Nintendo Switch

DUNGEONS & DRAGONS Neverwinter Nights 2: Enhanced Edition

Test Switch

DUNGEONS & DRAGONS Neverwinter Nights 2: Enhanced Edition

Par Kosmo56 - Le 28/07 à 20:00

Avec le succès explosif de Baldur's Gate 3 et la popularité toujours aussi forte de Donjons et Dragons, il est presque étonnant de ne pas voir plus de titres de la licence inonder nos consoles. Mais Hasbro est là, et a sorti Neverwinter Nights 2 du placard ! Dernier petit frère de la série Baldur's Gate avant l'arrivée de Larian bien 15 ans plus tard, que vaut cette nouvelle aventure sur la côte des épées ? C'est parti, et ce test est garanti sans nostalgie de l'époque, votre serviteur n'ayant pas joué à ce titre à sa sortie.

Test réalisé sur un version fournie par l'éditeur

Pas de Baldur's Gate ? Pas grave !

Neverwinter Nights 2 vous met dans la peau d'un habitant de Port-Nuit, un hameau agricole au milieu des marais. Dans ce petit village, vous allez rencontrer votre père adoptif, l'elfe Daeghun, ainsi que vos amis et rivaux d'enfance et, comme tous les ans, tenter de gagner la Coupe des Moissons au tournoi local, une belle occasion pour le jeu de vous montrer ses mécaniques principales. Mais à peine le tournoi terminé, le village est attaqué par d'étranges êtres à la peau verte et c'est vous qui serez l'instrument de son sauvetage... si vous en avez envie, car vous pouvez aussi être un pourri et pratiquement participer au massacre. Quoi qu'il en soit, vous fuirez le village en possession d'un étrange fragment d'argent que ces êtres cherchent, et direction la ville de Pasdhiver pour en savoir plus. Sur le chemin, vous rencontrerez amis et ennemis, donjons et dragons, et bien sûr mille opportunités de faire en sorte que cette aventure soit la vôtre.




Neverwinter Nights 2 est basé sur l'édition 3.5 de Donjons et Dragons, un système « complexe mais pas trop », connu pour donner au joueur une puissance immense à haut niveau. Vu que le jeu original est sorti en 2006, vous n'êtes pas non plus limité aux classes classiques mais pouvez aborder beaucoup d'ajouts de fin d'édition comme l'élu divin, le chaman ou bien entendu viser les classes de prestiges, sortes de spécialisation très puissantes à débloquer en guidant la croissance de son personnage. Si les mécaniques peuvent être un peu complexes pour un nouveau venu, la personnalisation est excellente, le jeu tente quand même de bien vous expliquer comment jouer, et vos compagnons assureront vos arrières. Il est possible que vous recommenciez plusieurs parties pour tester différentes classes et trouver celle qui vous convient, mais pas d'inquiétude, le « reroll » est courant en jeu de rôle, et vous pourrez même bouger un personnage d'une sauvegarde à une autre en l'exportant si vous ne voulez pas re-manger le tuto à chaque fois.

En terme de gameplay, vous aurez le choix entre un mode vue de dessus et clic classique, ou un mode contrôle direct plus immersif mais moins précis. Le contrôle à la manette est plutôt bien optimisé, même s'il demande un temps d'adaptation, mais on finit vite par bien naviguer tous les menus et fonctions disponibles. Les personnages mages ont un accès rapide à leurs sorts, vos objets peuvent être mis en raccourcis, les ordres globaux sont rapidement disponibles et si besoin vous pouvez prendre le contrôle direct de vos compagnons. Bien entendu toutes les classes ne se jouent pas pareil : un Guerrier va alterner entre différents « modes » pour optimiser ses dégâts, un Mage va lancer différents sorts pour différentes situations, et même parmi ceux-là, un Ensorceleur devra gérer sa Métamagie pour être au top. Mais tout reste à portée de main et vous n'allez pas manquer d'occasions de vous entraîner sur cibles vivantes. Et vous en aurez besoin car la difficulté est plutôt élevée en général: en effet, le jeu adopte un ton “jeu vidéo” qui vous opposera à beaucoup plus d’ennemis qu’un jeu sur table. Le repose long ne demande que quelques secondes, mais il devra être utilisé souvent. Un peu regrettable, mais nécessaire pour le format.

Vous devez réunir votre groupe avant d'aller plus loin

Sortons donc du côté mécanique pour aborder le côté « roleplay » du jeu. Contrairement à Baldur's Gate 3, vous n'allez pas avoir des choix personnalisés selon votre race ou classe, mais plusieurs choix de dialogues selon la situation et même selon les compagnons que vous avez avec vous. Ces choix peuvent dépendre d'un jet de dé, parfois, si vous tentez d'utiliser la diplomatie ou de mentir, et ils peuvent également changer votre alignement (en gros, la moralité de votre personnage) ou même votre relation avec votre groupe. Car oui, les compagnons de Neverwinter Nights 2 sont plutôt complexes et bien écrits, et les trois premiers sont forcément mis sur votre route, même si vous êtes libres de les ignorer, ou même de les détrousser. Vos liens avec vos compagnons va décider de leur histoire, s'ils vous font confiance ou non pour se confier, et à quel point ils peuvent vous rendre service dans les scènes. Un système simple en apparence mais très efficace, mêlé à un groupe de personnalités fortes qui aiment beaucoup se lancer des fions dès que possible.

De la même façon, vous allez influencer l'histoire du jeu en y participant de différentes façons : vous allez décider quelles alliances soutenir, quels personnes doivent répondre de leurs actes, ou peut-être que vous allez juste dépouiller tout le monde car vous jouerez un kleptomane homicide. Il est possible d'explorer beaucoup d'embranchements même au sein d'une « route » et la rejouabilité est très élevée. Si l'histoire globale ne changera pas, votre position au sein de celle-ci évoluera, et vous pourriez bien voir des conséquences inattendues pour vos actions. D'ailleurs, le scénario global, très lent à démarrer, donne finalement une histoire bien ficelée et prenante. Un bon point pour un jeu aussi ouvert. Et bien entendu, Neverwinter Nights 2 vient avec toutes ses extensions, Storm of Zehir, Mask of the Betrayer, et Mysteries of Westgate, qui vont vous rajouter des pelletés de contenu pour jouer à haut niveau !

Third edition, baby yeah ! On joue comme en 2006 !

Si le cœur et la jouabilité du jeu sont encore plutôt solides aujourd'hui, l'aspect technique, lui, reste quelque peu dommageable. Oui, le jeu a été remasterisé et il est potable, mais les zones sont petites, les modèles 3D primitifs (même pour 2006), et quelques bugs sont encore de la partie à l'heure de ce test. Il arrive par exemple souvent que les personnages féminin aient le torse penché et aient l'air de se gratter les fesses, ou qu'elles marchent en boitant. Un brouillard masque les éléments lointains, et si c'était nécessaire à l'époque, c'est un peu obsolète aujourd'hui. Mieux vaut rire des bizarreries du moteur graphique aujourd'hui, car elles sont nombreuses, mais n'oublions pas que Neverwinter Nights 2 était dans la moyenne de son époque, et surtout bien plus ambitieux que beaucoup. Plus gênants, des bugs coinçant nos personnages ou nos alliés, nous forçant à faire des détours ou à changer de personnage, sont présents et gâchent quelque peu l’expérience.

Des bugs sonores sont aussi à déplorer. Si le jeu a un doublage VF souvent convaincant (pas toujours, mais souvent) il n'est pas rare d'entendre de l'anglais se glisser dans les dialogues, même en scène cinématique, et les personnages beuglent les deux même répliques en combat en boucle, ce qui est légèrement usant. Même lors de la création de personnage, impossible d'entendre la bonne voix pour votre avatar : la fonctionnalité marche comme elle veut. La musique elle aussi a tendance à changer selon son bon vouloir, et entendre des pistes de combat alors que tout est calme arrive. Rien de bien grave, et tout peut-être corrigé, mais c'est à signaler.

A noter que le jeu possède également un mode multijoueur en ligne, parfait à utiliser avec le gamechat sur Switch 2. Vous pourrez jouer avec vos amis à n'importe quelle aventure ou extension, et ce en cross-platform. A son époque, Neverwinter Nights 2 avait un éditeur de contenu qui bien entendu n'est pas présent sur Switch, mais il reste à voir si vous pouvez jouer sur des cartes custom en multijoueur : l'opportunité ne s'est pas présentée. Mais si c'est le cas, les joueur invétérés du titre auront de quoi s'amuser pour très, très longtemps.

 

 

7.5
Neverwinter Nights 2 regorge de contenu et est un jeu qualitatif qui pourrait vous plaire si vous aimez D&D ou tout simplement les RPG. Les nostalgiques y trouveront leur compte et bien plus, et les nouveaux venus pourront découvrir l'édition 3.5, très aimée des joueurs de l'époque. Malgré quelques bugs divers et une difficulté élevée, l'expérience reste très bonne, extrêmement rejouable a plutôt bien vieilli malgré les progrès du genre, et surtout la présence du monstre qu'est Baldur's Gate 3.  Mais puisqu'on ne peut pas l'avoir, celui-là, son grand frère fera bien l'affaire quelques heures. Quelques dizaines d'heures.

  • La dernière pièce de la série des C-RPG Donjons et Dragons
  • Une écriture réussie
  • Les règle de la 3.5, très fun et polyvalentes
  • Des dizaines d'heures d'aventure, et rejouable en plus!
  • Une traduction française intégrale
  • Une interface manette plutôt bien pensée
  • Le transfert de personnage de sauvegarde en sauvegarde
  • Le multi en ligne toujours présent
  • Encore pas mal de bugs, sonores, graphiques ou en gameplay
  • Difficile et carrément obtus par moment
  • Un jeu qui accuse malgré tout son âge à côté des jeux du genre récents
Pas d'images pour ce test.