Nintendo Switch

Darkestville Castle

Test Switch

Darkestville Castle

Par C-Ptique - Le 12/08/2020 à 19:00

Après une sortie sur Steam en 2017 où il a reçu un accueil très positif, Darkestville Castle tente désormais sa chance du côté des consoles, y compris la Nintendo Switch. Comme il s’agit d’un point and click, le studio Epic LLama s’est très clairement inspiré de la saga Monkey Island pour créer son ambiance. Mais il ne suffit pas de copier pour réussir. La sauce prend-elle avec Darkestville ?

Il était une fois un démon nommé Cid…

Tout commence dans la petite ville de Darkestville, une bourgade ordinaire jusqu’au passage d’une étoile filante dans le ciel qui en réalité abritait un démon, Cid, dont le visage rappelle quelque peu celui du virus informatique dans le film Summer Wars. Depuis son arrivée, Cid ne pense qu’à une seule chose : semer le chaos. En vérité, c’est plus un farceur qu’une force destructrice, mais il n’empêche que Cid fait preuve de beaucoup d’imagination et ses petits tours agacent les habitants, au point qu’ils cherchent à se débarrasser de lui.

C’est ainsi qu’une belle nuit, Cid reçoit la visite de son rival Dan Teapot, qui ressemble plus à un grand enfant qu’à un Schwarzenegger boosté aux hormones. Celui-ci a un nouveau plan pour mettre fin aux farces de Cid : l’enfermer dans son château en barricadant la porte d’entrée. C’est ainsi que se présente notre première épreuve, il faudra trouver un moyen de sortir et si possible d’éloigner Dan. Heureusement, le château de Cid est plein de ressources, allant des outils de bricolage aux trappes ouvrant sur des cages. Pourtant, une fois dehors et Dan emprisonné, cela ne s’arrête pas là car il s’est avéré que Domingo, le poisson de Cid, a été enlevé par des collaborateurs de Dan et il s’agira de le retrouver.

Pour chaque objet visible à l’écran, 3 actions sont possibles : analyser, prendre et parler. L’analyse sert parfois à avoir des informations utiles pour avancer dans notre quête mais il s’agit bien plus souvent d’un prétexte pour entendre les commentaires sarcastiques de Cid. Prendre permet bien évidemment de mettre les objets dans notre inventaire mais Cid ne sera pas toujours d’accord, pour des raisons tantôt fondées, tantôt absurdes. Enfin, parler permet évidemment là-aussi d’engager la discussion avec les personnages mais certains d’entre eux ne se montreront pas vraiment ouverts avant d’avoir mené une certaine procédure. Un mécanisme de point and click tout à fait classique mais qui tient toujours la route.

LucasArts, quand tu nous tiens.

Darkestville a un côté Tim Burton car il utilise des codes du genre horrifique mais il se révèle plus touchant qu’effrayant. Mais il puise son inspiration principalement des titres de l’âge d’or de LucasArts, notamment la saga Monkey Island, et cela se ressent. Un travail très soigné a été apporté à l’ambiance, l’humour et les dialogues. L’autodérision se révèle derrière chaque phrase et certaines phrases sont parfois bien senties. Entre « Cette forêt est dangereuse, il y a des insectes venimeux, des rats, des lézards bizarres, des avocats et d’autres trucs glauques » et « Le maire lit des ouvrages sur comment combattre la pauvreté en milieu rural. Moi qui pensait qu’il avait arrêté de lire des contes de fées », il y a de quoi se régaler en répliques et améliorer notre rhétorique, sans compter le quatrième mur régulièrement brisé.

Cela se voit également dans le folklore du jeu. Entre deux farces, Cid vit dans un château où il mène une vie ordinaire : il a des affaires sales qui trainent, un balcon avec vue sur la vallée, des rats géants dans sa cuisine et un poisson de 2 mètres de haut faisant office de molosse… La routine, quoi. Notre cher rival Dan en est également l’exemple puisque pour récupérer la clé ouvrant la porte de la cave qu’il a lui-même fermée, il suffit d’aller le voir à l’entrée et de lui demander gentiment de nous passer la clé, celui-ci accepte en répondant de manière très aimable avant de se rendre compte de la boulette qu’il vient de faire et de jurer qu’on ne l’y reprendra plus.

Que dire aussi des personnages ? Leur excentricité est sans pareille et chacun possède une identité propre et extrêmement riche. Il y a du choix entre le touriste aveugle, le pigeon insomniaque ou encore le loup-garou défendeur des droits des lycanthropes. Certains essaieront de nous aider et il faudra répondre à leurs demandes pour progresser, d’autres seront au contraire plus hostiles et il sera nécessaire de détourner leur attention pour récupérer ce que nous cherchons.

Un point and click avec des défauts de point and click.

Darkestville Castle n’a pas vraiment de défaut particulier si ce n’est les habituels défauts que l’on retrouve dans le genre. Il nous arrive en effet de rester coincé devant certaines énigmes qui nous donnent particulièrement du fil à retordre. Sans système d’astuce, les moins patients risquent de se retrouver rapidement à regarder une soluce sur Internet et sans moyen de se remémorer notre avancée (comme un carnet par exemple), il n’est pas toujours simple de se souvenir où nous en sommes rendus.

Ce qui est un peu dommage également, c’est que le joueur ne peut déplacer le personnage qu’en cliquant sur l’endroit désiré, trahissant son portage depuis le PC. Cela rend le gameplay légèrement inconfortable, un détail qui aurait pu être réglé en faisant diriger Cid grâce aux joysticks.

Il est aussi regrettable que la musique soit quelque peu répétitive. Bien qu'elle soit très jolie et très en accord avec l'intrigue et les lieux, il arrive régulièrement que l’on entende la même mélodie plusieurs décors plus loin. Le plaisir de jeu et l’immersion sont toujours là mais il est dommage qu’ils ne soient pas magnifiées par une bande sonore plus diversifiée.

8
Darkestville Castle est une petite pépite qui a su retranscrire la patte des titres de LucasArts tout en ayant ses propres inspirations et sa propre marque. Chaque action à l’écran est l’occasion d’écouter une boutade placée avec intelligence. Les méninges sont mises à contribution pour résoudre les énigmes, même s’il faut avouer qu’elles sont assez inégales, certaines se résoudront les doigts dans le nez tandis que d’autres présentent une logique si absurde, mais compréhensible après coup, qu’il est difficile de les résoudre. Néanmoins, ce serait bouder son plaisir. Darkestville Castle est un titre qui se démarque sur le Nintendo eShop et il serait injuste de passer à côté.

  • L'humour de l'univers et des personnages.
  • Les personnages attachants et pleins de personnalité.
  • L'intrigue qui parvient à se renouveler.
  • L'ambiance, un excellent mélange entre Monkey Island et Tim Burton.
  • Certaines énigmes tordues et parfois pas amusantes.
  • Pas de système d'aide ou d'indice quand on ne sait pas comment avancer.
  • La durée de vie assez courte (même si cela reste honnête comparé au prix).

C-Ptique

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