Nintendo Switch

EQQO

Test Switch

EQQO

Par Guyoon - Le 06/02/2020 à 11:00

Ico et Rime ont ce point commun de diriger un petit garçon dans des lieux à la charge poétique. EQQO tente d'apporter sa pierre à l'édifice en ajoutant un élément de plus, la gyroscopie. Découvrons si les français de Parallel Studio ont réussi leur pari.

L'écho d'Ico

EQQO est un jeu développé par les parisiens de Parallel Studio, composé d'une équipe fondée par d'anciens membres de DontNod Entertainment, Ubisoft et Quantic Dream. Il s'agit d'un jeu conçu pour la réalité virtuelle sur smartphone pour les casques Daydream et Lenovo Mirage Solo. EQQO est donc porté sur Switch et PC mais garde ce feeling VR. Ainsi, même si l'ambiance générale et son héros peuvent faire penser à Ico ou Rime, dans EQQO, on ne dirige pas directement le héros. Bloqué sur un axe, le joueur devra indiquer à un enfant, nommé EQQO, où se diriger en touchant le sol.

La fonction Google map de EQQO n'est pas très bien réglée parce qu'il lui arrive de s'arrêter devant un obstacle au lieu de l'éviter ou de contourner un endroit qu'il enjambe plus tôt... étrange. De nombreuses interactions sont possibles pour aider le petit garçon à progresser : attraper des objets pour les lancer afin de tuer des ennemis ou activer des mécanismes, déplacer des tonneaux en bois pour les casser (pour la petite anecdote, il m'est arrivé plusieurs fois de bouger un baril sur un interrupteur en le plaçant mal et de voir une cinématique montrant une porte s'ouvrir. Si je passais mon pointeur devant le tonneau, la cinématique se déclenchait à nouveau en fermant la porte. C'était le moment Rage! ) gratter un tableau pour dévoiler un secret, tourner une manivelle pour ouvrir une porte. Nous ne citerons pas toutes les actions mais sachez qu'il y a de quoi user vos doigts.

OK pour EQQO ?

Oui EQQO peut aussi se jouer au tactile sur l'écran de la Switch mais ce n'est pas tout. Parallel Studio a ajouté une fonction gyroscopique qui fonctionne vraiment bien ! Basée sur la réalité virtuelle, cette option vous permet de bouger votre Switch sur un axe de rotation de 360° pour dévoiler le décor. Dans cette configuration, il est d'ailleurs conseillé de jouer debout car le jeu est conçu pour nous forcer à regarder tout autour de nous mais aussi en haut et en bas. Une expérience assez unique sur Switch. Une fois que le petit garçon s'éloigne de la caméra, le jeu nous propose un nouvel angle. Avec un simple menu formé de point, il est possible de passer d'un point de vue à l'autre pour ne jamais perdre le héros. Si c'est le cas, une simple pression sur la touche Y permet de recentrer l'objectif sur notre progéniture. Il arrive d'ailleurs qu'un élément cache EQQO. Parallel Studio a prévu une parade en ajoutant un filtre permettant de voir l'enfant au travers les décors.

Ecco le dauphin, arrête de flipper

Cet enfant est le fils de la véritable héroïne du jeu, vous. Cette maman raconte d'ailleurs l'histoire dans une voix off (en français ou anglais parlé) qui semble sortie d'un conte. Le jeu raconte l'histoire d'un enfant qui ne peut pas voir et d'un œuf aussi fragile que vital. Il faudra utiliser cet œuf pour avancer à travers le jeu et repousser les ombres qui tenteront de s'en emparer. L'histoire est pleine de symboles et de métaphores sur l'espoir, l'amour, la nature et tout ce qui nous relie. Ce conte est soutenu par une charmante bande son composée par un orchestre philharmonique. Les quelques instruments entendus donnent du cachet à la scène. Techniquement, c'est assez propre même si les textures n'ont rien de fabuleuses. Même si on ressent bien l'immensité des temples, la profondeur de champ n'est pas exceptionnelle, surtout en extérieur. La direction artistique épurée reste assez classique et moins travaillée qu'un Rime ou Ico. Mais le budget alloué au jeu semble bien plus bas, puisqu'il est vendu 6€ sur Nintendo Switch.

EQQO KO

Le plus gros point noir du jeu est le manque de diversité des énigmes alors que la durée de vie est très courte. En 5 heures, vous verrez les crédits de fin et aurez vécu une aventure sympathique mais redondante. Aussi, il faut accepter ce concept de caméra pivotante qui restreint énormément la liberté au joueur. Là où un Lucky Tale conçu pour la VR a su se transformer en jeu de plate-forme, EQQO n'a pas subi de mutation pour permettre le contrôle du petit garçon. On peut expliquer ceci par les phases asymétriques où l'enfant lâche son œuf pour aller se bloquer le bras dans un mécanisme. Pendant qu'il est statique, il faudra actionner une chaine tout en faisant attention que les ombres ne dérobent pas le précieux œuf. Vous pourrez alors attraper des cailloux pour chasser les monstres. Petit moment stressant bienvenu mais raté par cette maniabilité tout tactile qui ne rend pas les actions assez précises et rapides.

En mode gyroscope, ce moment est plus agréable même s'il y a un temps de latence qui ne permet pas de rapidement pivoter. Parlons maintenant d'une autre maniabilité qui fâche : sur la télévision. En docké, EQQO nous propose de tourner la caméra avec un stick et remplace le tactile par un pointeur que l'on peut déplacer avec le second stick. Résultat, c'est affreux. On perd constamment son pointeur de vue et sa lenteur n'est pas paramétrable. La vitesse de la caméra l'est mais n'y touchez surtout pas parcequ'il est impossible de jouer en de bonne condition avec une course de stick faible qui rend les mouvements peu précis. Ajoutez à cela le choix étrange de mettre le zoom avant sur la gachette de gauche alors que la plupart des jeux la mette à droite. Bref, évitez d'y jouer sur la télévision.

 

4
Avec son ambiance et sa belle histoire inspirée de jeu poétique comme Rime ou Ico, EQQO arrive à s'attirer la sympathie. Le portage de ce jeu mobile VR sur Switch est assez respectueux de la console de Nintendo. Le tactile est bien utilisé et le mode gyroscope est surprenant. Cependant, le titre de Parallel studio a beaucoup trop de lacunes pour gagner une jolie note.

  • Ambiance travaillée …
  • Tactile et gyroscope qui fonctionnent bien ...
  • Voix off française qui parle comme dans un conte
  • Bas prix
  • … mais qui semble déjà vu
  • … mais contrôle à la manette horrible
  • Pas très beau graphiquement
  • Enigmes redondantes
  • Manque de liberté

Guyoon

Cartoon-Master, la rubrique bi-mensuelle de NM à ne pas rater
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