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Dragon Quest Builders

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Dragon Quest Builders

Par ggvanrom - Le 19/02/2018 à 01:38

Il y a maintenant 2 ans, Square Enix démontrait que Minecraft n'était pas le seul à avoir le monopole du jeu bac à sable et a proposé sa propre vision du genre avec Dragon Quest Builders sur consoles concurrentes. Aujourd'hui, le bâtisseur légendaire renfile sa tunique de voyageur et s'équipe de son marteau fétiche pour venir secouer la Nintendo Switch. 2 ans après sa sortie initiale, est-ce que la formule marche toujours aussi bien ? Et est-ce que cette version by Nintendo a de quoi rougir face à la version PS4 ? Je vous propose de découvrir cela ensemble.

Tout un monde à (re)bâtir

Quand on parle à un fan de Dragon Quest de cette licence, il vous répondra qu'il s'agit d'une des meilleures licences de J-RPG qui existe, s'extasiera devant son thème d'ouverture aujourd'hui culte, ou encore de son chara-design signé Akira Toriyama. En 2016 cependant, aucun d'eux n'auraient pensé associer cette licence avec le genre bac à sable. C'est pourtant le paris osé qu'a tenté Square Enix avec Dragon Quest Builders.  Se calant sur les événements du premier opus dans le monde d'Alefgard et démarrant directement devant l'antagoniste principal Lordragon, Dragon Quest Builders débute avec le même dialogue adressé au héros dans le premier volet avant son combat final. Et si en lieu et place de défaire Lordragon vous aviez choisi de partager la conquête du monde à ses côtés ?  C'est en tout cas se ce laisse penser le jeu en vous faisant vous réveiller dans un Alefgard corrompus, privé de lumière où les derniers humains luttent pour leur survie, privés de leur capacité innée de création.

C'est dans ce contexte que notre héros, ou héroïne se réveille, titillé par la voix de la déesse Rubiss. Cette dernière à une mission à confier à notre protagoniste : libérer Alefgard du joug de Lordragon et aider les humains encore en vie à rebâtir une civilisation. Pour mener à bien votre mission, elle ne vous confiera point d'épée ou encore de sorts, mais un porte-étendard capable de ramener l'espoir et la lumière dans chacune des 4 régions du jeu. Outre ce magnifique cadeau qui vous permettra de créer une base presque sereine en plein milieu hostile, vous êtes le seul humain capable de créer des objets à partir de matières bruts, allant d'un baume de soin à une tunique de voyage, en passant par divers outils vous permettant de crafter tous les matériaux pouvant vous être utiles, et à ce niveau là, vous aurez de quoi faire !

Une aventure qui se construit bloc par bloc

Contrairement à son modèle de base Minecraft, Dragon Quest Builders propose une aventure solo mais qui suit tout de même une trame narrative, ainsi, même si vous pouvez d'entrée de jeu choisir d'explorer à droite et à gauche, il vous faudra suivre l'histoire proposée par le jeu afin de débloquer de nouveaux contenus, chapitres, et un mode de création libre : le Terra Incognita (nous y reviendrons plus tard). Ainsi, dans votre mission de restaurer l'humanité, vous ferez la rencontre de PNJ venant s'installer dans votre base et vous demandant diverses requêtes telles qu'aller chercher des matériaux, ou construire un objet en particulier. Là où cette formule pourrait s'avérer barbante, la construction du jeu fait qu'il est au final très satisfaisant de remplir ces objectifs. Comme le contenu du jeu se découvre peu à peu, nous pouvons assister à une vraie évolution de l'intrigue au fur et à mesure des quêtes, et on fini fatalement par s'attacher à ces petits humains, même si ils nous ont envoyé à l'autre bout d'une map récupérer 3 satanés poissons pour faire un petit gueuleton.

Chacune des régions que vous visiterez aura un fléau qui lui est propre, incarné par de terribles Boss qui seront l'épreuve finale de chaque région. Pour les vaincre, vous devrez utiliser les objets créés dans le chapitre dans lequel vous vous trouvez, et, Dragon Quest oblige, derrière chaque chapitre et son évolution se cache une réflexion philosophique sur les humains. Une fois votre mission terminée et la lumière ramenée sur les terres où vous vous trouvez, vous devrez accepter de perdre tous vos bien pour redémarrer de zéro dans un nouveau chapitre. Ce point peut paraître frustrant de prime abord, mais il demeure au final maitrisé. Les recettes déjà apprises restent dans un coin de la caboche du héros, et vous continuez d'apprendre de nouvelles recettes et mode de fabrication dans le monde suivant.

La fin d'un chapitre se voit également accompagné d'un tableau récapitulatif comptant le nombre de jours passés, votre nombre de mort etc., et vous présente une liste d'objectifs qui devaient être accomplis dans ce monde, débloquant des objets pour le mode Terra Incognita (voir plus loin). Ces objectifs peuvent aller de la fin d'un chapitre en un certains nombre de jours, la résolution d'énigmes ou encore la fabrication de bâtiments ou objets spécifiques. Bien que la logique soit étrange de présenter ces objectifs à la fin du chapitre, notez qu'il nous est possible de faire plusieurs sauvegardes dans les 4 chapitres de l'aventure. Ainsi si vous souhaitez terminer le second chapitre en moins de 30 jours, maintenant que vous savez où chercher et quoi chercher, rien ne vous empêche d'entamer une nouvelle partie sans écraser l'ancienne, tout en continuant d'avancer sur le chapitre 3.

Quelques grains de sable dans les rouages

Bien que son concept soit plutôt accrocheur, Dragon Quest Builders n'en demeure pas parfait et montre à diverses occasions ses défauts. Le plus embêtant dans un jeu de crafting reste la gestion de l'inventaire. Devant emmagasiner toujours plus d'objets (parfois à tord), on oublie bien trop souvent que nous n'avons pas des poches extensibles. et les 15 emplacements que nous avons sur notre héros auront vite fait d'être remplis. Pour éviter cela, nous pourrons dans un premier temps construire des coffres standards pour entreposer nos affaires, et par la suite construire un coffre colossal comptant 200 slots de rangement, et permettant d'y stocker automatiquement nos nouvelles trouvailles lorsque nos poche sont pleines. Mais avec tant d'espace, un autre problème survient : la gestion de l'inventaire. Plus vous avez d'affaire et plus il est difficile de trouver efficacement ce que vous cherchez dans votre fatras. Certes une option de tri est disponible, mais nous aurions apprécié que 2 ans après sa sortie initiale, le jeu fasse un effort supplémentaire de ce côté-ci.

L'autre problème récurent se trouve au niveau de la caméra. Disposant de 3 modes de vue différents, éloigné, normal et proche, la lisibilité de l'action se veut plus ou moins problématique à certains moments du jeu, on pense notamment aux zones forestières, ou encore les bâtisses avec un toit, où il faudra tâtonner avec votre joystick droit pour trouver un angle de caméra potable. Certes vous pouvez appuyer sur le stick droit pour recentrer votre caméra en intérieur, mais la plupart du temps vous vous retrouverez avec une vue FPS dans le meilleur des cas, ou beaucoup trop proche du héros.

Cette gestion de la caméra pose également soucis lors de vos combats contre les monstres, loin d'être compliqués, les affrontements auront surtout une formule rébarbative : attaque, esquive, attaque. Votre personnage ne possédant pas de système de level, la vitesse d'éradication des monstres et votre endurance dépendra essentiellement de l'équipement que vous aurez crafté. Divers équipements bonus pourront être récupérés dans chaque monde, mais ils restent grandement dispensable, la difficulté des combats étant généralement assez basse. A moins de vous retrouver bloqué contre un mur encerclé par des ennemis, il y aura toujours moyens pour vous de vous sortir d'une situation délicate. Au final, votre principal ennemi en combat sera le plus souvent la caméra, que ce soit lorsque vous combattrez sous une zone couverte, ou encore quand vous serez encerclé d'ennemis faisant 3 ou 4 fois votre taille, nous empêchant de voir où se situe notre héros. La plupart des dégâts que vous prendrez seront essentiellement dus à une mauvaise gestion de la distance qui vous sépare de vos adversaires.

Rendez-vous en Terra Incognita

Si jamais vous en avez marre de suivre l'histoire principale du jeu et que vous souhaitez tout simplement vous adonner à la construction, il existe un mode pour vous : le Terra Incognita. Situé dans une zone hors de l'emprise du mal, cette dernière vous permettra de laisser libre court à votre fibre artistique pour vous permettre de bâtir (presque) sans limite. Remplir les objectifs de chaque chapitre vous permettra également de débloquer des recettes spéciales pour rendre vos créations uniques. Seulement un problème demeure, y a-t'il un intérêt à construire toujours plus beau et plus grand si personne n'est là pour admirer notre travail ? A comprendre par là qu'il n'y a pas de réel mode multijoueur dans Dragon Quest Builders. En lieu et place, vous aurez certaines zones délimitées où vous pourrez construire, et partager vos créations pour que d'autres joueurs puisse les télécharger sur leur partie. Pour un vrai mode multijoueur, il vous faudra attendre la sortie de Dragon Quest Builders 2.

On aurait également apprécié, pour plus de confort en Terra Incognita, l'absence de la barre de faim dans ce mode. Présente dans l'histoire principale, cette barre décroit au fil du temps, et si cette dernière tombe à zéro, votre héros perdra lentement ses PV, d'où la nécessité de manger régulièrement (5 fruits frais et légumes par jour de préférence). On aurait aimé en Terra Incognita n'avoir qu'à nous soucier de crafter nos éléments pour bâtir toujours plus grand, sans prendre une pause toutes les 30 minutes pour aller chercher des champignons ou aller pêcher du poisson.

8
Que dire si ce n'est que Dragon Quest Builders était un paris osé de la part de Square Enix, et contre toute attente, un jeu agréable à jouer. Les fans de la licence prendrons du plaisir à découvrir leur univers favoris sous un nouvel angles, en proposant un système de jeu très éloigné de la licence qui a posé les bases du J-RPG. Bien que présentant quelques couacs, le joueur en fera facilement abstraction pour ne retenir que le plaisir de sauver le monde en empilant des briques. En bref, là où certains s'attendaient à un énième clone de Minecraft plus ou moins réussi, on ressort de nos premières heures de jeu avec un grand sourire, que ce soit grâce à l'ambiance générale du jeu, l'humour et le drama omniprésent, ou encore la satisfaction de reconstruire un monde par la seule force de nos petits bras.

  • La patte Dragon Quest bien présente
  • Le mix idéal entre Dragon Quest et Minecraft
  • Une courbe d'apprentissage bien pensée
  • 4 chapitres, 4 histoires
  • Une caméra agréable en zone ouverte...
  • La gestion de l'inventaire
  • Des combats trop simples
  • Un mode en ligne sous-exploité
  • ...mais capricieuse en zone couverte