Islanders avait su se faire une petite place discrète mais solide dans le cœur des amateurs de city-builders... à condition qu’ils soient prêts à laisser leur stress, si souvent inhérent à ce genre de jeu, au vestiaire. Avec Islanders: New Shores, les développeurs n’ont pas tenté la révolution, mais plutôt une douce évolution : plus de beauté, plus de charme, plus de diversité, et toujours cette zen attitude si particulière. De quoi relancer la machine ou simple redite pour les convaincus de la première heure ? C'est ce que nous allons voir dans ce test complet du titre.
Test réalisé d'après une version fournie par l'éditeur et testée sur Nintendo Switch 2. Le jeu est un jeu Nintendo Switch originale, ce n'est pas une exclusivité Nintendo Switch 2.
Un jeu de construction de ville qui prend son temps
Dans Islanders: New Shores, on ne gère ni budget, ni population, ni routes. Non, ici, le concept est aussi simple que relaxant. Il va vous falloir poser des bâtiments sur une île créée pour l'occasion par les développeurs et engranger un maximum de points en optimisant leur placement. Et c’est tout. Évidemment vous ne pouvez pas placer n'importe quel bâtiment où bon vous semble. Les bûcherons se placeront vers les arbres et les cultures d'algues iront dans l'eau, mais votre liberté d'agencement de bâtiments est totale. Vous désirez placer ce phare en plein milieu de votre ville ? Cela vous fera 9 points, à l'inverse, vous voulez le placer au plus haut point de votre ville ? Alors, vous obtiendrez 30 points. Le placement est la clé d'Islanders : New Shores. Ce placement est quasiment illimité dans l'espace qui vous sera octroyé et il sera à vous de vous arranger pour placer au mieux la multitude de bâtiments à placer pour obtenir le nombre de points nécessaire pour passer à l'île suivante.
Derrière cette idée toute bête se cache un gameplay étonnamment accrocheur. Comme dit plus haut, chaque construction interagit avec son environnement : une scierie placée à côté d’un bosquet d'arbres rapportera plus, un temple sera plus rentable entouré de maisons... À vous de réfléchir et d’optimiser vos îles pour scorer le maximum, le tout sans pression : pas de chronomètre, pas de pénalité brutale, la possibilité de revenir en arrière, pas de "Game Over" brutal et surtout pas de frustration ni de pression. Chaque partie se fait doucement, tranquillement et avec plaisir, car Islanders: New Shores est avant tout un jeu pour souffler dans ce monde à 100 à l'heure. C'était déjà le cas du premier jeu, mais je trouve que ça l'est encore plus ici. Et ce, en grande partie grâce à ces nouveaux visuels et à cette bande son intégralement refaite et entièrement pensée pour la plénitude d'esprit.
Une évolution douce, mais efficace
Soyons clairs : Islanders: New Shores n’est pas une suite à proprement parler. Il s’agit davantage d’une version 1.5, une sorte de mise à jour modèle géant qui viendrait polir l’expérience originale sans en bouleverser les fondations. Une itération simple, mais efficace et surtout un prolongement dans la bonne direction. Ce qui change, c’est l’enrobage et la finesse d’exécution. Une volonté palpable des développeurs de faire mieux, de faire plus varié et de proposer une expérience plus riche. Pas de révolution, donc, mais un vrai souci du détail qui devrait satisfaire les fans du premier épisode. Si par contre le premier titre vous avait laissé de marbres, il vous serait judicieux de passer votre chemin tant l'ADN d'Islanders est intact et bien présent.
Au lancement, deux modes principaux s'offriront à vous. Le "vrai" mode, qui vous poussera à aller toujours plus loin sur des îles de plus en plus variées et un mode bac à sable, pour ceux qui voudraient construire librement, sans limite de score. Le mode photo fait d'ailleurs des merveilles en mode bac à sable si vous vous sentez l'âme d'un photographe. Le vrai mode peut, sur une bonne partie, vous occuper pendant des heures : chaque session est différente, et le challenge de l’optimisation est suffisamment addictif pour relancer une partie juste pour voir et dépasser notre heure de coucher. Le mode bac à sable, quant à lui, est une invitation à la détente pure. Cette complémentarité m'a permis de rajouter une petite poignée d'heures à mon compteur en voulant pousser le jeu dans ses retranchements grâce aux multiples possibilités de personnalisations des îles. Tailles, météo, biomes, heures de la journée... le mode bac à sable est là pour vous permettre de sublimer votre album de captures d'écran sur Nintendo Switch.
Une direction artistique toujours aussi charmante
Graphiquement, Islanders: New Shores n’en mettra pas plein les yeux, mais ce n’est pas son but. Ici, tout est question de lisibilité et d’élégance minimaliste. Les couleurs pastel, les volumes doux et la lumière tamisée offrent un rendu chaleureux et apaisant. Je suis personnellement très réceptif à ce style et le jeu a par moment forcé mon pouce à appuyer sur le bouton capture d'écran de ma Nintendo Switch. Chaque biome a son identité, qu’il s’agisse d’une île volcanique, enneigée ou des contrées fantastiques. On prend plaisir à découvrir ce que nous réserve la prochaine destination. Et comme on peut zoomer et faire tourner l’île à loisir, on se surprend à simplement admirer notre petit village en gestation. Côté son, même combat : pas de grandes envolées orchestrales ici, mais une ambiance douce et feutrée, faite de nappes musicales aériennes et de petits bruitages satisfaisants.
Le "clic" d’un bâtiment bien placé, le frémissement des vagues... tout est là pour créer une bulle de calme dans laquelle on se sent bien. C’est un jeu auquel on peut facilement jouer en écoutant un podcast ou en discutant à côté, et c’est aussi sa force. On n’est jamais forcé de continuer, mais toujours tenté de recommencer. À noter tout de même : le jeu n’est pas entièrement jouable en tactile. On peut sélectionner certains éléments, mais la navigation complète demande les Joy-Con. Rien de rédhibitoire sur Nintendo Switch, mais les joueurs exclusivement nomades auraient peut-être apprécié une prise en main plus poussée en tactile.
