Nintendo Switch

Mistonia's Hope -The Lost Delight-

Test Switch

Mistonia's Hope -The Lost Delight-

Par Miki-Daisuki - Il y a 12 heures

Développé par Otomate, la branche otome de l’entreprise nippone Idea Factory,  Mistonia’s Hope : The Lost Delight s’offre une traduction anglaise en occident après sa sortie japonaise en 2024. Prenant place dans l’univers feutré et secret de la haute bourgeoisie dans un univers fantastique, le titre nous propose d’incarner Rose, jeune femme en quête de vengeance fraichement embauchée dans un manoir d’aristocrates aux secrets bien gardés.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.

La servante voit tout

Il y a huit ans, la jeune Aprose voit disparaitre dans la chaleur des flammes sa famille et son foyer. Seule rescapée de ce qu’elle apprend être un acte criminel sciemment orchestré, celle qui se fera désormais appeler Rose jure de se venger de ceux qui lui ont tout arraché. Avec l’aide de son ami d’enfance, John, la jeune femme infiltre en tant que domestique la demeure de la famille Bernstein, une des cinq grandes Maisons au service de la reine du Royaume fantastique de Grand Albion, qu’elle soupçonne être l'instigatrice du complot qui a coûté la vie à ses proches.

En tout bon VN qui respecte sa formule ancestrale, Mistonia’s Hope propose ce que l’on trouve habituellement dans le genre à savoir passer des lignes de texte. Quelques choix permettront de débloquer les différentes routes personnages ainsi que leurs fins respectives, bonnes ou mauvaises. Pour la route commune, il faudra en plus se déplacer dans les différentes pièces du manoir pour récolter des fragments qui, mis bout à bout, forment un « souvenir » que Rose peut ensuite visionner dans son esprit grâce à un étrange pouvoir magique.

Possédant son propre vocabulaire et un lore bien fourni, Mistonia’s Hope intrigue d’entrée de jeu grâce aux nombreux thèmes qu’il aborde, dont un qui reviendra souvent : les luttes de classes. Entre les créatures fantastiques toutes-puissantes et les quelques humains qui se dressent au-dessus du lot grâce à leur fortune et leur influence, se dresse peu à peu le portrait d’un Royaume fragilisé et fondamentalement inégalitaire et discriminants envers les races les plus faibles et/ou pauvres. L’instabilité politique qui menace l’ordre établi est ainsi le thème central d’une grande partie de l’intrigue de la « route commune », rendant celle-ci aussi riche qu’assez laborieuse à suivre. Car si l’on ne peut que saluer l’effort considérable de nous proposer un univers réfléchi et cohérent basé sur un système d’héritage magique ancestral, l’on est si soudainement bombardé d’informations nouvelles et de sous-intrigues diverses qu’il en devient assez rapidement difficile de s’y retrouver, surtout quand de longues séquences « slice of life » viennent les espacer. Il faut alors prendre ces sept premières heures de jeu comme une gigantesque introduction ne rentrant jamais totalement dans le vif du sujet mais l'effleurant suffisamment bien pour que l'on accepte de passer outre les longueurs de l'intrigue afin d'en connaitre le fin mot.

Les héritiers de la discorde

Sans surprise, donc, ce sont les routes personnages qui seront les plus intéressantes à suivre, autant par leur contenu que par les personnalités que l’on côtoie. Futurs dirigeants de leur maison respective, les cinq Lord que nous rencontrons ont tous leurs petits secrets bien gardés, et des pouvoirs dont on ne sait quasiment rien au début. Basé sur un socle de personnalités propres bien connues des habitués du genre (le tsundere, le volage, l'ami d'enfance,...), les six protagonistes masculins de Mistonia’s Hope ne jouent certes pas d’originalité mais la recette a depuis longtemps fait ses preuves et fonctionne terriblement bien ici aussi. Chaque arc scénaristique répondra à un des mystères lancés dans la route principale, rendant chaque route indispensable pour arriver au grand final de l'histoire. Et si tous les arcs ne se valent pas en terme de rythme, les histoires d'amour sont pour la majorité crédibles et très plaisantes à suivre. 

Un mot enfin sur notre héroïne, qui détonne par rapport à bon nombre de ses homologues à la personnalité solaire. Jeune femme que la soif de vengeance a rendu  froide et flegmatique, Aprose a développé une vision purement utilitaire de ses rapports aux autres, réfléchissant constamment à comment se servir de son entourage pour mieux servir ses objectifs. Les différentes routes permettront d’en découvrir davantage sur elle et sur ses aptitudes, au même titre que tous les autres personnages clés du titre, faisant de son évolution une des plus réussies et intéressantes du jeu. Une personnalité robuste tout en nuance qui l’amène à faire jeu égal avec tous les autres, voire à largement les supplanter dans ce jeu de dupes où elle mène incontestablement la danse.  

Sapés comme jamais

Rares sont les otomes à ne pas bénéficier d’une qualité irréprochables sur ses CG et ses décors. Mistonia’s hope ne fera pas exception. Flamboyant de couleurs, le jeu offre de somptueux arrière-plans qui mettent instantanément dans l’ambiance, allant de l’extravagance mondaine des châteaux luxueux à la désolation des quartiers pauvres et délabrés de la capitale. Un soin tout particulier a été réalisé sur les vêtements des personnages, dont l’extravagance et la sophistication rappellent sans conteste l’univers du théâtre. Le tout relevé par une musique d’ambiance entrainante, un doublage de grande qualité et un opening génial.

8
Long à démarrer et pas toujours facile à suivre avec ses successions de sous-intrigues à l’aspect décousu au premier abord, Mistonia’s hope dévoile peu à peu une histoire aux aspects fantastiques aussi riche que ne le sont les personnages qui la peuple. Mené par une héroïne particulièrement intéressante et des protagonistes masculins convenus mais très attachants, le titre amène ses joueurs en terrain conquis grâce à une formule otome maîtrisée à la quasi-perfection.

  • Une intrigue fantastique riche et plaisante...
  • Une héroïne au top
  • Des histoires d'amour plaisantes
  • Une DA et des doublages de grande qualité
  • ...parfois confuse et avec des longueur
  • Des rebondissements convenus
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