Certains d’entre vous seront trop jeunes pour vous en souvenir, mais dans les années 80 et 90, n’importe quelle mode de jouet ou de dessins animés finissait par avoir son jeu vidéo. Souvent mal faits, ces jeux à licence ont acquis une réputation détestable qu’ils se trainent encore aujourd’hui, comme le démontre le très mauvais Funko Fusion dont personne n’attendait quoi que ce soit et qui a quand même déçu. Envers et contre tout, une licence de jouets a pris le pari de lancer son jeu avec Eldrador Creatures: Shadowfall. Alors, on reçycle direct? Attendez-donc, vous pourriez être surpris.
Test réalisé d’après une version envoyée par l’éditeur
TRPG et Dragons… en plastique!
Déjà, pour les adultes dans la salle, qu’est-ce donc que Eldrador Creatures? La question est vraiment importante car elle est au cœur de l’intérêt du jeu. C’est un ensemble de figurines de grande taille, et plutôt qualitatives représentants divers monstres (dragons, loups, panthères à tentacules, démons) vivant dans un monde partagé entre quatre éléments, Feu, Roche, Jungle et Glace et passant une bonne partie de leur temps à se mettre sur la tronche, maintenant ainsi une harmonie fragile. Ces figurines, détaillées et franchement jolies, sont parfaitement modélisées en jeu et bougent, parlent et attaquent, donnant ainsi tout l’intérêt du jeu pour son public cible: voir son monstre préféré s’animer à l’écran, et botter des fesses. Un point déjà réussi et qui contrairement à la mode des “toys to life” lancée par Skylanders ne requiert pas d’aller se ruiner en figurines pour pouvoir jouer: tout est déjà là, dans le logiciel de départ. Ouf.
Mais alors que fait-on dans ce jeu? Et bien c’est un tactical RPG, soit un jeu de stratégie au tour par tour où votre équipe d’affreux va évoluer sur un plateau découpés en cases pour triompher de l’autre équipe souvent plus nombreuse. Avec trois membres d’équipe au début, puis quatre, vous ne serez pas surchargés d’informations, mais c’est normal: le jeu se veut simple et accessible, compréhensible pour son cœur de cible: les enfants. Mais n’ayez crainte, si on ressent bien que les adultes ne sont pas le centre d’attention du jeu, ils ne sont pas oubliés, car il y a différents niveaux de difficulté, et avec tous les monstres, trophées et missions secondaires à faire, on trouve toujours quelque chose à se mettre sous la dent, et le tout est même très sympathique.
En effet, si le début est assez simpliste, une fois le tutoriel terminé on remarque à quel point nous avons des possibilités: chaque monstre possède une attaque de base qui lui est propre, avec sa zone d’effet, sa distance et d’éventuels effets secondaire: poussée, poison, traversée des cases adverses… En plus, chacun a ses statistiques et déplacement, ce qui fait que votre approche peut changer avec un seul membre d’équipe différent. Chacun a également un pouvoir spécial à déclencher avec du mana à ramasser sur le terrain (qui vous soigne également), ce qui vous donnera à réfléchir avant de choisir votre équipe. Le gros dragon rouge, par exemple, est très lent, mais frappe à deux cases de distance, enflamme les cases, et peut voler presque n’importe où et ré-attaquer avec son pouvoir spécial. Mais sans, il sera très lent et même un risque pour vos alliés, car les dégâts d’équipe sont à prendre en compte!
Une pub vivante? Mais pourquoi pas!
Les nombreux combats s’enchaînent et vous proposent toujours des mini-défis intéressants: battre des ennemis qui prennent toujours trois coups quoi qu’il arrive, protéger des points de la carte, gagner en un nombre de tours défini… rien de bien neuf, mais il n’y a rien à reprocher non plus. On prend plaisir à relever les défis qui se suivent en quelques minutes, à recruter de nouveaux personnages et à découvrir leurs capacités. Vous récolterez également de l’or, sur le terrain et en réussissant les différents succès du jeu, afin de booster passivement vos dégâts, votre vie, votre mana de départ ou la taille de votre équipe. C’est parfaitement adapté, et surtout intéressant pour un enfant, tout en proposant de monter la difficulté pour les adultes.
L’ambiance du titre s’adresse, bien entendu, aux enfants également, plus spécifiquement aux presque grands de 8 à 10 ans à l’aise avec la lecture, puisque les dialogues sont en anglais avec du texte en français. Ceux-ci sont d’ailleurs plutôt drôles (pour des enfants) et cassent régulièrement le quatrième mur avec une ambiance de dessin animé du dimanche matin parfaitement adaptée, avec des héros un peu abrutis, des ennemis qui changent de camp et un vilain ma fois très, très vilain. Ouh le vilain méchant! Mais entre les créatures de pierres bornées à l’excès, le dragon de jungle qui a mauvaise haleine et tous les mauvais de jeux de mots, ce sera un plaisir pour nos têtes blondes de découvrir les nouveaux dialogues.
Niveau présentation, le jeu n’est pas ambitieux: la carte du monde est dessinée, les terrains sont petits, fixes et en vue isométrique, et c’est à peu près tout. Mais tout ce qui est fait est bien fait: les modèles 3D des monstres sont très fidèles aux figurines, les environnements sont variés, même au sein du même biome, et tout lisible et fluide. Les voix des personnages sont drôles et bien jouées (en anglais mais le tout est très bien traduit), et la musique, une sorte de gros rock qui tâche, est entraînante. Les menus sont accessibles, les compétences claires, enfin bref, tout le temps est présenté dans un package petit, mais propre et efficace.