Nintendo Switch

Down to Hell

Test Switch

Down to Hell

Par Guyoon - Le 24/12/2019 à 11:00

On dit souvent qu'il faut privilégier le fond sur la forme. Le studio polonais Red Dev Studio a suivi ce conseil au pied de la lettre. Le fond d'écran du jeu est magnifique, le reste l'est moins …

Superbe … arrière-plan

Down to Hell est un hack'n slash en 2D en défilement horizontal. A première vue, le jeu est beau mais il est mis en valeur par les arrière-plans, inspirés de l'enfer. Ils utilisent une palette de teintes et de dégradés qui se mélangent pour invoquer le crépuscule éternel et le désespoir en rapport au purgatoire. Ce fond installe une certaine ambiance. Par contre, le héros et les ennemis sont peu détaillés et tous sombres, comme à contre-jour. Un effet de style dans Donkey Kong Country Tropical Freeze mais un cache-misère dans Down to Hell.

Que faire en enfer ?

Ben oui, que faire dans ce monde obscur remplit de danger ? Parlons donc un peu du gameplay. Il s'articule entre des phases de plates-formes, des vagues d'ennemis et des affrontements contre des boss cauchemardesque. Les phases de plates-formes sont soporifiques mais jouables. Cette sensation est renforcée par un level design moins inspiré qu'un de mes stages de Super Mario Maker 2.
A chaque fois que votre personnage balance un coup d'épée, la caméra effectue un zoom avant arrière très irritant et inutile. Aussi, ce caméraman amateur cadre, parfois, mal le personnage. Le sol qu'il foule se retrouve hors cadre, beaucoup trop bas ou masqué par des éléments du HUD. C'est assez fort de raté la gestion de la caméra dans un jeu 2D ! Mais hormis ces petits défauts, les combats sont-ils excellents ? Heu … pas vraiment.
Une esquive est à votre disposition mais il suffit le plus souvent de matraquer le ou les boutons d'attaques pour progresser. Même avec un coup faible et fort, Down to Hell ne possède aucun combo et surtout ne procure aucun plaisir à tuer des monstres. La faute à un feeling absent et au style Adobe Flash du jeu qui ne le rendent jamais crédible, malgré les gerbes de sang. De plus, les animations sont médiocres et le chara design hideux. Et comme si ça ne suffisait pas, Down to Hell a des input-lag bugués. Comprenez par là que les coups et esquives fonctionnent une fois sur deux ou en retard d'une demi seconde. De toute façon, on utilise rarement le dash, utilisable dans seulement quatre directions parce que … pourquoi pas.

Peach au purgatoire

Le scénario est digne de son gameplay, approximatif. Un chevalier angoissé, avec une puce sur son épaule, commence sa descente aux enfers parce qu'il s'est avéré trop puissant pour ses compagnons mortels. Les ennemis arrivent par vague et l'une de ces vagues vous submergera. On ne sait pourquoi mais une inconnue viendra vous secourir et se fera kidnapper à son tour. A ce moment, le chevalier décide qu'il doit sauver la fille qui vient de le sauver. L'intrigue est complètement absurde et racontée en anglais mal traduit depuis le polonais.
Quand on chute, on ne peut que se relever. Red Dev Studio devrait apprendre de ses erreurs, de ce qu'il ne faut pas faire et ce qui a été réalisé dans ce Down to Hell. Dans le même genre, il existe bien mieux dans l'eShop de la Nintendo Switch comme l'excellent Blasphemous.

 

3
Attiré par les visuels sympas, le joueur non-averti pourrait se laisser tenter par ce Down to Hell. Pourtant, derrière ces attributs sexy se cachent une diablesse. Elle vous coupera les doigts avec son gameplay répétitif et nul, vous arrachera les oreilles en vous forçant à écouter ses bruitages monotones et vous plantera un trident dans le cœur en vous contant son histoire.

  • De jolis arrière-plans ...
  • Les phases de plates-formes jouables …
  • Red Dev Studio a appris ce qu'il ne fallait pas faire
  • … mais tout le reste est peu inspiré
  • … et des combats répétitifs et sans aucune sensation
  • Ressemble à un jeu sous flash avec un mauvais chara design
  • Intrigue farfelue
  • Caméra ratée dans un jeu en 2D
  • Level design insipide

Guyoon

Cartoon-Master, la rubrique bi-mensuelle de NM à ne pas rater
Pas d'images pour ce test.