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Labyrinth of Galleria: The Moon Society

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Labyrinth of Galleria: The Moon Society

Par ggvanrom - Le 12/02/2023 à 11:25

Après Labyrinth of Refrain : Coven of Dusk, Nippon Ichi Software renoue avec le genre du Donjon-RPG en nous offrant sa suite spirituelle : Labyrinth of Galleria : The Moon Society. Au menu, un nouveau labyrinthe, des poupées à façonner pour l’explorer, et une nouvelle histoire extrêmement riche.

Euréka !!!

Labyrinth of Galleria : The Moon Society nous plonge rapidement dans l’ambiance. Nous découvrons la jeune Euréka de Soleil, qui a répondu à une offre d’emploi au Manoir Galleria pour assister Madame Marta, une vieille sorcière à la fois excentrique et attachante. Leur objectif : investir le labyrinthe du manoir dont l’accès se fait via une étrange armoire, afin de récupérer les Curio d’Arts, des artefacts aux pouvoirs spéciaux. Mais pour explorer ce donjon, Euréka et Madame Marta vont devoir faire appel à un esprit qui sera capable de guider les pantins de la sorcière, car les humains ne sont pas les bienvenus. Ce fameux esprit, c’est vous !

A la différence de Labytinth of Coven où vous étiez réincarné dans un grimoire, vous prenez ici le rôle de Fantie, un ectoplasme vert à un œil, étroitement lié à Euréka. Même si le jeu se présente comme un Donjon-RPG, la narration est extrêmement présente, avec les doublages anglais qui vont avec. Malheureusement à l’inverse de l’épisode Refrain, Labyrinth of Galleria : The Moon Society devra se contenter des sous-titres en anglais. On notera au passage une relation plus « saine » entre Euréka, Marta et Natchy que la relation entre Dronya Et Luca dans Refrain.

Sans rien vous dévoiler, nous pouvons cependant vous dire que la trame scénaristique prend une tournure des plus inattendue au bout d’une trentaine d’heures, donnant au jeu un côté beaucoup plus « roguelike » avec des donjons générés aléatoirement. L’intrigue est plaisante à suivre malgré l’absence de traduction, et il ne faudra pas compter vos heures si vous voulez atteindre la vraie fin du jeu.



C’est l’histoire d’un fantôme et de ses pantins

Le Labyrinthe du Manoir Galleria présente une double particularité : il est en perpétuelle expansion, et surtout il n’est pas possible pour les humains lambdas d’y pénétrer, d’où votre présence. Seulement ledit labyrinthe est peuplé par une myriade de monstres, et pour vous en débarrasser, il vous faudra des alliés pour les combattre. C’est là qu’entrent en scène les marionnettes de Marta. Elle peut insuffler la vie à des pantins de bois en plaçant une âme dans un réceptacle pour créer divers soldats. Ces derniers sont divisés en 6 classes au lancement du jeu, variant entre les classiques classes offensives, défensives et de support. La principale force de la licence, c’est qu’il est possible d’influer grandement sur le développement de ces pantins grâce à un menu de création très bien fournis. Vous pourrez leur attribuer des apparences spécifiques, mais aussi influer sur leur comportement et leur mode d’évolution, changeant drastiquement la façon dont leurs statistiques évolueront.

Voir un tel menu lorsque vous aurez accès à la création des marionnettes peut faire peur pour les non-initiés, mais la pratique est très prenante. En progressant dans le jeu, vous aurez également la possibilité de débloquer de nouvelles classes, et un tutoriel extrêmement bien fournis vous aidera à comprendre un peu mieux les subtilités des créations. Bien qu’il y ait une option pour générer aléatoirement vos pantins, nous vous déconseillons grandement cette dernière. Il serait idiot de générer un tank avec une défense anormalement basse, ou encore une magicienne dont la nature la condamne à être davantage prise pour cible par les ennemis. A noter en plus de cela que vos personnages apprendront également des skills au fur et à mesure de leur montée de niveau, les rendant plus uniques les uns que les autres. On a jamais autant aimé jouer à la poupée dans un jeu vidéo !

Une exploration qui casse les règles… et les murs

Que ce soit dans le fond ou dans la forme, Labyrinth of Galleria : The Moon Society reprend le même concept d’exploration que son ainé. Vous composez une équipe de cinq brigades (on y reviendra), et vous devrez avancer dans les couloirs pour en dévoiler les moindres recoins, et trouver l'escalier vous conduisant vers l'étage suivant. Les déplacements se font case par case, et chaque action ou déplacement équivaut à un tour. Vous aurez également la possibilité de voir les ennemis se déplacer sous la forme d’une grosse sphère sur la map, et un combat s’engage alors automatiquement. Rapidement, vous allez vous retrouver coincé sans comprendre comment passer un précipice, ou ouvrir une porte verrouillée. C’est généralement à ce moment que le jeu vous indiquera qu’il est temps d’aller faire votre rapport à Euréka et à Marta, ce qui vous permettra de débloquer des capacités supplémentaires comme le saut, ou encore la possibilité de casser des murs.

Tandis que certaines améliorations seront assimilées automatiquement, d’autres seront à apprendre via le menu du manoir qui fait office de hub, contre une réserve plus ou moins importante de Mana. Cette ressource se récolte dans les donjons sur les murs et sur les ennemis. Utiliser ces pouvoirs spécifiques vous demandera des Points de Renforcement (RF). Vous avez un compte de base de 100 points, mais ce nombre peut chuter en fonction de la force de votre brigade. Détruire les murs reste un des moyens les plus simples d’avancer et de trouver les secrets de chaque étage, mais casser les codes de l’exploration peut être difficile à appréhender pour les habitués du genre. Il m'est arrivé personnellement de buter sur un étage pendant 2 heures avant de comprendre bêtement que si j'explosais un mur précis, j'aurais accès à une salle secrète me permettant d'avancer.

Côté exploration, l’épisode précédent nous avait surtout habitué à explorer un étage et à descendre au fur et à mesure pour progresser. Dans Galleria, c’est un peu plus complexe. Les salles disposent de plusieurs escaliers reliant les différents étages, et il sera très fréquent d’enchaîner les voyages entre chaque étages pour pouvoir accomplir les différentes quêtes. De plus, le labyrinthe se divise en plusieurs zones interconnectées via les fameuses armoires / portails. Vient alors un léger problèmes : quand un objectif nous indique seulement « trouver un Curio d’Art » ou « trouver tels objets », vous ne savez pas réellement dans quelle zone il faut chercher. La logique voudrait que l’on cherche dans la dernière zone débloquée, mais en cas d’acquisition d’un nouveau pouvoir, il est recommandé de repartir dans les anciennes zones pour voir si on aurait pas zappé un élément. Les Curio d’Art sont extrêmement pénibles dans ce domaine car vous pouvez perdre des heures à retourner un étage dans tous les sens, alors que la clé de la solution se trouvait dans le tout premier donjon par exemple, avec une pièce cachée pour débloquer toute la progression.

Les donjons se composent aussi de différents pièges comme des trapes infligeant des dégâts de chute, des bassins empoisonnés qu’il faudra impérativement passer, des niveaux submergés ou encore les niveaux de miasme où vous aurez un nombre limité de pas à effectuer avant de défaillir. A vous de trouver les bons chemins, actionner les interrupteurs et éviter les pièges pour continuer dans votre progression. Lors de cette exploration du labyrinthe, vous serez très fréquemment confronté à un obstacle vous rendant impuissant. C'est là que vous aurez généralement un message du jeu pour vous dire de remonter à la surface pour faire votre rapport à Marta, afin de faire avancer l'histoire. Rien ne vous empêche en revanche de remonter à la surface autant de fois que vous voulez ! Chaque remontée vous permettra de récolter des points d'XP bonus pour continuer de faire monter de niveau vos personnages, et des points de mana nécessaire pour débloquer de nouvelles capacités pour Fantie. Investissez dès que vous le pouvez dans les téléporteurs inter-liés dans les étages, ainsi que dans la sortie de secours. Les téléporteurs vous permettront d’avancer bien plus vite dans les donjons, et le téléporteur est pratique si vous vous retrouvez dans un cul-de-sac avec un monstre beaucoup trop fort qui vous bloque le chemin. 

Si revenir à la base via une armoire ne vous infligera aucun malus, utiliser la téléportation ou une cloche pour rentrer vous enlèvera 30% de la Mana récoltée. Et un game over quant à lui vous retirera toute l’XP bonus que vous auriez dû avoir en remontant par vous-même. Nous vous conseillons d’ailleurs de ne pas être trop gourmands et de faire plusieurs aller-retours pour engranger de l’XP et monter rapidement de niveau. L’intrigue principale peut vous demander d’affronter des boss, et une raclée est vite arrivée si vous n’êtes pas suffisamment préparés. Autre composante à prendre en compte, chaque étage à un niveau de mana spécifique, si vous transportez plus de mana que le seuil indiqué dans un étage, des éléments fâcheux peuvent vous tomber dessus comme l'apparition d'un ennemi imbattable par exemple.

Fantie et les 40 pantins !

Comme nous avons pu le voir plus haut, nos marionnettes engrangent des points d'XP afin de grimper de niveau. Ces points sont acquis après avoir battu des monstres, ou en remontant à la surface sous forme de points bonus. Une mécanique de « quitte ou double » vous permettra également de conserver votre XP jusqu’à un prochain combat pour bénéficier d’un multiplicateur bonus. A utiliser à vos risques et périls. À la différence d’un RPG classique, vous ne disposez pas vos pantins comme vous le souhaitez. Vous devez les placer dans ce qu’on appelle une Brigade. Une sorte de formation de combat avec une première ligne qui combat, et une arrière ligne qui apporte des bonus spécifiques. Vous aurez aussi la possibilité d’utiliser vos DP pour déclencher les Donums de votre Brigade, à comprendre les sorts du jeu. Une brigade offensive vous permettra par exemple d’avoir un seul membre sur la ligne de front, mais avec un bonus de 25% d’attaque. Une brigade défensive pourra quant à elle vous autoriser à avoir 3 personnages en front avec un bonus pour attirer les coups de l’ennemi, et en support des unités qui ont 30% de chance de soigner 25% de vos PV à la fin de chaque tour. La plupart des compositions de brigade s’obtiennent dans des coffres, et cela vous incitera explorer chaque étage avec minutie.

Au total, votre formation de combattants peut avoir jusqu'à 5 brigades, et ces brigades peuvent être composées au maximum de 3 membres au front, et 5 membres en support. Soit un maximum de 15 personnages sur le champs de bataille et 25 personnages de soutien pour booster leurs stats. La question que vous vous poserez du coup est de savoir pourquoi ne pas prendre que des cabales de 3 membres pour aller retourner le labyrinthe ? Tous simplement parce que chaque Pacte demande un certain nombre de points de renforcement pour être utilisé. Si vous utilisez 70 points de renforcement sur les 100 alloués, ça ne vous laisse que 30 points pour placer des téléporteurs ou détruire des murs. A raison de 3 points pour détruire un mur, l’exploration s’en retrouve dégradée.

En plus de ces brigades, vient également d'autres données importantes à prendre en compte. Commençons par la Formation. Vous pouvez choisir de placer vos brigades en Avant-Garde et Arrière-Garde. Ces positions sont pratiques pour mettre les défenseurs et attaquants à l'avant tandis que vous mettrez les mages et healers en retrait. En fonction du nombre de brigade et de leur position, vous obtiendrez un bonus de formation, déclenchant des effets aléatoires. Ces placements peuvent être modifiés à tout moment dans le menu du jeu, et même durant les combats, pratique en cas de coup dur pour une de vos équipes. Chaque personnage peut également s’équiper de 5 pièces d’équipement et d’un talisman. Généralement chaque classe a ses spécificités en terme d’armes. Le héros va privilégier l’épée quand un Peer Fortress va préférer katars et boucliers, ou un Aster Crox la lance. De plus, certaines armes sont pleinement efficaces en avant-garde, et d’autres en arrière-garde. Rajouter à cela le fait que les armes sont classées par rareté, avec des statistiques qui peuvent donc changer, et que l’alchimie permet également de les fusionner pour améliorer les performances, on a là un joyeux bazar qui peut dérouter, mais qui est aussi diablement addictif.



Disgaea es-tu là ?

À la différence de Labytinth of Refrain et de son binôme Dronya / Luca, Labyrinth of Galleria propose à mon sens des personnages bien plus attachants. Sans spoiler l’intrigue ni le développement, Euréka qui peut sembler au premier abord à un « clonne » de Flonne dans Disgaea a tout un background qu’il est intéressant de découvrir, à tel point qu’on a parfois envie de rusher un donjon pour voir la suite du scénario. Encore une fois, c’est un large catalogue d’émotions qui nous est offert. Pour ce qui est du style graphique des personnages, on ressent à 100% la patte Disgaea puisque c’est une nouvelle fois Takehito Harada qui est aux commandes pour la création de ces modèles. Concernant les décors, cet opus nous livre des donjons aux ambiances propres, mais qui reposent tout de même sur des bases similaires à coup d’interrupteurs et de couloirs cachés à révéler. Musicalement, les pistes font bien leur travail en donnant un côté un peu mystique à l’exploration des donjons, ainsi qu’aux nombreux discours dans et autour du manoir. Point négatif en revanche la musique dans les donjons n’est pas dynamique. Lorsque l’on plonge sous l’eau, une nouvelle piste plus « aquatique » se lance. Et quand on ressort, la musique d’exploration recommence du début. Ce ne serait pas un problème si dans certains donjons on a tendance à entrer et sortir de l’eau toutes les 2-3 cases.

Au niveau de la durée de vie, sans trop en dire, le jeu se décompose en deux parties. La première vous prendra entre 30 et 40 heures selon votre niveau, et la seconde au minimum 40h supplémentaires si vous comptez aller au bout de l’aventure et débloquer la vrai fin du jeu. Autant vous dire que vous allez avoir l’occasion de faire de nombreux aller-retour dans le labytinthe. Petit point pour vous éviter de chercher pendant des plombes comme votre serviteur comment accéder à la seconde partie, il faudra trouver tous les Curios dArt, et remplir toutes les quêtes de la sorcière, sans cela, impossible de débloquer la seconde partie. De même, les différents labyrinthes n’étant pas connectés entre eux, vous risquez de peiner de temps en temps à comprendre où aller exactement pour continuer à suivre le fil de l’histoire. D’un côté c’est bien car le jeu ne vous prend pas par la main, mais de l’autre la logique derrière la progression peut être très frustrante.

8
Bien qu’il n’ait pas bénéficié d’une traduction française comme son aîné, Labyrinth of Galleria : The Moon Society propose une expérience extrêmement riche, que ce soit au niveau de l’histoire ou de son gameplay. Avec 80h de jeu grand minimum pour en percer tous ses secrets, vous avez là un Donjon-RPG de très bonne facture qui n’attend qu’à être découvert par vos soins.

  • Un Donjon-RPG qui casse les codes, et les murs
  • Une durée de vie colossale
  • Des classes variées et personnalisables
  • Un chamboulement inattendu en milieu de partie
  • La création de poupées, toujours aussi addictive
  • De même que l'alchimie
  • Un chara design soigné
  • On a tendance à se perdre facilement dans les tâches
  • La seconde intrigue pas évidente à lancer
  • On a perdu la traduction française de l'opus précédent