, c’est vrai, mais il y en a suffisamment pour qu’on le remarque.
Dernière critique qui est bien dommage, c’est qu’on ne puisse pas mieux exploiter le terrain. On voit souvent des balcons et d’autres lieux en hauteur bien modélisés, suffisamment pour donner envie d’y grimper et avoir un point de tir en hauteur. Il y a même des échelles pour y grimper. Sauf que ce n’est pas ce qu’a prévu le jeu et des murs invisibles nous empêchent d’y accéder.
Le multijoueur, la star du jeu.
Dans le mode multijoueur, on doit d’abord personnaliser son personnage. On peut choisir sa classe : éclaireur, commando, grenadier, etc… Chaque classe a ses avantages par rapport aux autres. Le commando par exemple peut transporter une grenade supplémentaire en mission. On peut aussi personnaliser les tenues sans que cela n’affecte les statistiques. On peut aussi améliorer les armes au niveau de leurs précisions, leurs vitesses de rechargement, leur capacité de munitions… Classique mais toujours bienvenue.
Une fois équipé, on peut choisir des matchs à mort individuels ou en équipe. Chaque match peut confronter jusqu’à 12 joueurs et dure 7 minutes. Une durée parfaite pour profiter des affrontements tout en évitant les rallonges incessantes. Pour choisir les terrains de jeu, la sélection est semblable à Mario Kart 8, les joueurs présents dans la section choisissent un terrain et c’est celui qui a le plus de votes qui l’emporte.
Une fois téléporté sur le terrain, on constate que les niveaux sont bien conçus. Tous offrent suffisamment d’abris et d’espaces ouverts, les premiers pour se protéger un peu et les deuxièmes pour inciter au mouvement. Là-dessus, il n’y a aucun problème mais on peut trouver dommage que parfois, il y ait peu de joueurs.
Durant les matchs, surtout si on est habitués aux grands classiques du genre comme Call of Duty ou Battlefield, on peut trouver les déplacements de notre personnage assez lent. Ça ne gêne pas vraiment le jeu mais les combats auraient facilement gagné en dynamique si les déplacements étaient plus rapides.
Les matchs sont rythmés par la pose de tourelles, de mines et d’autres engins mortels, ce qui force à rester prudent en toutes circonstances. Mais on se fait rarement avoir grâce à (à cause de ?) la vitesse lente de notre personnage.
Au final, les matchs multijoueurs seront peut-être plus destinés à des affrontements entre amis en local plutôt qu’en ligne avec des inconnus. Mais pour peu que l’on trouve les bonnes personnes, en local en tout cas, les matchs s’enchaînent et on ne voit pas le temps passer. Avec des inconnus, il y a de quoi être circonspect une fois que l’on connaît bien les cartes.