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Disaster Report 4 : Summer Memories

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Disaster Report 4 : Summer Memories

Par ggvanrom - Le 31/03/2020 à 20:00

Que feriez-vous dans le cas d'un cataclysme qui viendrait frapper votre monotonie ? Viendrez-vous en aide à la veuve et l'orphelin ou tenterez-vous de profiter au maximum de la situation pour vous remplir les poches de yen ? Telle est la question qui se pose à vous dans Disaster Report 4 : Summer Memories. Sorti des décombres par le studio Granzella après son annulation en 2011 et porté par NIS America dans nos contrées, est-ce que le titre a encore une chance de faire son trou sur Nintendo Switch ?

C'était une journée comme les autres...

Alors que vous vous trouvez dans un bus pour vivre une journée comme les autres, un énorme tremblement de terre fait se renverser votre transport, et les 3/4 des immeubles au passage. La ville voit se succéder des séismes à répétition, et dans tout ce bazar, vous allez donc chercher à quitter la ville le plus rapidement possible pour trouver un lieu sûr. Mais jouerez-vous le bon samaritain en sauvant la veuve et l'orphelin lors de votre voyage, ou abuserez-vous de la situation pour escroquer, arnaquer, piller et autres joyeusetés ? Disaster Report 4 : Summer Memories jouera de ce genre de situations tout le long de votre périple, et dénoncera au passage les comportements du genre Humain lors de catastrophes du genre. Car si d'un côté vous aurez toujours des personnes qui viendront en aide, d'autres quant à elle utiliseront l'excuse de catastrophe pour justifier les actes les plus ignobles qu'il est possible de faire.

Initialement prévu pour sortir au début des années 2010,  Disaster Report 4 : Summer Memories, appelé SOS The Final Escape 4 au Japon s'est vu annulé suite au séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tohoku, avant de revenir 9 ans plus tard sur nos consoles actuelles. Mais alors qu'il s'agissait d'un jeu prévu à la base pour PS3, tout l'aspect technique n'était pas fameux pour l'époque, et choquera encore plus les joueurs en 2020 que le pitch du jeu lui-même. On dit souvent que l'histoire vaut plus que les graphismes, mais il y a quand même un seuil de tolérance.

Une catastrophe gérée "à la japonaise" ?

Le jeu se découpe en plusieurs segments, se passant dans les différents quartiers de la ville où vous évoluez. Chacun de ces segments sera l'occasion de compléter quelques tâches et énigmes mettant en scène des PNJ, tout en vous proposant de nombreux choix de dialogue plus ou moins moraux. Alors que nous pouvons logiquement penser que la panique s'emparerait des habitants à cause des séismes et effondrements à répétition, nous les voyons au contraire rester stoïque, de telle manière que cela en devient perturbant. Ainsi, le premier bâtiment que vous visiterez sera une supérette, où malgré le chaos total et les vitrines en miettes avec la nourriture à terre, les gens continuent de faire la queue en attendant que le caissier daigne se montrer. De même les décors s'effondreront de manière scriptée au fur et à mesure de votre progression, combien de fois suis-je resté bloqué sur un PNJ qui est passé à 10 cm de se faire écraser, rester bêtement debout à regarder dans le vague ?

Concernant les choix multiples que vous prendrez en cours de route, ces derniers n'influenceront pratiquement pas le scénario. Lorsque vous prenez une décision dans le jeu, vous gagnerez des points de Moralité ou d'Immoralité, qui vous conduiront sur une des deux fins possible. Il ne vous reste qu'à jouer de la manière la plus en adéquation avec vos principes pour avoir un périple qui vous est propre et une expérience qui vous marquera personnellement. Vous pourrez voir au fil de l'aventure des profils types de comportement humain se dévoiler. Un imposteur qui tente de vendre une simple bouteille d'eau 10 000 Yen (100 €) à une femme pour son nourrisson, profiter de la cohue pour tenter de dévaliser une bijouterie, ou encore séquestrer des femmes pour s'adonner aux pires bassesses. Malgré la technique complètement aux fraises, le titre vous marquera quoi qu'il en soit.

Pas de stress...

Je sais que ce n'est pas bien de tirer sur l'ambulance, mais encore une fois, l'aspect technique du jeu nous offre plus d'irritation que de plaisir. Le personnage que nous contrôlons n'est pas du tout agréable à manier, et cela se ressent encore plus dans les zones exiguës à caméras fixes à la sauce Resident Evil. Afin d'avancer quartier par quartier, il vous faudra la plupart du temps plus un coup de bol qu'une réelle réflexion. À titre d'exemple au tout début du jeu j'ai mis plus de 10 minutes à comprendre ce qu'attendait le jeu de moi, à savoir parler à une femme au milieu de la foule qui est à la recherche de 3 étudiantes. La majeure partie de votre évolution se fera comme ça, à tenter d'interagir avec tout et n'importe quoi pour espérer faire avancer le scénario. Quant à l'histoire elle sait également faire preuve d'un certain degré de sadisme, en faisant obligatoirement se noyer une famille sous les eaux, alors qu'on a fait des pieds et des mains pour tenter de les aider une heure avant. Il peut aussi vous arriver de tomber par hasard avec des personnes mal en point, mais nulle question pour vous de les aider, il faudra déclencher le script de la quête en allant parler au bon PNJ auparavant.

En matière de liberté d'action n'espérez pas grand-chose, vous n'êtes qu'un humain lambda après tout. Vous pourrez marcher et courir, crier pour appeler d'éventuels survivants, et ramasser des items pour refaire votre garde-robe ou avancer dans l'intrigue. Votre personnage possède par ailleurs une barre de PV, ainsi qu'une barre de stress, un indicateur de faim, de soif, et de... pause pipi. La barre de PV descendra automatiquement si jamais vous vous retrouvez le cul par terre lors d'un séisme, situation que vous pourrez éviter en vous agenouillant lors des tremblements. Le stress quand à lui se déclarera lorsque vous prendrez des dégâts ou que vous ferez des actions... stressantes comme plonger en apnée dans un bâtiment immergé par exemple. Les 3 dernières jauges influeront également votre santé si vous vous laissez mourrir de faim ou de soif. Si la nourriture est relativement facile à trouver, j'ai passé personnellement plus de 10 heures à dénicher un peu d'eau pour mon personnage. Logique encore une fois, on passe devant des bouteilles pleines qu'il nous est impossible de prendre, où on assiste à un repas où tout le monde boit un coup, sauf nous. idem pour les toilettes, alors que tout n'est que ruine autour de vous, votre héros n'a possibilité de se soulager que dans un WC, et tant pis si les canalisations ne marchent plus.

Et puis encore une fois, on en revient fatalement à la réalisation, même si l'expérience se veut la plus personnelle possible, impossible en 2020 de ne pas pointer du doigt le retard technique affligeant qui même sur PS3 aurait forcément fait jazzer le public. Des ralentissements constants, la physique du jeu qui fait peine à voir, les textures et bien sûr les mouvements archaïques. On sait que l'intérêt du titre réside dans l'histoire et le message que le jeu tente de faire passer, mais on est dans un cas où la carapace du jeu est tellement peu engageante qu'elle ne donne pas envie de creuser pour découvrir l'histoire

 

5
Disaster Report 4 : Summer Memories est un jeu qui accuse fatalement un gros coup de vieux. Bien que l'on puisse saluer les efforts de NIS America pour nous offrir une expérience mémorable sur le psychisme humain (qui fait encore plus réfléchir devant l'incivisme de certaines personnes durant la crise de Covid-19 que nous traversons), l'aspect technique est à la traîne d'une bonne dizaine d'années, ce qui rend le jeu lourd à jouer. Si vous n'êtes (absolument) pas regardant sur les problèmes techniques tels que les ralentissements, le chara-design ou encore les contrôles mollassons, l'histoire vaut effectivement le coup d'être suivie, à condition de maitriser un minimum l'anglais.

  • Un jeu qui pointe du doigts les comportements des Hommes en cas de crise
  • Hasard du calendrier, c'est un sujet très actuel
  • Une expérience qui dure 15 à 20h selon votre vitesse de progression
  • Fort en émotion à certains passages
  • Complètement à la ramasse techniquement
  • On se retrouve souvent bloqué bêtement par manque d'info
  • Une quantité énorme de choix, pour seulement deux fins possibles
  • Les PNJ totalement à l'Ouest alors que tout s'effondre autour d'eux
  • L'éclairage trop sombre à certains endroits
  • C'est quoi le trip des boussoles thématiques ?