Nintendo Switch

Horace

Test Switch

Horace

Par ggvanrom - Le 06/12/2020 à 18:30

Projet signé Sean Scaplehorn et Paul Helman et ayant demandé par moins de 7 ans d’efforts pour paraître sur PC, Horace s’est offert une sortie sur Nintendo Switch le 21 octobre dernier. Véritable pêle-mêle de genres, l’heure est venue de voir ce que ce petit robot a dans sa carcasse métallique.

Une histoire du point de vue d’un robot

Une fois le jeu lancé, nous assistons devant nos yeux à la création de la vie… Robotique. Monté dans ce qui semble être une usine, l’Homme 2.0, aussi appelé Horace vient de voir le jour. Premier prototype de son «espèce », le voici chargé et transporté dans une grande demeure. A partir du moment de son activation, l’intégralité des événements seront contés par notre petit robot. Ses premiers pas au sein de sa nouvelle famille, son apprentissage effectué par « le vieil homme », et sa passion pour le cinéma et les jeux vidéo également inculquée par ce dernier. Les premières minutes de jeu, nous en apprendrons un peu plus sur tout ce petit monde, mais aussi les questions existentielles que peut avoir un robot.Si au début, on suit l’histoire sans trop bien comprendre où le jeu tente de nous amener, un évènement imprévu et brutal vient interrompre le quotidien paisible du robot et de la famille qui l’a adopté.

Réactivé après plusieurs années, Horace découvre non sans surprise un monde ravagé par la guerre. Et que sa famille et ses amis se sont dispersés un peu partout. Abandonnant dans un premier temps le but inventé par le vieil homme étant de récolter 1 million d’objets, Horace va partir à la recherche de sa famille, et prendre peu à peu conscience de la nature de la guerre mondiale ayant éclatée. Bien que présenté avant tout comme un jeu de plateformes, Horace fait la part belle à l’aspect narration, et nous emmène vers une histoire beaucoup plus profonde que ce que le joueur pouvait prévoir, toutes les émotions seront titillées au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire.

De la plateforme au jeu de rythme en passant par le sport

Dès ses premières minutes de jeu, Horace met surtout en avant son gameplay à base de plateformes. Courir, sauter, éviter les ennemis et autres lasers. On reste sur une formule assez basique qui sera rapidement bouleversée par l’implémentation de bottes anti-gravitationnelles. Grâce à ces derniers, Horace pourra marcher sur les murs et le plafond sans aucune difficulté, changeant ainsi de manière radicale notre progression au fur et à mesure de notre aventure. D’autres objets seront d’ailleurs accessibles au fur et à mesure de notre progression comme des gants permettant de soulever des charges lourdes, ou encore un enduit spécial permettant de nager dans l’eau durant quelques secondes.

Là où Horace tente en revanche de tirer son épingle du jeu, c’est sur la sur-accumulation des genres. Ayant présenté le petit robot comme un fan de jeux vidéo et de films, de (trop ?) nombreuses séquences de jeu nous permettront de basculer dans divers genres. Mario Bros. Sonic, Guitar Hero, Space Harrier, Arkanoid, Pong et j’en passe. Il ne se passe pas une heure sans que l’on ait un jeu d’arcade ou un mini-jeu thématique qui se déclenche. Et on peut également compter sur les nombreuses références cinématographiques et autres clins d’œils qui sont disséminés aussi bien dans les décors que dans les dialogues. Horace se présente comme un gros coffre à jouets, mais à force de proposer autant de genre, il vise plutôt la diversité à la maîtrise de son gameplay. 

Si la plateforme reste le genre central du jeu, il arrive à nous faire tirer la langue à de multiples reprises à causes de diverses erreurs. La gravité qui peut buguer quand on a le malheur de sauter quand on est dans un angle, Horace qui traverse une plateforme mouvant aussi grande que lui après avoir été touché, la difficulté de divers passages. On ressent pas mal de frustrations lors de certaines phases qui est le résultat d’un mauvais mélange de difficulté et de bizarreries techniques. 

Maîtriser l’art du rétrogaming

Se voulant comme un hommage aux jeux de l’époque 8 et 16-bits, Horace a été réalisé intégralement en 16-bits. Et bien des développeurs vous le diront, la principale difficulté de développer un jeu avec un nombre limité de pixels est de pouvoir proposer un rendu cohérent, jouable, et beau. Seuls quelque rares développeurs ont réussi à développer des jeux dans les années 80 et 90 qui encore en 2020 arrivent à nous flatter la rétine. Si lors des différentes phases de gameplay Horace arrive à proposer un univers élégant, varié et riche, les phases de narration sont pour moi un loupé qui montrent les limitations contre lesquelles on peut buter quand on fait un jeu rétro.

À chaque coupure narrative, on nous offre des séquences en gros plan sur les différents protagonistes avec des zooms, dézooms, changements d’expression. Si sur l’écran de la Nintendo Switch on peut encore dire que ça passe, jouer à Horace sur grand écran avec des sprites pixellisés énormes à l’écran peut vite se montrer frustrant. Même si on note un certain sens du détail, proposer des choses aussi grosses fait que l’on perd se « rendu naturel » et on se retrouve avec un visuel vraiment pas flatteur durant ces cinématiques.

L’autre gros problème de ces séquences demeure au niveau de la narration. Le développeur a fait le choix de laisser Horace comme seul narrateur, ce dernier ne disposant que d’une voix monotone sans réelles variations, et il est censé nous retranscrire tous les dialogues des autres protagonistes. Cette platitude au niveau de l’expression va rapidement nous amener à vouloir accélérer les dialogues, hélas il n’y a que deux options possibles. Soit on laisse défiler les cinématiques et on doit subir le monologue d’un robot d’une grande platitude, soit sauter carrément les pans entiers de l’histoire, nous empêchant de comprendre l’histoire dans son entièreté. Sur les 20 à 30h qui vous attendent pour boucler l’histoire, les 5-10 premières heures seront vraiment un passage critique qu’il sera nécessaire de passer pour apprécier le plein potentiel que peut offrir Horace.

 

7.5
Horace est comme un coffre à jouets magique, on trouve une grande variété de genres, une histoire riche en émotion, , le tout dans un univers en pixel rendant hommage aux époques 8 et 16-bits. Hélas à trop vouloir être passe-partout, le jeu n’a pas de réelle identité, et souffre de divers choix techniques et artistiques pouvant rendre notre progression dans le jeu assez compliquée. Si les longs monologues sans réelle variation de voix et que quelques couacs de gameplay ne vous dérangent pas, Horace saura facilement titiller la fibre nostalgie des joueurs ayant entre 30 et 40 ans, et proposera une histoire pleine de surprise à tous les profils de joueurs.

  • Un univers pixellisé élégant et enchanteur
  • L'histoire du jeu étonnamment captivante
  • Les nombreux jeux d'arcade détournés
  • Propose divers types de gameplay
  • Un humour et des clin d'œil omniprésents
  • Un gameplay évolutif
  • 20 à 30 heures de jeu selon votre niveau de progression
  • Un personnage attachant
  • Sous-titré en Français
  • Les chaussures anti-gravité peuvent nous jouer des tours
  • Les cinématiques en gros plan sur du gros pixel
  • La voix somnolente de Horace durant les cinématiques
  • Les musiques classiques en prédominance dans la bande-son
  • L'histoire met beaucoup de temps à se lancer
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