Nintendo Switch

Grapple Dog

Test Switch

Grapple Dog

Par C-Ptique - Le 09/02/2022 à 19:30

Parmi les jeunes studios qui publient leurs premiers titres, nous passons en revue Grapple Dog créé par Super Rare Originals et Medallion Games. Annoncé le 27 janvier dernier pour une sortie le 10 février, il a été presque entièrement développé par une seule personne, à savoir Joseph Gribbin, seules la musique et le son ne sont pas de son ressort. Le jeu s’est démarqué par sa direction artistique splendide, il est temps de voir ce qu’il vaut manettes en main.

Pris en traître par un robot.

Au début, le peuple de Partash vivait dans la faim et la pauvreté jusqu’à l’apparition du Grand Inventeur qui créa de multiples inventions pour aider tout le monde. Les habitants le remercièrent en le proclamant roi. Mais un Mal était jaloux du succès de l’Inventeur et ce dernier tenta tant bien que mal de protéger Partash. 4 gadgets cosmiques furent disséminés avant que l’Inventeur ne disparaisse. Depuis, de nombreux aventuriers aux ambitions diverses tentent de retrouver ces gadgets cosmiques.

Nous sommes un de ces aventuriers, Pablo. Il débarque sur une île avec ses compagnons jusqu’à se retrouver dans un piège où il fait la rencontre d’une IA ancienne qui revient à la vie au doux nom de « Nul », une sorte de tête de mort robotique mais sympathique qui se permet même de faire de l’humour. Après un petit entraînement pour se déplacer, on ouvre un coffre contenant un grappin, le fameux grappin qui donne son titre au jeu. Inutile d’expliquer qu’il est l’élément central.

On se rend compte vite qu’en réalité, Nul est un traître. Il a tôt fait de retrouver son corps et de détruite la statue du Grand Inventeur pour s’accaparer les 4 gadgets cosmiques. Pablo est heureusement récupéré par le reste de son équipe qui l’informe que ces gadgets seraient capables de détruire le monde en étant réunis. Le principal objectif est ainsi fixé : retrouver Nul, l’arrêter et l’empêcher de détruire le monde. L’occasion aussi de montrer l’humour sympathique du jeu, nos collègues nous font remarquer que nous sommes des historiens, pas des héros, Pablo leur répond que s’ils écrivent des livres sur leurs recherches et que le monde est détruit, personne ne les lira.

Le grappin !

Après cette introduction un tantinet longue, Grapple Dog peut commencer. Le principe du jeu repose sur de la plateforme et chaque niveau a été soigneusement pensé autour de la mécanique du grappin. Heureusement, il ne s’agit pas seulement de se balancer pour franchir des ravins, il faut aussi choisir la bonne longueur de câble pour éviter certains obstacles dangereux et la bonne amplitude pour réussir le saut que l’on espère.

Il faut seulement 1 ou 2 niveaux pour réussir à bien maîtriser la mécanique du câble. Une fois intégrée, on apprécie d’autant mieux le level-design et on se rend compte que les niveaux sont pensés vers la vitesse. Avec une bonne maîtrise et une bonne anticipation, on peut passer d’une plate-forme à l’autre sans temps mort et même parfois sans toucher le sol, ce qui est le sommet de l’extase. Il est dommage du coup que le rythme soit légèrement entravé par la nécessité de devoir appuyer sur A pour lancer le grappin et s’agripper, puis d’y appuyer de nouveau pour décrocher, il aurait été plus logique et plus fluide de maintenir le bouton A lorsque l’on souhaite utiliser le grappin, le décrochage aurait eu lieu en cessant d’appuyer.

Parcourir les niveaux est un vrai plaisir, non seulement grâce à la fluidité évoquée mais aussi parce qu’ils se renouvellent régulièrement. Chaque niveau ou presque introduit de nouvelles mécaniques, ce qui permet de se familiariser progressivement. Ainsi, dès le premier niveau, on comprend que le grappin peut s’accrocher aux parois et plafonds bleus, puis on découvre les canons à propulsion (rappelant de bons souvenirs sur Donkey Kong) avant d’apprendre à grimper sur les parois végétalisées, de s’accrocher aux ballons qui explosent après usage, etc… Le tout s’enchaîne avec une fluidité exemplaire, on n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour deviner le chemin, il suffit d’être réactif. Seul bémol que nous avons rencontré : les plateformes vertes où il faut foncer sur elles depuis les airs pour qu’elles nous fassent rebondir car il n’est pas toujours évident de les viser correctement.

Le plus gros point noir reste cependant la musique. Elle n’est pas toujours agréable à l’écoute, est parfois hors-sujet mais surtout, contrairement au level-design, elle se renouvelle très peu. Il faut en effet attendre l’entrée dans un nouveau monde pour entendre de nouvelles mélodies. Pire encore, les boucles musicales sont très courtes, on retrouve très vite les mêmes thèmes. Il aurait fallu faire des compositions suffisamment longues pour qu’on puisse atteindre la fin du niveau sans avoir la fin de la musique ou presque et surtout, elles auraient dû être personnalisées pour chaque niveau. Avec le résultat actuel, le plaisir de jeu est entaché. Relevons aussi que visuellement, la patte artistique est bien travaillée mais qu’elle est hélas gâchée par une faible résolution. Si cela ne pose aucun souci en mode portable, cela pique aux yeux sur grand écran.

J’aime les gemmes.

Pour pimenter un peu notre avancée, on ne peut accéder aux boss qu’en ramassant un certain nombre de gemmes à-travers les niveaux. Elles sont parfois très bien cachées et/ou nécessitent de résoudre des petites énigmes constituées de portes à ouvrir, de mini-objets à ramasser ou encore de plateformes difficiles à atteindre. 5 gemmes sont cachées à chaque niveau et si d’aventure, on a de la peine à en récolter suffisamment, des niveaux bonus peuvent être révélés grâce à un item spécial. Généralement, il s’agit de courses contre-la-montre ou de rassemblement de fragments. La difficulté n’est pas trop corsée, ce qui permet d’obtenir facilement 3 gemmes supplémentaires.

Si on en veut encore plus, il est possible de refaire chaque niveau en faisant une course contre-la-montre, exactement comme dans la série Crash Bandicoot. Si on réussit le défi, on peut gagner une médaille d’or purement décorative. Il est également possible de personnaliser la difficulté mais de façon limitée, les seuls critères que l’on peut choisir sont l’annulation des dégâts hors environnement et la possibilité de faire des sauts infinis. Il y a même un mini-jeu de shoot’em up sur une GameBoy.

7
Grapple Dog est un bon petit jeu de plateforme comme on les aime. Partant d’une idée simple, il ne cherche pas forcément à révolutionner le genre mais à nous faire passer un bon moment en faisant preuve de suffisamment de créativité. Les niveaux sont très bien pensés et nous récompensent d’une grande fluidité d’action lorsque nous maîtrisons les mécaniques. Avec ses gemmes et ses niveaux cachés, le titre assure une certaine rejouabilité. Si vos oreilles réussissent à endurer la musique qui est le seul élément manquant de finition dans le jeu, nul doute que les aficionados du genre trouveront de quoi s’amuser.

  • La créativité du level-design
  • La fluidité des enchainements d’action
  • Les objets cachés à ramasser
  • L’humour dans les dialogues
  • La rejouabilité avec le principe des gemmes cachées
  • Direction artistique très jolie…
  • … Mais une faible résolution en mode télévision
  • La musique qui se renouvelle peu
  • On aurait préféré que le grappin s’actionne en maintenant le bouton
  • Le déplacement du personnage un peu lent