Nintendo Switch

DEEMO

Test Switch

DEEMO

Par ggvanrom - Le 02/07/2018 à 19:23

Qui a dit qu’un jeu musical ne pouvait pas surprendre le joueur avec autre chose que sa bande-son ? Deuxième jeu de rythme à être paru sur l’eShop de la Nintendo Switch sous la houlette du studio Flyhigh Works, Deemo est un jeu qui n’a pas laissé les joueurs ayant fait son acquisition indifférents. Un style graphique dessiné à la main, une bande-son centrée sur le piano, et un gameplay simple et exigeant, voilà ce qui vous attends durant les prochaines heures suivant votre achat.

Une amitié née de la musique

Lorsque nous lançons la Deemo pour la première, nous sommes tenté de penser que comme une grande majorité de jeux de rythme, on se contenterait d’enchainer les titres pour viser le meilleur score possible, mais non. Ici le jeu nous conte l’histoire d’une jeune fille amnésique tombée du ciel, tout droit sur le piano de Deemo. Pouvant rappeler l’espace d’un instant une créature connue sous le nom de Slender Man, on se rend compte qu’il s’agit d’une créature muette inoffensive, véritable virtuose du piano.

La jeune fille dénommée Alice souhaitant repartir dans son monde par la petite fenêtre par laquelle elle est arrivée, se retrouve dans l’incapacité de faire quoique ce soit pour « s’échapper » de ce lieu mystérieux. Mais miracle, ce duo de personnage se rend compte qu’à chaque fois que Deemo joue une partition sur son piano, la graine de l’arbre au pied de l’instrument grandit de plus en plus. Désireux d’aider la petite fille, c’est à travers plus de 200 partitions de musique que vous vous apprêtez à suivre l’histoire entourant ces deux personnages, jouant partitions sur partitions pour qu’Alice puisse rentrer chez elle, découvrir les secrets de ce lieu étrange, et nous offrir une conclusion ô combien riche en émotions.

Plus de 200 partitions au compteur

Deemo se joue en deux phases distinctes. La première est un point’n click, où nous pouvons interagir avec notre environnement afin de débusquer des partitions de musiques, écouter les commentaires d’Alice, et découvrir les mystère dissimulés dans cet endroit étrange. À tout moment, vous pouvez basculer vers le jeu de rythme en lui-même, en cliquant sur le piano de Deemo. De nouvelles zones s’ouvrant à chaque palier de points atteint, il vous faudra explorer de fond en comble ce lieu mystérieux pour trouver la sortie. Se voulant constamment évolutif, le titre a vu son contenu musical s’étoffer au fil des mois par le biais de plusieurs DLC gratuits, apportant un temps de jeu conséquent si vous souhaitez tout découvrir.

Si vous n’êtes pas un amateurs de piano, Deemo ne vous sera malheureusement pas destiné. Bien que visitants divers genres musicaux et retranscrivant toutes les émotions possibles musicalement parlant, la richesse du jeu vient du fait que sa bande-son soit exclusivement dédiée à cet instrument polyphonique, accompagné par moment de chants ou d’autres instruments. La variété du catalogue du titre fait qu’à aucun moment nous sommes titillé par une sensation de répétitivité. 

Une expérience que l’on ressent du bout des doigts

Les musiques sont regroupées dans divers livres présentées sous la forme d’illustrations, et possèdent 3 modes de difficulté : Easy, Normal et Hard, ainsi que 9 niveau de vitesse pour le défilement des notes. Autant dire que la difficulté pourra être adaptée en fonction des goûts de chacun. Côté gameplay, on ressent fortement que Deemo était conçu pour une utilisation sur smartphones et tablettes, l’interface étant clairement pensée pour un gameplay tactile. A la manière de VOEZ, Deemo a su se mettre à jour afin de profiter d’un gameplay classique à la manette.

Grand classique des jeux musicaux, vous avez une barre de rythme en bas de l’écran, et il vous faut appuyer sur l’écran ou la manette dès qu’une note touche ladite barre. Etant très ouvert en terme de difficulté, la seule condition pour « rater » une musique est d’avoir un score de moins de 50% sur cette dernière. Pour une « sensation optimale », le gameplay tactile reste la meilleure expérience de jeu. A noter après pour les possesseurs de Nintendo LABO que la possibilité de rendre le jeu compatible avec le Toy-Con Piano est en phase de test. A voir si ce gameplay s’officialisera par le biais d’une mise à jour dans les prochains mois.

Composé de classiques du piano mais aussi de créations inédites, le catalogue du jeu à largement de quoi vous satisfaire. Bien que la trame principale puisse se boucler en n’ayant joué qu’à une infime partie du catalogue musical, les amoureux de scoring et de musique se plairont à découvrir l’ensemble des titres, et dénicher de petites merveilles comme Yubikiri-Genman, DK, Wings of Piano et tant d’autres que nous vous laissons découvrir au terme de votre partie. Le jeu étant régulièrement mis à jour, de nouveaux titres viennent garnir un catalogue, déjà conséquent. A l’heure actuelle, ce sont plus de 250 partitions qui sont incluses dans le titre.

Quelques fausses notes venant tacher la partition

Bien que Rayark Inc. ait jusqu’à présent fourni d’excellents jeux de rythme, ces derniers ne sont pas exempts de défauts. A commencer par la traduction du titre. Bien que possédant des sous-titres français, ces derniers sont à de trop nombreuses reprises approximatifs ou mal traduit / structuré. Pour un titre tel que Deemo, garder seulement l’anglais aurait été peut-être une bonne solution. Car après-tout, l’essentiel des dialogues ne se contentent que de quelques anecdotes dans les phases en point’n click. L’histoire en elle-même, contée avec de superbes illustrations faites-main se dispensent de tout dialogue, ce qui ne nous empêche pas de comprendre et ressentir chaque émotions derrière notre écran.

Le dernier point tout comme VOEZ concerne le gameplay à la manette, présent essentiellement pour répondre à la grogne des joueurs ne comprenant pas pourquoi ils ont acheté un jeu sur Nintendo Switch ne pouvant se jouer qu’en mode portable lors de son lancement. Bien que le gamerplay puisse être modulable à la manette, avec par exemple le côté gauche de la partitions qui se jouent en appuyant sur la croix directionnelle, et le côté droit avec les boutons a,b,x,y, quelques soucis viennent entacher l’expérience, rendant difficile d’obtenir le score parfait sur un jeu déjà exigeant en terme de rythme. Le problème principal du gameplay à la manette intervient quand un grand nombre de notes arrivent de manière très rapprochées, rendant le traitement de priorité des touches relativement confus pour la console. Le problème est encore plus palpable lorsque vous combinez les touches classiques où il suffit d’une simple pression, et les touches jaunes vous demandant de « glisser ». Avec le gameplay tactile la combinaison des deux type de touche est instinctive, mais manette en main, c’est une autre histoire.

9
Ayant au départ acheté Deemo car son style graphique et son catalogue m’intéressaient énormément, je ne pouvais m’empêcher de faire la grimace devant le prix indiqué (29,99€) pour un jeu dématérialisé. Mais une fois le jeu lancé et que vous êtes pris dans l’histoire, le tarif n’est plus qu'un détail mineur dans la partition qui s’offre à vous. Une histoire émouvante qui cache très bien son jeu, un catalogue musical conséquent, et un mélange intelligent de point’n click et de jeu de rythme. Pouvant s'adapter à tous les profils de joueurs avec ses divers réglages de difficulté, Deemo est une expérience à ne pas laisser passer.

  • Un nombre de musiques conséquent
  • Des illustrations faites-main magnifiques
  • Le gameplay simple et efficace en tactile
  • Une histoire riche en émotion
  • Des personnages attachants
  • Les effets visuels comme la vraie partition jouée en arrière plan
  • Le gameplay à la manette délicat en difficulté supérieure
  • Sous-titres français parfois très approximatifs
  • Pas de classement online