Nintendo Switch

Demon Turf

Test Switch

Demon Turf

Par ggvanrom - Le 06/11/2021 à 16:20

Jeu de plateforme signé Fabraz et mêlant univers en 3D et personnages en 2D, Demon Turf propose aux joueurs d’embarquer pour une aventure atypique au cœur du monde des démons. Est-ce que l’expérience procurée nous a mis le feu, ou au contraire nous a fait partir en fumée ? La réponse de suite !

Une démone pour les gouverner tous

Nouveau titre indépendant présenté sous le label Playtonic Friends, Demon Turf nous met en scène le personnage de Beebz, une "jeune" habitante du monde des démons. Alors que cette dernière rêvait paisiblement, le roi des démon n’a semble-t’il rien trouvé de mieux à faire que de venir se moquer d’elle dans son rêve. La coupe est pleine pour Beebz, il est temps que ce roi soit remis dans le droit chemin, et que quelqu’un d’autre siège désormais sur le trône.

Hélas détrôner le roi des démons n’est pas une sinécure, même pour cette démone d’à peine 1000 ans. Pour parvenir à ses fins, il va falloir en premier lieu botter les fesses des chefs des différents territoires pour s’accaparer leur place, et réunir suffisamment de ressources pour ouvrir l’accès au trône. Heureusement, Beebz pourra compter sur ses amis, ainsi que sur ses capacités démoniaques.



Hissez le drapeau maîtresse !

Le jeu débutant dans un hub central, vous devrez pour atteindre le roi des démons avoir à disposition 50 piles. Pour les obtenir, il vous faut vous rendre dans les différents territoires démoniaques, et compléter des dizaines de stages pour gagner à la sortie l’une de ces fameuses piles. Chaque stage sera jonché d’ennemis ou de précipices qu’il vous sera demandé de passer comme tout jeu de plateforme qui se respecte. Pour ce faire, Beebz pourra compter sur la diversité de ses capacités. Elle pourra effectuer des sauts (double voire triple), rebondir sur les murs, générer un poing magique pour repousser ses adversaires, et même se transformer en poulpe pour aller sous l’eau, ou en chauve-souris pour planer sur les grandes distances. Le jeu vous apprendra d’ailleurs à combiner ces pouvoirs très tôt pour couvrir de grandes distances.

Mais l’aspect le plus original du jeu vient dans la gestion des checkpoints. Bien que les niveaux soient assez courts, il n’est pas rare de tomber sur des phases de gameplay assez ardue, et vous n’avez alors qu’une crainte, c’est de tomber et de devoir tout recommencer. Beebz possède la capacité de placer ses propres checkpoints où elle veut sur la carte, et de pouvoir se téléporter vers ces derniers à loisir. Il ne tient alors qu’à vous d’optimiser l’emplacement de ces derniers suivant vos capacités. Si cette option peut paraître géniale de prime abord, son utilisation est au final très anecdotique si vous êtes un habitué des jeux de plateformes. Et pour ceux qui chutent facilement, ils auront plutôt tendance à oublier que c'est justement à eux d'utiliser cette fonction, et recommenceront plus d'une fois au début du niveau à cause de cet oubli.

Enfin, il est également à noter que chaque conquête de territoire se terminera par un affrontement avec le chef de la zone. Une fois ce dernier éliminé, vous obtiendrez un nouvel objet qui vous permettra d’agrandir votre palette d’action. Le premier objet par exemple sera le grappin qui vous permettra de vous suspendre à des barres pour vous suspendre dans le vide, ou encore éjecter les ennemis que vous aurez agrippé. Une idée classique, mais sympathique pour renouveler le level-design au fur et à mesure de l'aventure.



Un contenu généreux

Outre le fait de proposer différentes zones aux thématiques différentes, ainsi qu’une richesse de gameplay qu’on ne soupçonnerait pas pour un jeu indépendant, Demon Turf se paie le luxe de proposer un contenu conséquent. Après avoir vaincu le boss d’une zone en ayant ramassé suffisamment de piles, le décor changera du tout au tout, marquant ainsi la domination de Beebz. Se faisant, vous aurez la possibilité de repartir dans les stages déjà visités pour découvrir une version alternative plus difficile, vous permettant de récupérer à nouveau une pile, ainsi que des sucettes qui feront office de monnaie.

Ces sucettes, ainsi que les gâteaux à récupérer dans les stages classiques seront à utiliser dans la boutique du hub central afin de personnaliser la tenue et les cheveux de Beebz comme bon vous semble. Enfin, de multiples activités annexes comme le golf démoniaque, ou encore votre reconversion en photographe du monde des démons auront de quoi booster la durée de vie du jeu déjà conséquente.

Si l’on devait reprocher un point au titre, ce serait surtout la gestion de ses combats. Ces derniers, contrairement aux phases de plateformes, manquent totalement d’intérêt et lassent plus qu’autre chose lorsque l’on arrive sur un combat imposé. Et ce ne sont pas les combats de boss, ou encore l’utilisation des gadgets en combat qui nous fera changer d’avis sur le sujet. Entre les soucis de repère dans l'espace dûs à ce mélange 2D / 3D, et une caméra rapprochée très capricieuse, on n'a qu'une hâte, c'est de vite expédier le combat pour repartir sur de la plateforme pure.

Un univers atypique

Rares sont les jeux à avoir tenté de proposer un mélange 3D-2D sans se casser les dents ces dernières années. Bien que ce choix artistique peut surprendre au lancement du jeu, il faut avouer que l’ensemble reste très agréable à l’œil, porté par un chara-design et des environnements colorés et variés. Bien que les dialogues soient proposés uniquement en anglais, le jeu fait tout de même montre d’un ton très familier et humoristique. On regrettera cependant un usage de la caméra assez laborieux, surtout lors de l’utilisation des gadgets qui demandent un peu plus de verticalité.

Côté musical là aussi Demon Turf fait très bien le café avec des musiques punchy et suffisamment variées pour s’adapter aux différentes ambiances proposées par les sous-mondes du jeu. Certes, on n’y trouvera pas de thèmes mémorables, mais ce n’est pas le but recherché. elles accompagnent à merveille les différents stages sans prendre la tête, et c’est ce que l’on attend d’un jeu de plateforme comprenant des phases assez délicates où la concentration doit être de mise.


 

8
Demon Turf se révèle être une vraie petite surprise de la scène indépendante en cette fin d'année 2021. Si le titre ne révolutionne pas nécessairement le genre, il offre tout de même une myriade de mouvements permettant une grande liberté de jeu, couplé à cette esthétique 3D-2D déroutant, mais au final assez charmant. Avec un contenu extrêmement généreux couplé aux diverses activités annexes, vous avez de quoi occuper petits et grands pendant un moment. Si seulement les combats avaient été mis de côté, on aurait là un jeu presque parfait.

  • Un univers 2D-3D charmant
  • Un jeu de plateformes avec des contrôles variés et intuitifs
  • Une OST qui colle parfaitement à l'ambiance du jeu
  • Une myriade de quêtes annexes
  • La redécouverte des niveaux une fois les boss battus
  • Les combats sont une plaie
  • L'utilisation des checkpoint est originale, mais peu intuitive
  • Uniquement en anglais familier