Quand nous jouons à un jeu vidéo, nous acceptons souvent des choses absurdes car elles servent le gameplay, comme d'être bloqué par une porte en bois alors qu'on a un sort de feu qui peut raser une région entière. Forestrike prend le pari d'expliquer pourquoi nous revenons au début de notre « run » dans un Rogue-like, et le fait avec des mécaniques brillantes et fun.
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur
Le vrai pouvoir du Kung-fu
Le pays va mal : l'Empereur est manipulé par un général étranger, le grand conseil est corrompu, et la misère s'étend à vue d'oeil. Seul le réveil de l'Empereur pourra arranger la situation, et ceux qui peuvent le tirer de ce mauvais pas sont un petit groupe de moines avec un talent particulier : celui de la préméditation ! Grâce à ce pouvoir, ils peuvent visualiser les batailles à venir et apprendre à s'adapter à ce qu'il va se passer, paraissant naviguer facilement à travers les ennemis tels des surhommes. Et c'est un de ces moines que vous jouez.
Forestrike est un jeu de type Rogue, c'est çà dire que vous allez recommencer du début à chaque échec, mais que vous allez garder une partie des bonus débloqués, vous poussant petit à petit vers la victoire finale. Ici, l'échec n'est qu'une vision de votre personnage, qui va alors retenter l'expérience en apprenant de ses erreurs. Un système très bien pensé, raccord avec le style très « film de Kung-Fu » du titre. Le cœur du jeu est constitué de batailles contre plusieurs ennemis dont beaucoup sont plus forts que vous : vous n'avez que 3 points de vie, et souvent vos adversaires également mais ils ont l'avantage du nombre.
C'est là qu'intervient la préméditation : vous allez pouvoir rejouer la bataille en « entraînement » à volonté jusqu'à ce que vous arriviez à un résultat satisfaisant. Et vous avez également des ressources limitées : parade, esquive, vol d'arme, coups spéciaux longs à charger... Ces manœuvres ne sont pas utilisables à volonté, mais vous pouvez les enchaîner et voir comment les utiliser au mieux. A la fin du combat, il est tellement satisfaisant de voir le « replay » et d'observer votre personnage virevolter à travers les ennemis et étaler 5 méchants sans une égratignure !
Le vrai VRAI pouvoir du Kung-Fu !
Enchaîner les batailles n'est pas tout, cependant. A chaque victoire ou presque, vous recevrez une nouvelle technique étoffant votre palette. Souvent de quoi recharger votre parade ou votre Ki (pour esquiver) ou votre vie sous condition, des fois un tout nouveau coup, ou même un boost des adversaires qui se transformera en un avantage pour vous une fois dépensé une des rares améliorations à gagner. De quoi vous motiver et vous porter tout du long de votre progression, et de passer d'un gentil moine à une machine à déglinguer du vilain par paquet de douze à la fin du jeu. Des boutiques sont également présentes histoire de dépenser les sous gagnés lors de vos batailles, où vous trouverez des objets de soin, des techniques, des armes à amener avec vous ou des bonus plus rares comme une résurrection.
Forestrike serait déjà complet tel quel, mais il propose également un autre système : le changement de style. Une fois atteint un certain palier dans un run, puis ayant échoué, vous allez débloquer un nouveau Maître du dojo qui exercera dans son style, changeant les techniques à acquérir et le style de jeu proposé. Ainsi, le premier style, celui de la Feuille, se concentre sur le fait d'esquiver et se faire frapper les ennemis entre eux, mais le style Eclair peut vous permettre de passer en Super Sayan un instant et de faire des coups chargés et des assauts dévastateurs. Et lors de votre parcours, vous pourrez également croiser des techniques d'un autre style que le vôtre histoire d'étoffer votre kit. C'est un système étonnement profond qui joue sur les forces du jeu et rajoute encore de l'intérêt aux batailles et aux multiples runs.
Ajoutons à cela des événements sur la carte, comme de devoir protéger un PNJ, ou des primes à gagner sous certaines conditions, ou même quelques batailles spéciales où vous ne pourrez pas préméditer, par exemple, et chaque essai est intense, prenant et stratégique. En plus, chaque bataille est très courte, pas plus de 15 secondes, alors tout s'enchaîne, ce n'est qu'une fois la poussière retombée qu'on éprouve la satisfaction d'avoir triomphé d'une bande de brutes. Précisons quand même que le jeu est plutôt difficile, justement à cause de ces batailles courtes et intenses où une erreur peut coûter beaucoup : les ennemis ne vous feront pas de cadeau, et beaucoup ont les mêmes bonus que vous, comme de l'armure, des parades, etc. Et bien sûr d'autant plus satisfaisant quand vous triomphez.
Pour finir, à chaque retour au temple, vous pourrez parler à tous les PNJs présents, à la façon de Hadès, et faire ainsi avancer l'histoire et découvrir plus du lore caché. Une formule qui a fait ses preuves et qui vous fera vous attacher aux résidents du temple. D'ailleurs, l'écriture est bien réussie, tout comme la bande-son. Les graphismes, eux, pourront faire débat, avec un pixel-art bien animé, mais très basique. Si ont l'oublie rapidement, et qu'il communique bien les choses, il restera sûrement un frein pour certains tant il est peu raccord avec les superbes artworks.
