Nintendo Switch

Lamentum

Test Switch

Lamentum

Par Lotario - Le 23/08/2021 à 19:00

Lamentum est un titre développé par Obscure Tales de type survival horror arborant le style pixel art et qui sera disponible le 30 août 2021. Ayant pour ambition de plonger le joueur dans un univers effrayant, réussi-t-il ce pari alors que les codes du genre sont de plus axés sur la vue à la première personne ?

Lamentations

Vous incarnez Victor, un gentilhomme de l’aristocratie de la nouvelle Angleterre. Son histoire commence dans un parc pittoresque, alors qu’il attend sa bien-aimée, il patiente en flânant dans ce lieu paisible. Après quelques minutes arrive Alissa, sa future épouse et s’en suit un échange très romantique. Le temps passe, nous retrouvons le couple dans sa demeure, Alissa fait pâle figure, atteinte d’une maladie qui semble incurable. Bien que les médecins aient tout tenté, ils ne lui prescrivent plus que des médicaments afin d’atténuer la douleur. Le couple est rongé par la tristesse et le malheur. Face à cette épreuve, Victor s’interdit d’abandonner et cherche à trouver d’autres personnes capables de venir en aide à son épouse. Il entend alors parler d’un certain Lord Steinrot résidant à Grau Hill. Il prend la décision de s’y rendre afin de quérir son aide.

Le couple quitte alors sa demeure un soir de pluie, le cœur empli d’espoir. Après leur trajet, ils arrivent enfin au manoir de Lord Steinrot. Victor lève la tête et une silhouette se dessine derrière une fenêtre alors que la foudre frappe. Après avoir été invités à entrer par le majordome du manoir, Alissa rejoint leur chambre, épuisée par le voyage. De son côté Victor, malgré l’heure tardive, est convié à se présenter auprès du maître des lieux. Lord Steinrot demande à Victor s’il est prêt à tout pour sauver Alissa de son funeste destin et c’est sans surprise que Victor acquiesce. Il rejoint ensuite Alissa dans sa chambre. Il se réveille un peu plus tard et constate que sa femme n’est plus dans la chambre. Souhaitant la retrouver, il sort de la chambre mais il ressent un étrange sentiment. Tout semble avoir changé… Les murs sont différents, les peintures, tout… Une ambiance malsaine règne tout à coup. Désemparé par l’horreur devant lui, il regarde avec effroi et terreur la créature difforme s’approchant de lui… Il incombera à Victor de découvrir ce qu’il est advenu d’Alissa tout en essayant de survivre à cette demeure qui semble être le théâtre d’une horreur sans nom…

Malum Habitants

Ce qui frappera très rapidement sur le gameplay, ce sont les mécaniques empruntées à la saga Resident Evil et en l’occurrence les premiers opus qui se déroulaient dans des décors pré-calculés. Tout y est, les portes fermées avec des clés ayant des symboles, des énigmes à résoudre, le peu de munitions ainsi que le peu d’objets de soins sans oublier le coffre “magique” ainsi que l’encre à la place des rubans pour enregistrer sa partie. Autant le savoir en amont, le titre ne pardonnera pas trop d’erreurs. D’ailleurs, concernant les armes à feu, on retrouve aussi ce système en utilisant un bouton pour viser et un autre pour tirer tout en choisissant la direction avec le stick. En revanche, le titre compte bien se démarquer tout de même. Par exemple, bien que vous puissiez courir sans vous poser de question lorsque vous arpentez les couloirs, ce ne sera pas la même histoire dès lors qu’un monstre sera dans les parages. En effet, Victor peut s'essouffler, il faudra alors veiller à ne pas abuser de la course (il n’y a pas de jauge, vous devrez donc apprendre à connaître votre personnage afin d’appréhender ses limites). La lanterne est aussi un élément qui lui est propre puisqu'une fois équipée, elle éclairera certes les endroits les plus sombres, mais vous pourrez aussi la lever afin d’essayer de voir ce qu’il se trouve plus loin. De quoi explorer avec prudence donc.

Les phases de combat quant à elles sont plutôt rigides. Ce qui demandera patience et minutie. Il n’est donc pas rare d’asséner un coup à un monstre avec une arme blanche, reculer de quelques pas et répéter l’opération tout en veillant à garder bonne distance et ce jusqu’au trépas de celui-ci. On notera que parfois les hitbox des monstres sont permissives et on se demande si nous étions vraiment si proches de lui. Par ailleurs, certains monstres ne pourront être battus à l’arme blanche. Ils peuvent bénéficier d’une allonge hors du commun ou être adepte de gaz mortels. Opter pour les armes à feu sera donc une évidence. Pour en revenir à l’exploration, vous trouverez les différentes cartes des lieux. Des annotations seront apposées au fur et à mesure de votre exploration. Toutefois, tout n’y figurera pas, uniquement les éléments clés pour votre avancée. Mais les armes ou tout autre objet devront faire appel à votre mémoire, d’autant plus que certaines ne pourront être prises de suite. Vous serez aussi amené à faire quelques choix. Plus tard, vous vous rendrez compte de leur incidence et vous vous demanderez ce qu’il se serait passé en ayant choisi autre chose (toutefois, ce n’est pas non plus une mécanique ayant de très grandes répercussions). S’il y a quelques petits défauts à noter, ce serait le manque de clarté sur certaines actions, comme les choix de réponse à valider, ou le fait de s’équiper de l’item associé au même bouton que celui pour quitter la carte alors que l’on quitte simplement ce menu.

Monstrum ludum

Impossible de ne pas évoquer l’ambiance qui est par définition l’essence même d’un survival horror. Et sur ce point, Lamentum fait fort pour un jeu en 2D. La direction artistique est clairement malaisante, certains endroits dégagent clairement un sentiment de mal-être. Les musiques sont souvent mélancoliques ou oppressantes. Mais c’est sur les sons que le titre arrive encore à étonner. Il n’est pas rare que certains bruits viennent vous inquiéter ou accentuer l’ambiance morbide. En définitive, bien que le gameplay soit proche d’un Resident Evil 2D (et dans le bon sens), l’ambiance rappelle en quelques sortes Silent Hill pour son côté malsain, à ceci près que l’on a presque l’impression d’être dans un univers Lovecraft. Les personnages que vous rencontrerez seront d’ailleurs très énigmatiques et parfois inquiétants. Ce qui dénote d’une écriture qualitative qui aura pour incidence de vous amener à vous poser des questions régulièrement. Et la quantité de lettres que vous trouverez un peu partout viendra aussi accentuer la profondeur d’ histoire.

Sur le plan technique, c’est de la 2D en pixel art. C’est donc très fluide, et même très détaillé. Aucun souci à noter que ce soit en portable ou sur TV. On regrettera peut-être le temps de chargement un poil longuet quand on charge sa partie. Si au début cela ne gêne pas, il y a des moments ou cela se ressent et en particulier durant les passages où l’on trépasse souvent. Il est d’ailleurs important de souligner qu’il n’y a aucun checkpoint ou autre sauvegarde automatique. Ce sera donc une difficulté à l’ancienne qui vous attend. Ainsi, la durée de vie est difficile à déterminer puisque tout dépendra de votre instinct de survie, mais compter 6 à 7 heures pour les moins chevronnés. Pour terminer, vous aurez aussi droit à quelques plans fixes qui feront office de cinématique avec quelques petits effets histoire de donner encore davantage de qualité au titre.

7.5
Inspiré des premiers Resident Evil, Lamentum arrive à rendre honneur au genre tout en étant en 2D. Malgré le pixel art, les jump scare peuvent survenir sans crier gare et l'ambiance saura vous prendre aux tripes par moments. Bénéficiant d'une direction artistique soignée arrivant sublimer l'horreur, il s'illustre aussi par son ambiance sonore très travaillée. Il faudra cependant s'armer de patience, car la difficulté est au rendez-vous sans pour autant en faire un titre inaccessible. Un titre qui saura combler sans mal les amateurs du genre qui y trouveront des mécaniques anciennes plaisante à revoir.

  • Un Survival Horror à l'ancienne
  • Une direction artistique horrifiante
  • Ambiance malsaine garantie
  • Une écriture soignée
  • Peu d'indication nous poussant à survivre par nous-même
  • Quelques menus peu ergonomiques
  • Certaines hitbox de monstres approximatives
  • Le temps de chargement de la partie un poil long
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