La série des Hitman a toujours été considérée de manière positive. Avec ses niveaux très travaillés et son côté réflexion intense, elle a fait les beaux jours de la PS2 avant de véritablement exploser avec les épisodes récents, des bijoux de game design qui ont mis tout le monde d'accord. Quelle aubaine, alors, pour les nouveaux fans, de pouvoir redécouvrir l'origine de cette série. Et on fait ça bien, s'il vous plaît !
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur
Éliminer la cible de 47 façons différentes
Blood Money n'est pas le premier épisode de la série Hitman, mais le quatrième. Il faut comprendre que si les premiers épisodes de la série sont importants, ils auront aussi beaucoup vieilli, d'où la décision de sauter directement à un épisode qui pourra être apprécié par les nouveaux joueurs sans qu'ils aient trop à se mettre dans l'ambiance du début des années 2000. Ce quatrième épisode propose également indépendante des autres, et donc facile à comprendre, présentée comme une série d'enquêtes sur le mythique Agent 47, le tout dans une VF doublée intégrale, et très réussie pour l'époque. Mais tout n'est pas dans son jus, nous avons également quelques ajouts venant directement des épisodes récents sur lesquels nous reviendrons plus tard.
Qu'est-ce que Hitman, finalement ? Et bien, c'est ce qu'on appelle un « Immersive Sim, » un jeu où le niveau est une sorte de puzzle géant, à plusieurs solutions, où vous êtes libre de vous balader. Vous connaîtrez peut-être le genre grâce à des jeux comme Thief, ou Dishonored, et si vous appréciez ces jeux, Hitman pourrait bien vous plaire ! Dans chaque niveau, vous devrez éliminer une ou plusieurs cibles, et parfois remplir des objectifs secondaires. Et il y a tellement de façons de procéder que c'en est impressionnant. Bien entendu, vous pouvez dégainer votre arme et tuer tout le monde, mais le jeu vous en décourage. Déjà, c'est souvent difficile de survivre, mais surtout, vous manquerez la plupart du contenu du jeu si vous procédez ainsi, et vous manquerez le rang tant convoité d'Assassin Silencieux. En effet, le jeu vous note et vous juge sur votre performance, vous octroyant de l'argent in-game pour améliorer votre matériel, et vous présentant même un article de journal qui changera du tout au tout selon vos actes.
En fait, chaque niveau possède tant d'approches qu'on pourrait en avoir le tournis. Vous voulez vous déguiser pour approcher la cible et empoisonner son verre ? Vous pouvez. Vous voulez lui tendre une embuscade dans les toilettes ? Vous pouvez. Vous voulez regarder de loin et lâcher un chandelier sur la tête de votre victime, faisant croire à un malheureux accident ? Faites vous plaisir. Ou encore mieux, les exécuter d'un coup de sniper silencieux ? Allez-y ! Tout ce que vous devez faire, c'est de savoir naviguer dans les niveaux, apprendre les chemins des gardes, l'emploi du temps de vos cibles, les observer, et comprendre comment fonctionnent les systèmes en place. Où avez-vous le droit d'aller avec quels vêtements ? Comment pouvez-vous vous cacher ? Dans quoi dissimuler un corps gênant ? Quels objets peuvent vous aider ? Il ne sera pas rare de passer plus d'une heure sur un niveau, rien qu'à observer son fonctionnement et déduire ses possibilités.
Une petite décomposition (du jeu, hein?)
Une fois un niveau lancé, vous vous rendrez compte que l'Agent 47, votre personnage, est plutôt raide. On ne saute pas, on ne court pas, et la plupart des actions de font au contexte, que ce soit de forcer une serrure ou de grimper à une gouttière. C'est bien vous qui allez devoir jouer avec les règles du niveau et pas le contraire. Mais cela va vous servir à vous fondre avec votre environnement. La plupart du temps, ce sera une nécessité, afin d'observer votre cible en étant déguisé. Attention, tout de même, aux personnes portant les mêmes vêtements que vous : les policiers savent reconnaître les leurs, par exemple. C'est ce genre de subtilité qu'il fait prendre en compte. Çà, et la stupidité des gardes, parfois, prêts à vous tirer dessus car vous avez franchi la mauvaise porte sans le savoir. Ah oui, l'IA peut-être impressionnante quand elle fonctionne, mais nous sommes quand même sur un vieux jeu. Et cette raideur du jeu peut se révéler carrément énervante, surtout quand les commandes contextuelles ne fonctionnent pas, ou mal, et qu'on fait une bêtise qui nous vaut de recharger la partie.
C'est là qu'interviennent les nouveautés de ce remaster. Vous avez maintenant à votre disposition un petit radar vous montrant l'emplacement des personnes autour de vous, ainsi que leur rôle grâce à un code couleur simple. Un ajout bienvenu mais qui ne facilite pas trop les choses, car il ne vous montre que les choses à votre étage, et dans votre voisinage proche. Le deuxième ajout moderne est le mode Instinct, qui met en surbrillance les objets avec lesquels vous pouvez interagir et ralentit un peu le temps, une option très pratique pour voir quel verre vous pouvez empoisonner parmi plusieurs, par exemple. Bien entendu ,vous pouvez aussi désactiver ces options, et utiliser les astuces à acheter en jeu, tout simplement. Et bien sûr, vous bénéficiez de l'affichage large et d'une framerate constante, même en mode portable.
En fait, Hitman Blood Money est peut-être le jeu parfait pour le mode portable. Les graphismes PS2 lissés sont clairs et n'en demandent pas trop à la petite Switch, et le côté puzzle-box se marie bien avec la nature nomade de la console, vous permettant de recommencer 12 fois le même passage sans saouler votre épouse qui regarde à côté. C'est du vécu ! Blague à part, le jeu reste agréable à regarder malgré son âge, et le titre ne souffre pas de bugs graphiques ou de ralentissements. Niveau sonore, il a déjà été mentionné que le jeu bénéficie d'une VF intégrale de bonne qualité, aidant vraiment l'immersion. Les musiques et ambiances sont très adaptées, et restent diégétiques tant que tout est calme, mais lorsque vous avez des soucis, l'ambiance musicale monte en puissance, faisant un mélange parfait entre immersion et impératifs de jeu vidéo.
