Devil May Cry est une licence qui a su nous offrir un héros vraiment atypique que l'on peut qualifier de badass sans mal, arrogant et impertinent. L'homme à la chevelure argentée et au manteau voyant et rougeoyant répondant au doux nom de Dante. Licence lancée en 2001 sur Playstation 2, ce Beat Them All a marqué les esprits sous bien des aspects. Le voilà désormais sur Nintendo Switch après avoir été porté auparavant sur diverses machines.

Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur*

Le démon peut pleurer

Et en effet, vous allez le faire pleurer car vous allez défaire bon nombre de ses congénères à l'aide d'un attirail bien fourni. Néanmoins, il est important de connaître les circonstances de toutes ces joutes auxquelles vous participerez. Vous incarnez donc Dante, un détective plutôt décomplexé qui s'occupe d'affaires très particulières. Il vous suffira de voir la scène d'intro et découvrir son bureau pour comprendre en quoi ces affaires le sont. Vous apprendrez très rapidement que vous êtes le fils du démon Sparda qui a eu l'affront de se rebeller contre le roi démon Mundus. Mais Sparda réussit à le vaincre et à le sceller. Sparda avait eu une idyle avec une humaine dont le fruit de leur union donna la naissance de Dante.

Alors que Dante se prélasse dans son bureau, une femme fait irruption avec sa moto et s'ensuit un échange plutôt musclé entre les deux protagonistes (ce qui donne clairement le ton du jeu). La jolie blonde nommée Trish révèle à Dante que Mundus s'apprête à revenir pour conquérir notre monde et qu'il doit se rendre sur l'île de Mallet où se trouve toute une horde de démon prête à l'accueillir. Compte tenu du tempérament de notre héros, il part sur cette île armé de toute sa prétention et de ses deux belles Ivory et Ebony (ses armes de poing).

Baby ! Let's Rock !

Le sel de la licence Devil May Cry repose sur son gameplay et la variété qu'il offre. Dès le début de l'aventure, Dante dispose d'un double gun et d'une énorme épée à deux mains sur le dos. Vous pourrez alors enchaîner les coups d'épée et comboter vos ennemis à la chaîne. Le gameplay des armes blanches est à la fois simple et technique via des directions ou le cadencement du bouton Y. Avant de poursuivre sur la richesse du gameplay, il faut au préalable savoir que vous aurez accès à une espèce d'autel représenté par un homme tenant un sablier qui vous permettra d'acheter divers objets mais surtout de nouvelles capacités. lesdites capacités sont liées à chaque arme que vous débloquerez et enrichiront le gameplay de manière à faire des combos complètement dingues (en tout cas pour l'époque à laquelle est sorti le jeu).

Ainsi, ces capacités vous feront acquérir de nouveaux combos dévastateurs, renforcer certains coups spéciaux mais surtout envoyer vos ennemis en l'air et leur infliger des combos aériens fun et dantesques ! Pour vous rendre compte de la démesure du jeu, vous restez en l'air quelque temps lorsque vous mitraillez votre ennemi de vos doubles guns, grisant ! Vous apprendrez à vous adapter à vos ennemis car le jeu n'est pas si simple et suivant vos adversaires, ce sera vite punitif.

Autre point intéressant, les armes. Vous allez peu à peu trouver de nouvelles armes en l'occurrence une épée à deux mains que l'on pourra qualifier de foudroyante (Alastor), mais aussi des gants qui réchaufferont le cœur des démons (il faut bien les consoler après qu'ils aient pleuré) appelés Ifrit. En matière d'armes à feu, c'est aussi le festival, outre vos doubles guns, vous ferez l'acquisition d'un bon canon scié qui fera valdinguer vos ennemis mais aussi un lance-grenade qui fera un ménage sans précédent si bien manié. Pour le reste de l'arsenal, il sera bien plus intéressant que vous le découvriez par vous-même.

Reste une partie du gameplay, l'esquive qui se déclenche en mode visée. Elle sera extrêmement utile pour vous sortir de situation délicates et tout particulièrement lors des affrontements des boss. Les boss quant à eux sont variés et souvent imposants. Impossible de faire l'impasse sur le premier boss tellement l'échange avec Dante est provocateur et impertinent, inoubliable. Pour autant, il sera important de faire évoluer votre personnage et allonger au plus vite votre barre de vie. Les combats de boss peuvent être souvent éprouvants et très intenses. Toutefois, une fois bien appréhendés, vous les renverrez en enfer au même titre que leurs congénères inférieurs.

Je crois que je prends de l'âge...

Sur le plan technique, on ne peut nier que ce portage accuse le poids des années. La chevelure argentée de Dante ne lui enlève pas sa fougue mais les textures ne peuvent pas en dire autant. Elles commencent à dater bien qu'en mode portable ça se ressente déjà beaucoup moins. En revanche, rien à dire sur la fluidité du jeu, ça tourne implacablement bien (et quelque part, heureusement). Compte tenu de la qualité de ce titre, il aurait mérité un petit dépoussiérage malgré tout et on ne peut que regretter que ça n'ait pas été fait. Comme la plupart de ce type de portage, ce qui est flagrant ce sont les cinématiques qui ont bien souffert aussi et qui auront du mal à flatter la rétine surtout sur les écrans d'aujourd'hui. Malgré le poids des âges, le jeu n'a pas perdu de son charme. Les architectures et différents décors se parcourent avec plaisir et les caméras semis fixes (un peu à la Resident Evil) gardent tout leur intérêt. D'autant plus qu'elles offrent ponctuellement des points de vue sur l'action vraiment impressionnants.

Le jeu offre aussi tout un tas de missions cachées qui contribueront au challenge global du titre mais surtout en renforcer jauge de vie et de pouvoir de Dante. Autant dire qu'il sera plus que préférable de les trouver, et les réussir sera parfois un défi de haute voltige. Enfin, il faut relever l'excellente bande son électro / Rock'n Roll qui donne un peps à l'action indéniable. On regrettera cependant que quelques ajouts n'aient pas été faits pour enrichir cette version Switch. Et sans que ça soit un défaut, la question se pose sur le fait de ne pas avoir fait le choix de proposer la trilogie directement. D'autant plus qu'ici le premier opus est commercialisé 20€ en dématérialisé, là où la trilogie est sortie en HD sur consoles concurrentes à 30€, et en version boîte qui plus est.