Une belle promesse, dans un écrin qui... ne s'ouvre pas, ça vous dit ? Aujourd'hui, court test sur un jeu qui a réussi à me claquer dans les mains après un pauvre quart d'heure : Evil Wizard.
C'était mieux avant ?
Dans ma jeunesse, grandissant avec la NES et la Megadrive de mes parents, puis ma propre N64 puis le GameCube, les jeux sortaient et restaient tels quels. Certains d'entre vous l'auront vécu aussi. Pas de mise à jour, pas de deuxième chance sans acheter un autre jeu à 400 balles. Aujourd'hui la situation a changé : les mises à jour permettent des rédemptions incroyables, comme pour Cyberpunk 2077 et No Man's Sky, ou même Chocobo Racing qui aurait pu rester dans les mémoires seulement grâce à ses microtransactions infernales. Pourquoi cette diatribe ? Car dans l'état, Evil Wizard, notre jeu du jour, est tout simplement injouable au sens propre du terme. Passé un quart d'heure, et un certain groupe d'ennemis, le jeu plante, corromp votre sauvegarde et vous l'avez dans l'os. Et ce n'est pas simplement un hasard : j'ai réussi à le refaire. Plusieurs fois! Oui madame !
Pourtant le jeu se présente sous des dehors sympathiques, si pas hyper original. Vous êtes le boss de fin d'un jeu, et vous venez de vous prendre une tôle. Les héros vous ont rossé, ont défiguré votre tour en dessinant des phallus sur vos portraits, ont tué vos mignons et ont cassé les chiottes. Mais vous vous êtes échappés, et vous allez vous venger, oh que oui ! De retour dans votre tour saccagée, votre tâche est de la parcourir, ouvrir les accès condamnés et aller dézinguer les héros alors qu'ils cuvent encore VOS réserves de bon vin. Bien sûr vous n'êtes pas bien populaire, même avec vos propres troupes, mal gardées et organisées, et vous allez devoir vous battre. Qui passerait l'opportunité de taper son patron tyrannique ? Surtout que vous n'avez pas non plus votre matériel. Une galère à venir, en gros.
Evil Wizard fait dans l'humour potache, les références méta et le fait bien. Entre la lourdeur des blagues et quelques très bonnes idées, comme de tricher à une énigme parce que après tout vous êtes le vilain, on sent que c'est un projet de cœur. Les graphismes, très jolis, dans une superbe 2D bien animée et toute mignonne, et un doublage bien fichu, achèvent de donner cette impression que nous sommes face à un titre qui, s'il ne réinvente pas le fil à couper le beurre, a été fait avec passion et soin. Un public qui a vécu les années 2000 et son humour particulier (on évoquera un certain Conker's Bad Fur Day) saurait y trouver son compte pendant quelques heures. Mais voilà... encore faut-il pouvoir y jouer.
Le vrai méchant c'est la version Switch
Evil Wizard est un jeu d'action 2D en vue du dessus, non sans rappeler, ironiquement au vu du protagoniste, les Legend of Zelda d'antan. On se balade dans des environnements avec quelques énigmes, pas mal d'ennemis, et on combote à tout va avec nos pouvoirs acquis au fur et à mesure dans un système de combat basique, pas hyper prenant, mais efficace. On comprend vite qu'on est surtout là pour l'humour. L'ennui, c'est que même quand le jeu ne s'auto-détruit pas, il reste techniquement très faible.
Le gros souci, c'est la framerate, qui saute tellement qu'elle joue à Mario de son côté, je pense. Fluide normalement, elle chute drastiquement quand les environnements sont un peu chargés, et se casse la figure abominablement lors des combats. Mais pourtant, le jeu continue sans vous ! Et lors des frames manquées, vous allez prendre des tartes ! Et donc, vous allez recommencer des combats encore et encore, non pas parce que le jeu est difficile, mais parce qu'il est mal optimisé. Ajoutons à cela le bug fatal qui atomise votre progression, et vous comprendrez que cette version est à éviter comme la peste. Qui sait, le jeu pourrait se montrer surprenant plus tard, mais si personne ne le sait, est-ce important ?
