Nintendo Switch

Jump King

Test Switch

Jump King

Par Rubix_Man - Le 20/06/2020 à 10:00

Si vous avez tourné et retourné les niveaux « Trou Noir » de Bandage Girl dans Super Meat Boy, que vous connaissez par coeur les moindres recoins des plus épouvantables niveaux de Celeste et que pourtant, malgré ces souvenirs douloureux et vos doigts meurtris vous en redemandez encore, sachez qu’un nouveau prétendant vient pour vous faire endurer moult souffrances. Tremblez devant Jump King, le dernier jeu de plates-formes à la difficulté démoniaque.

De l’art de rendre fou

Qu’on se le dise tout de suite, Jump King n’est pas un jeu auquel on joue pour se détendre. Oubliez l’atmosphère apaisante d’Animal Crossing ; en ces lieux, car le titre du studio Nexile rappelle plutôt un certain Getting Over It with Benett Foddy, connu pour son gameplay exigeant et punitif à l’extrême. A l’instar de ce dernier, les contrôles sont d’une grande simplicité : comme le titre du jeu l’indique, votre personnage part de la base d’une sorte d’immense tour abstraite qu’il va falloir escalader en sautant de plates-formes en plates-formes, sans nul autre ennemi que vous-même pour vous empêcher d’atteindre la nénette qui est supposée se trouver tout en haut, selon la légende. Pour réaliser cet exploit, vous aurez besoin d’un bouton A, et d’un joystick/croix directionnelle vous permettant de vous déplacer de gauche à droite.

La difficulté de Jump King tient dans le fait que vous n’avez absolument aucun contrôle sur votre personnage une fois que celui-ci se trouve en l’air. Tout se joue au sol, où vous avez la possibilité de faire se mouvoir votre personnage, mais surtout, de charger la puissance de votre saut tout en décidant de la direction de celui-ci. A ceci vient s’ajouter un détail sadique : aucune jauge ne vous viendra en aide, aucune indication vous permettant de savoir quel est le niveau exact de la charge de votre saut. Vous l’aurez donc compris, Jump King se révèle très, très rapidement être un « die&retry » qui ne pardonne pas. Les séquences de plates-formes sont d’une difficulté exponentielle, certes, mais terriblement exigeantes dès les premières minutes de jeu.

Pourtant, malgré la frustration que ce type de gameplay peut générer, et peut-être en raison d’une certaine fierté mal placée, la persévérance et l’envie de savoir si cette fille nous attend bel et bien au sommet de cette étrange tour pousse le joueur à continuer cette quête insensée. Chaque nouvelle plate-forme atteinte (un processus qui peut prendre plusieurs longues minutes) procure un sentiment absurde mais réjouissant, nous confortant dans l’idée que la réussite nous tend les bras, malgré les risques que cela comporte pour notre santé mentale. Car le level design, pensé et travaillé avec soin, veille à être de plus en plus punitif au fur et à mesure que votre ascension prend de la hauteur ; il est donc possible, et même plus que fréquent de se retrouver plusieurs étages en dessous, faute d’un saut mal géré, sans possibilité de revenir à notre point atteint le plus haut et se retrouvant donc à recommencer tout ce qui a été perdu, pour notre plus grand malheur… A moins que ce ne soit un bonheur ?

Vertigo

En dehors de ces principes simples, Jump King sait tout de même comment faire varier son gameplay grâce à un level design parfaitement travaillé. En progressant, les séquences de plates-formes se font évidemment plus exigeantes, plus complexes, en offrant tout de même, à maintes reprises, la possibilité au joueur d’anticiper de plusieurs manières le moyen d’atteindre le niveau supérieur, offrant une sensation de liberté plaisante, car ainsi le joueur ne sent pas à la merci de la volonté des développeurs de suivre un seul et unique chemin pensé par ces derniers. De nombreux raccourcis habilement dissimulées attendent d’ailleurs la venue des amateurs acharnés de speedrun, le style du jeu s’y prêtant.

En dehors de cela, les différents mondes parcourus apportent pour certains d’entre eux quelques variations de gameplay bienvenues, brisant quelque peu la monotonie du programme. Neige, vent, glace ou eau ne sont que quelques exemples des nouveautés qui viennent perturber la bonne marche de votre entreprise déjà Ô combien ardue. Notez que pour vous accompagner au cours de votre aventure, Jump King se pare d’une direction artistique aux décors audacieux, grâce à du pixel-art de qualité, combiné à une bande-son tantôt discrète, tantôt mystérieuse ou entraînante.

Enfin, difficile de dire combien de temps il vous faudra pour venir à bout de l’aventure principale, car elle dépend de manière importante de la capacité de chaque joueur. Et pour les plus téméraires, sachez que deux expansions gratuites attendent les joueurs inconscients ou d’une patience à toute épreuve. Le New Babe + est une version revisitée de l’aventure principale, la où l’aventure « Ghost of the Babe » en est une inédite, incluant de nouveaux mondes à découvrir, toujours plus audacieux et sadiques.

 

7
Au final, si Jump King a pu faire le bonheur des streamers en apportant son lot de frustration amusante, le titre de Nexile n’en est pas moins un jeu à la difficulté si prononcée qu’il convient de ne pas le mettre entre toutes les mains. Si son ambiance unique et son gameplay mélangeant Ice Climbers et Getting Over It with Benett Foddy le font sortir du lot, le degré de maîtrise qu’il exige fait qu’on se demande si, quitte à devoir passer autant de temps pour maîtriser quelque chose, autant que ce soit du violon ou de la sculpture. Cela dit, si ces domaines ne vous intéressent pas et que vous souhaitez mettre vos talents vidéoludiques à l'épreuve, n'hésitez pas à faire un tour du côté de Jump King; vous ne serez pas déçu du voyage.

  • Vraiment très dur
  • Facile à prendre en main, difficile à maîtriser
  • Une ambiance unique
  • Trois aventures en une
  • VRAIMENT très dur
  • Aucune information concernant la charge des sauts

Rubix_Man

https://twitter.com/moulinauxbulles
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