Sorti en mai 2017 sur PC, Everspace tente maintenant sa chance sur Switch. Il faut dire que le titre a de quoi séduire, avec sa rejouabilité immense grâce à la génération aléatoire de niveaux, ses graphismes saisissants et son ambiance envoûtante. Il est donc temps pour nous, joueurs Switch, d’apporter notre verdict.
Seul au fond de l’espace
La science-fiction est souvent le moment de poser des questions éthiques et c’est ce que fait Everspace avec son histoire. Juste pour raconter le début, un soldat raconte ce dont il se souvient, il s’est opposé à un projet et a été endormi de force avec un sérum, puis c’est le noir et il se souvient seulement qu’il s’est enfui. Depuis, il est en quête de réponses et n’est accompagné que par l’intelligence artificielle de son vaisseau. Pourquoi c’est éthique ? Parce qu’on apprend un peu plus loin dans le jeu que le soldat que nous dirigeons est en réalité un clone. Mais cette histoire, bien qu’intéressante, est en arrière-plan. Tout au plus, le scénario sert à meubler l’ambiance. Everspace trouve tout son intérêt dans le gameplay. Car ce pilote, pour trouver des réponses, doit traverser l’espace et différentes aires de la galaxie. Everspace joue la carte du shoot’em up car on dirige le pilote depuis son vaisseau spatial.
Dès que le jeu à proprement parler commence, deux choses sautent aux yeux : la claque visuelle et la liberté de mouvement. Claque visuelle car les graphismes sont soignés et surtout, les décors sont superbes. Entre les champs d’astéroïdes, les anneaux de planètes gazeuses et l’espace profond, chaque visuel est un véritable tableau qui fait ouvrir la bouche d’ébahissement. Ajoutez à cela la musique tout aussi magnifique et invitant à la contemplation, l’impression d’être dans l’espace aux commandes d’un vaisseau est vraiment là.
On constate aussi la maniabilité du vaisseau, et là, c’est sans appel. Rarement on a eu affaire à un vaisseau spatial aussi agréable à piloter. On bouge dans toutes les directions aisément. Malgré l’immensité de l’espace, on peut donc se promener sans difficulté entre les astéroïdes ou à l’intérieur de carcasses de vaisseaux tout en pouvant accélérer lors des affrontements pour avoir des combats dynamiques.
Un titre qui cache bien son jeu
Chaque section se divise en niveaux. Tant que l’on possède suffisamment de carburant, on peut passer au suivant en accomplissant un saut spatial. Et à dire vrai, on peut avancer de cette manière tout le long du jeu, d’autant que chaque section franchie fait remémorer un souvenir à notre héros. Mais ce serait passer à côté de la profondeur du titre. En effet, dans chaque niveau, on peut prendre le temps de fouiller. On peut alors trouver des matériaux qui seront utiles pour améliorer le vaisseau, explorer des astéroïdes pour récupérer du gaz qu’on pourra revendre, détruire des vaisseaux ennemis pour gagner des récompenses, pirater des stations pour découvrir des éléments cachés. On croise parfois des vaisseaux marchands pour faire des échanges et des vaisseaux « stations-service » qui nous ravitaillent en carburant et font des réparations. Plus on avance dans les niveaux, plus il sera nécessaire d’avoir un vaisseau puissant, autrement on se retrouve vite bloqué. Et quand on est bloqué dans Everspace, ça veut généralement dire qu’on meurt.
Et c’est à ce moment qu’on comprend la véritable nature d’Everspace. Ce n’est pas un bête shoot’em up, c’est un jeu d’arcade. Quand on meurt, on recommence tout depuis le début. Et avant de lancer une nouvelle partie, on peut en profiter pour améliorer son vaisseau justement. Everspace se démarque parce que ce n’est pas de l’arcade frénétique mais contemplatif. On va par exemple croiser à plusieurs reprises des vaisseaux ennemis, il faut bien réfléchir si cela vaut la peine de les attaquer et si on se sent capable de les vaincre. C’est un concept qui donne une identité propre à Everspace, et cela donne d’autant plus envie de recommencer que les niveaux sont générés aléatoirement. On ne revient jamais dans la même zone.
Des armes, des combats et de la monotonie
Pour affronter les ennemis, deux armes sont à disposition : un laser à impulsion et une Gatling. Bien sûr, on pourra changer en cours de route suivant si on trouve une arme à notre goût mais la première sert à détruire les boucliers de protection tandis que la deuxième sert à attaquer la coque. Il faut donc passer de l’une à l’autre pour faire des attaques efficaces. En cas de difficultés, on peut aussi verrouiller une cible pour lui lancer des missiles mais qui sont en quantité limitée. Pour ramasser des armes, il faudra faire des choix entre conserver l’ancienne et garder la nouvelle, car il sera rare d’avoir des emplacements disponibles. Une troisième option permet de démonter les armes trouvées pour récupérer des matériaux.
Qui sont donc nos ennemis ? En fait, il y en a deux, les Okkar et la compagnie commerciale G&B. Les premiers sont une faction extra-terrestre avec laquelle les humains sont en guerre, ce sont des ennemis permanents, donc on peut les abattre sans hésiter. La deuxième en revanche est neutre par défaut, elle ne cherchera pas d’ennuis, sauf si vous en provoquez (un simple cognement contre une de leurs structures est considéré comme une agression). Vous voilà prévenu. Le jeu a quand même un défaut : sa monotonie. Malgré les défis à réaliser et les niveaux générés aléatoirement, le jeu est quand même très monotone. Une routine s’installe vite : on arrive dans un niveau, on récupère des matériaux, on détruit un ou deux vaisseaux ennemis, parfois on commerce, etc… Et comme l’histoire n’avance qu’après avoir parcouru une section entière, on a de la peine à trouver un intérêt de continuer, surtout si on perd souvent. Toute la force d’Everspace est aussi sa faiblesse : la contemplation.