Le studio Italien Milestone, connu pour être un habitué des jeux de courses, nous avait surpris il y a quelques mois en nous dévoilant Hot Wheels Unleashed. Sorti le 30 septembre sur Switch, peut-il vraiment être considéré comme un jeu de course alors que nous mettons en piste des jouets ? Et qu’a-t-il réellement à nous offrir ?
Toy Mania
Nous connaissons tous ces petites voitures qui ont pris une certaine place durant notre enfance. Sans oublier, pour ceux qui ont pu en avoir, les circuits qui pouvaient être achetés à côté avec des loopings et autres tremplins. Cela pouvait donner des circuits parfois complètement dingues. Et bien c’est ce que propose ici Hot Wheels Unleash. Alors bien évidemment, pas d’histoire en jeu à développer ici. En revanche, il faudra aborder le titre d’une autre manière, à savoir comme si vous étiez un collectionneur et un créateur, et ce, même s’il propose un genre de mode carrière. Nous développerons ces points un peu plus loin dans le test mais ce que nous pouvons en dire dès à présent c’est que près de 70 véhicules sont disponibles, qu’il vous sera possible de les customiser, de décorer votre sous-sol ou encore de créer vos propres circuits. La célèbre franchise n’en est pas à son premier jeu vidéo pour mettre en avant ses petites voitures iconiques. Ici en revanche, il semble que le projet ait été plus ambitieux. D’une part le contenu est généreux et le gameplay est bien huilé si j’ose dire. On sent que les petits plats ont été mis dans les grands. Malgré tout, le titre souffre de quelques carences que l’on développera et qui l'empêchent peut-être de friser avec le très bon. D’ailleurs, à titre de comparaison, on peut parfois sentir quelques similitudes avec un autre titre du genre : Track Mania.
Faites chauffer les roues !
Sans aucune surprise, Hot Wheels Unleashed ne vient pas prendre le départ aux côtés des jeux de simulation. En revanche, les amateurs de jeux de course d’arcade s’y retrouveront très vite. Les commandes sont très simples : accélérer, freiner et un boost. Malgré cette simplicité, le soft est plus technique qu’il n’y paraît. Le boost se remplit au fur et à mesure et plus particulièrement lorsque vous dérapez. Freiner puis accélérer en virage fera inévitablement déraper votre voiture. Ces dérapages seront nécessaires afin de gérer certains virages sous peine de finir contre les bordures (ou dans le vide quand il n’y en a pas). On peut même affirmer que certains passages sont très techniques. Nous prendrons l’exemple d’une double chicane dont l’extérieur du virage est donc sans bordure… Difficile de ne pas chuter sans connaissance du parcours et donc sans anticipation. De ce fait, nous prenons un réel plaisir à essayer d’adopter la meilleure trajectoire possible. Les sensations sont très bonnes et le sentiment de vitesse souvent très présent. On regrettera une gestion des collisions parfois douteuse. La gravité est aussi parfois étonnante, mais sur ce sujet, on peut se l’expliquer par la légèreté de petites voitures en plastique (et même en métal). En somme, après quelques tours de chauffe, on peut appréhender le gameplay sans mal et une fois compris, c’est un réel plaisir sur la piste.
Durant les courses, vous pourrez rencontrer différentes zones sur les pistes. Il y a les classiques accélérateurs, mais aussi les zones d’accélération sur lesquelles il sera avisé de rester le plus longtemps possible. Vous trouverez aussi de quoi recharger votre boost. Suivant les voitures, il existe deux types de boosts : soit votre véhicule peut cumuler un certain nombre de boosts, soit il possédera une jauge de boost. Outre les bonus, certains malus pourront être disposés sur la piste. Parfois il se peut que des obstacles, de type barrière, puissent stopper quasiment net votre véhicule. Pire, une araignée (en plastique et faisant partie du décor de la piste) peut vous envoyer sa toile pour vous ralentir et vous faire perdre de précieuses places. Mais ce n’est pas tout, de l’acide peut entacher votre véhicule et ronger votre boost alors que la glace vous fera perdre drastiquement en adhérence. Ces petits événements ajoutent du piment aux courses. Les véhicules quant à eux auront un comportement propre qui sera défini par plusieurs statistiques : Vitesse, accélération, puissance du freinage, maniabilité et boost. Toutefois, il est possible de faire n’importe quelle course avec le véhicule de son choix.
Pimp my Toy and my room
L’un des points intéressants du soft, c’est son côté personnalisation. D’une part, il vous sera possible de créer des livrées pour chaque véhicule. Et ils ont essayé d’aller relativement loin. Il est possible de choisir la couleur, le type de matière pour quasiment toutes les pièces. Même si les modèles proposés sont déjà très impactant visuellement, il est fort sympathique de pouvoir les customiser à sa guise. Il est d’ailleurs temps d’évoquer le choix de véhicules et leur moyen d’obtention. Nous avions indiqué qu’ils étaient près de 70 et ce dans plusieurs catégories : Classiques, modèles réels, Dino, et même à licence (Batman, TMNT, etc). En revanche, leur moyen d’obtention est quelque peu frustrant. Nous pouvons certes débloquer quelques modèles lors du mode carrière, mais pour le reste nous sommes sur un système de loot box avec la monnaie du jeu (il y a tout de même une boutique offrant des modèles en rotation, mais ce n'est pas suffisant). Ce ne serait pas problématique si nous ne tombions pas sur des doublons. Il est assez difficile de collecter de l'argent, alors recevoir un même véhicule pour la cinquième fois est plus que rageant… Rassurez-vous, vous pourrez recycler vos doublons en argent ou en pièces détachées. Les pièces détachées serviront quant à elles à améliorer vos véhicules et parfois plusieurs fois (ce qui améliorera tout logiquement leurs statistiques).
Mais les véhicules ne sont pas les seuls éléments que vous pourrez personnaliser. En effet, vous pourrez agrémenter vos sous-sols comme bon vous semble. Bien que cela puisse paraître peu utile, il s’agit en fait de votre chez-vous dans lequel vous pourrez aussi parcourir toute une série de courses. Là aussi, les possibilités sont nombreuses. Changez la déco sur les murs, le sol, les étagères, ce que vous y posez et même les bornes d’arcades. D’ailleurs, les coupes que vous débloquerez seront installées dans l’une des vitrines. Outre ce lieu, vous pourrez aussi personnaliser votre profil en sélectionnant votre véhicule favori, une icône et un fond de carte (du grand classique). Mais le plus important reste l’éditeur de circuit. Très complet, il offrira moult possibilités. Vous souhaitez créer une spéciale, libre à vous. Vous préférez concevoir un circuit classique ou complètement dingue, laissez libre cours à votre imagination. Tous les éléments du jeu sont disponibles (beaucoup devront être débloqués via le mode carrière). Enfin, toujours concernant l’éditeur de circuit, rien ne vous empêchera de jouer avec la verticalité et le tout se révèle relativement intuitif.
Place au showroom
En termes de modes de jeu, c’est en revanche très classique. Un mode carrière appelé City Rumble vous propose toute une série de courses ou de contre-la-montre. Ce n’est finalement qu’un enchaînement de course et nous aurions apprécié des restrictions sur certaines d’entre elles afin de faire parcourir les véhicules par catégorie. Un mode en ligne vous permettra de défier d’autres joueurs, il s’avère stable et pour le moment plutôt peuplé. Un mode en écran partagé est aussi disponible pour deux joueurs tout en conservant l’IA pour des courses entre amis sur le canapé ! Compte tenu du contexte, un peu de folie dans les modes n’aurait pas été superflu. Quelques challenges ou missions avec des véhicules spécifiques en récompense n’auraient pas été de refus.
Place enfin à la technique. Le titre est multiplateforme. Et la version Switch s’en sort avec les honneurs. Point primordial, c’est parfaitement fluide. Les sensations de vitesse sont là et à aucun moment le sort ne sourcille. Pourtant, on peut en effet dire qu’il est franchement beau. Les effets de lumières sont légion, on peut distinguer aisément les matières des véhicules. Certains reflets sur la piste sont même bluffants pour la Switch. Le travail fourni est très honorable. Entendons-nous bien, il faut savoir raison garder et nous parlons bien ici du rendu Switch et de ce que la console est capable de fournir. Il y a en revanche de l’alisasing prononcé sur les autres participants et par moment, on ressent comme un effet de flou sur les décors. Côté sonore, les musiques sont rythmées et donnent du punch aux courses. D’ailleurs dans les menus, on peut parfois trouver que les musiques nous renvoient aux années 70/80.
