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Dragon Quest XI S : Les Combattants de la Destinée - Edition Ultime

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Dragon Quest XI S : Les Combattants de la Destinée - Edition Ultime

Par ggvanrom - Le 26/09/2019 à 16:00

Après une parution en 2018 sur PS4 occidentales (2017 au Japon), et une version 3DS qui a tout simplement fait l’impasse sur l’Occident, Dragon Quest XI s’offre enfin une sortie sur Nintendo Switch le 27 septembre 2019 dans une édition dénommée Dragon Quest XI S : Les Combattants de la destinée - Édition ultime (que l’on abrègera Dragon Quest XI S, pour le bien de votre serviteur). Enfin disponible en Europe avec du contenu supplémentaire et la possibilité d'embarquer Elréa dans notre poche, est-ce que cet épisode est un indispensable pour la fin d’année ? Nous allons le découvrir ensemble !

Un héros bien Éclairé

Alors que nous commençons notre aventure, nous avons d’ores et déjà un des principaux points forts de cette version : la possibilité de choisir entre le mode 3D de la version PS4, ou opter pour un affichage 2D 16bits rappelant les anciens opus de la saga, une nouveauté exclusive à la Nintendo Switch. Pour plus de commodité le test sera effectué sur la version 3D, la version 2D quant à elle aura son paragraphe dédié. Le début de l’histoire commence d’emblée par une cinématique de toute beauté. Nous y découvrons une ville animée, une petite créature invisible se frayant un chemin dans la foule, jusqu’à un château où une mère berce tendrement son enfant portant une marque étrange sur sa main. Malheureusement la quiétude ne sera que de courte durée, le château étant soudainement assailli par une horde de monstres. La mère réussit à s’enfuir avec son bébé et une jeune enfant, mais malgré ses efforts, le nourrisson sera perdu dans la rivière, et recueilli par un vieux pêcheur à des km de là, qui l’élèvera comme son petit-fils. Une mise en scène qui souligne fort bien le style graphique de Akira Toriyama, renvoyant à la rencontre entre Goku et son grand-père Gohan dans Dragon Ball. 

18 ans ont passé et notre bambin est devenu un jeune homme, vivant dans le petit hameau de Caubaltin. Accompagné de son amie d’enfance Gemma, ce dernier effectue un rituel de passage à l’âge adulte où il apprendra une chose étonnante sur son passé : il est la réincarnation de l’Éclairé, un héros ayant par le passé terrassé l’Obscur et ramené la paix sur Elréa. Comprenant également qu’il n’est pas né à Caubaltin, notre héros entame un périple vers le château d'Heliodor sur les conseils de son défunt grand-père. Pensant y être reçu comme un héros, il est au contraire accusé d’être « l’Engeance de l’Ombre », responsable de tous les maux possibles sur Elréa. Bafoué et jeté au cachot, notre compagnon arrivera à se tirer de là à l’aide d’Erik, son premier compagnon de voyage partageant la cellule voisine, auquel s’ajouteront 6 autres personnages au fur et à mesure de votre progression. Ensemble, vous devrez laver le nom du héros, découvrir ses origines, et aider les habitants des villes que vous visiterez durant votre quête à destination de l’Yggdrasil afin de trouver un moyen d’éliminer l’Obscur.

Un scénario classique qui arrive à surprendre

Dragon Quest oblige, on a toujours connu la licence avec des points qui ne changent pas au fil des années. Le héros débarque dans une ville, découvre un conflit, et le solutionne avant de partir destination la prochaine ville le rapprochant de son objectif final. À ce niveau, Dragon Quest XI S reste sur une structure similaire : fugitif du royaume d’Héliodor, le héros va ensuite entreprendre une quête vers l'Yggdrasil pour trouver un moyen de détruire l'Obscur, et sa première tâche sera de trouver un moyen de s’y rendre. Pour se faire il devra suivre un itinéraire précis le faisant passer par diverses villes aux styles bien différents pour trouver un moyen de rejoindre son objectif, inaccessible au commun des mortels. Si les premières heures pourront vous donner effectivement une impression de déjà-vu, Square Enix a préparé pour cet épisode quelques bonnes surprises tout le long de l’aventure, qui vous demandera un bon 80h minimum pour en voir le bout, sans compter les rajouts de cette version Switch (à voir plus bas).

Pour atteindre chaque ville, notre héros n’aura d’autres choix que de parcourir le monde à pied ou à cheval (dans un premier temps), et ce faisant, il croisera de nombreux monstres sur la route. Réutilisant les grands noms du bestiaire de Dragon Quest tels que les gluants, vampivoles et autres morts-vivants, cet opus nous offre tout de même quelques nouveautés à occire. J-RPG classique oblige notre héros devra faire passer de vie à trépas plus de 400 créatures pour accumuler XP et or, nécessaires à sa bonne évolution.

La formule Dragon Quest tente un lifting

Concernant les combats en eux-même, nous sommes sur du tour par tour classique. En dehors des villes, vous voyez les monstres et pouvez choisir d’entrer en contact avec eux pour déclencher le combat. Il y aura aussi de temps en temps des combats obligatoires. Une fois le combat lancé, vous évoluez dans une zone en forme de cercle où vous choisissez vos actions comme dans un J-RPG classique, entre les traditionnels attaque, défense, magie, aptitude, objet etc. Là où les précédents opus mettaient en scène des héros vissés au sol entre deux actions, vous avez possibilité de les déplacer dans l’aire de jeu. Cela n’influe absolument rien au gameplay mais apporte un peu plus de vie aux combats.

Côté possibilité les personnages peuvent s’équiper de plusieurs armes différentes, le héros étant plutôt versé dans les épées courtes et à 2 mains alors que Veronica préfèrera les bâtons et les fouets par exemple. Le statut de chacun étant unique, certains seront plus taillés pour les attaques physiques, la magie, le soutien etc., à vous de créer votre équipe idéale. Et pour donner un peu de panache aux combats, les héros passent de temps en temps en mode hypertonique, les enveloppant d’une aura bleutée boostant leurs statistiques pour une durée limitée et leur donnant la possibilité d’activer des combos d’équipe redoutables.

Enfin, à chaque montée de niveau, les personnages gagnent des points de talent utilisable dans leur hexagramme respectif. Derrière ce nom barbare se cache tout simplement un arbre de compétence divisé en plusieurs catégories, avec des cases à débloquer contre plusieurs points pour accéder à des augmentations de statistiques ou à des attaques spéciales. Si les personnages sont plutôt figés dans leur statut au sein du groupe à cause de leurs statistiques, l’hexagramme peut amener à des évolutions assez intéressantes.

Point de vue reproches, on pointera encore et toujours du doigt l’interface de combat. bien que des efforts aient été appliqués par Square Enix, l’austérité est toujours de mise et les menus auraient gagné à être encore améliorés, mais les fans de la licence ne seront pas perdus pour autant. Bien qu’il soit un peu moins forcé, le farming reste toujours une composante essentielle de la licence. Lorsque vous tombez sur des ennemis qui sont trop forts malgré votre équipement au top, aller faire du levelling reste la seule solution pour passer ces pics de difficulté. Heureusement les gluants de métal font assez rapidement leur apparition dans le jeu.

Un contenu extrêmement dense

Sauver le monde vous incombera de voyager aux 4 coins d'Elrea, et se faisant, vous découvrirez des environnements uniques, des villes inspirées des grandes villes de notre monde, telles que Gondolia faisant un rappel direct à Venise, ou encore Puerto Valor et ses architectures d'un blanc étincelant en bord de mer. Chaque ville donne une touche d'exotisme notamment grâce au doublage anglais proposé, qui aime faire parler les protagonistes avec différents accents du monde. Français, Italie, Espagne, Orient, Extrême-Orient etc.. Si l'aventure promet déjà un beau dépaysement entre les grandes étendues de chaque région et les villes variées, Dragon Quest XI S ira encore plus loin en vous faisant voyager dans le ciel ou encore sous les eaux. Le tout couplé à des histoires bien souvent dramatiques et une bande-son de qualité, on ne voit pas défiler les heures le long de nos sessions de jeu. Seul point noir au niveau de la musique, le thème en extérieur qui boucle sans fin au point que vous risquez de finir par couper le son entre deux villes. Mais si vous le souhaitez, vous avez la possibilité de même le thème extérieur de Dragon Quest VIII pour varier un peu l'audio.

Si au fil de vos aventures il faudra bien sûr occire des monstres, ce ne sera pas la seule activité qui vous sera proposée, loin de là. Vous pourrez entre autres participer à des courses de chevaux à Gallopolis, faire la chasse aux mini-médailles pour tenter d'obtenir des butins précieux, tenter de décrocher le jackpot au casino, ou encore accomplir diverses quêtes annexes se débloquant au fil de l'aventure. Personnellement mon activité annexe préférée est l'utilisation de la Transforge. Une mini-forge à emporter partout qui permet de réaliser de l'équipement à l'aide de matériaux récupérés dans la nature et sur les monstres. Pour créer des objets il vous faut en apprendre les recettes, et ces dernières se récupèrent en accomplissant les quêtes annexes, et en fouillant les bibliothèques des 4 coins du monde. La création des équipements passe par un mini-jeu où il vous faut frapper votre objet afin de remplir des jauges et les amener au plus près possible de l'indicateur indiquant un forgeage parfait. S'il est tout à fait possible de créer des items trouvables en magasin, la forge peut leur conférer des bonus en fonction de votre précision. Et surtout, les équipements les plus puissants sont accessibles uniquement par la Transforge, de quoi vous pousser à tout explorer de fond en comble.

Une version Switch chouchoutée

Après avoir parcouru Elréa en long et en large sur ma PS4 Pro, je craignais comme beaucoup que le portage du jeu sur Nintendo Switch se fasse à coup de burin pour rentrer le tout dans nos petites cartouches. Hormis l'éternel flou constant, marque de fabrique des portages de la Nintendo Switch, qui n'est pas nécessairement dérangeant, cette version reste propre dans l'ensemble. Il faut par contre l'avouer, la console pousse les ventilos au maximum en mode portable, et la batterie fond comme neige au soleil pendant nos sessions. Limitation technique oblige, si en plusieurs dizaines d'heures de jeu je n'ai pas constaté de chute brutale de framerate, quelques sacrifices ont été fait au niveau des textures d'objets, ou encore du nombre d'éléments apparaissant à l'écran, cela peut notamment se remarquer dans les champs de blés près de l'auberge "Le Repos du Guerrier". Petit détail à pointer du doigt également, les villes mettent un peu de temps à charger. Si rentrer dans chacune se fait avec des temps de chargement très raisonnables, le chargement des textures et les animations des PNJ mettent un peu de temps à s'installer correctement.

 

Côté contenu, la version Switch a par contre bénéficié de plein d'améliorations : le doublage japonais, faire la conversation avec les autres membres de l'équipe sans passer par le menu dédié, gagner de l'XP en écrasant les ennemis à dos de cheval, ou l'ajout des quêtes Draconiennes à activer ou non selon votre envie, apportant divers malus à votre partie pour corser l'aventure. En bref, la version que nous avons entre les mains est une version améliorée de la première proposée aux japonais et aux possesseurs de la version PS4. Du côté des gros contenus, on peut noter les quêtes de Chronopolis, qui étaient jusqu'alors exclusives à la Nintendo 3DS. Vous retrouverez dans la ville de Chronopolis des mémoires des autres mondes de la saga Dragon Quest, et votre mission sera d'y rétablir l'ordre en y réalisant une trentaine de quêtes plus ou moins longues.

Pour pouvoir accéder à toutes ces quêtes, il vous faudra trouver les chronomis, ces petites créatures invisibles aux humains, qui sont partis à la recherche des mots de passe permettant de déverrouiller l'accès aux différents mondes. Il vous faudra particulièrement bien chercher lors de vos déplacements pour mettre la main sur toutes les créatures. À noter que la ville de Chronopolis et les quêtes des anciens opus se font uniquement en mode 2D. Afin d'enrichir le lore, plusieurs membres de l'équipe auront également le droit à des scénarios supplémentaires dédiés, nous en apprenant plus sur leur vie, ainsi que les différents drames vécus par chacun. 

Switcher entre les modes 3D et 2D ?

Dernier ajout majeur mis en avant par Square Enix pour la communication autour de Dragon Quest XI S, ce dernier possède en plus de son affichage 3D un tout nouveau mode 2D 16bits. Initialement apparu avec la ville de Chronopolis sur 3DS, Square Enix a eu l'idée de développer cette version rétro et de l'adapter à l'ensemble du jeu pour nous faire vivre l'histoire de l'Éclairé d'une toute nouvelle façon. Inspiré de l'aspect graphique de la seconde trilogie de la saga, ce mode rétro possède plusieurs différences en comparaison au mode classique. Les combats se déclenchent de manière aléatoire, vous ne voyez pas vos personnages lors des combats, et les environnements ont été entièrement retravaillés pour être jouables dans ce mode alternatif. Ainsi les villes et les donjons vont voir leur architecture plus ou moins retravaillée par rapport au jeu original.

Un élément qui n'était pas clair lors de l'annonce de ce mode était la possibilité de switcher entre les modes 2D et 3D à loisir. Et bien au final oui et non. Si vous commencez une aventure en mode 3D et que vous souhaitez passer en mode 2D, il vous suffira d'aller sur un des nombreux points de sauvegardes disséminés dans le jeu, et choisir de passer en mode 2D. Ceci fait, on va vous demander de créer un nouveau journal (slot de sauvegarde) qui sera uniquement dédié à ce mode. Le jeu étant découpé en plusieurs actes, si vous êtes niveau 20 au 5ème acte du jeu, vous pouvez choisir de commencer votre partie en 2D à partir d'un des 5 actes déjà passés, le tout en conservant point d'expérience, objets et argent. En revanche admettons que vous décidiez de passer de l'acte 5 en 3D à l'acte 1 en 2D, et que vous souhaitez repasser en mode 3D, vous ne pourrez accéder qu'aux actes déjà vus en mode 2D. Vous n'aurez donc pas possibilité de repartir directement à l'acte 5 sans vous être refait les 5 actes avant. Vous l'aurez compris, la notion de switcher entre les versions est assez mal gérée. Je vous préconise dans ce cas de vous plonger dans un mode ou dans l'autre, et de faire votre aventure dans ce mode. Quitte à repartir à l'aventure une fois le jeu fini dans le second mode.

 

8.5
Que l’on soit fan de la licence ou non, Dragon Quest XI S est un indispensable pour tous les amateurs de J-RPG. Le titre nous offre une histoire nous faisant voyager aux 4 coins du monde, que ce soit grâce à la faune et la flore, les thématiques des villes ou encore les accents des personnages que l’on rencontre. Bien que démarrant sur une note de déjà-vu, le scénario arrive à surprendre grâce à ses divers rebondissements et l’omniprésence du ton dramatique, qui est une marque de fabrique de la licence. Extrêmement généreux dans son contenu, le titre n’a pas à rougir de son travail de finition, En dehors de 2-3 villes très gourmandes en matière de ressources, cette version Switch reste très propre si on la compare à la version PS4. À ce jour, nous avons entre les mains la version la plus complète de Dragon Quest XI, avec le mode 2D exclusif, le doublage japonais, les quêtes additionnelles et les diverses améliorations de gameplay. En bref, Dragon Quest XI S est un véritable appel à l’aventure, et nous ne pouvons que vous conseiller de prendre part au voyage en compagnie de l’Éclairé et de ses compagnons de route.

  • Une aventure épique à emporter partout avec soi
  • L’histoire sujette à de multiples surprises
  • 80h minimum pour finir le contenu de base
  • L’ajout du mode 2D et des quêtes de personnages
  • La ville de Chronopolis et ses quêtes pour la première fois accessibles en Occident
  • Les musiques symphoniques de toute beauté
  • Doublage anglais de qualité, et un doublage japonais exclusif
  • Le chara-design d’Akira Toriyama toujours aussi efficace
  • La Transforge véritablement addictive
  • Multitude d’améliorations en comparaison à la version de base
  • Le switch entre les modes 3D et 2D n’est pas pratique
  • La navigation dans les menus encore perfectibles
  • La batterie a du mal à tenir le coup en mode portable
  • Le thème musical extérieur qui devient vite lassant
  • Les textures herbeuses qui souffrent
  • Les villes qui prennent du temps à se charger