Nintendo Switch

Cyber Citizen Shockman

Test Switch

Cyber Citizen Shockman

Par Ex-Nihylo - Le 13/06/2023 à 17:40

Cyber Citizen Shockman est un jeu d'action-plateformes paru sur PC-Engine en 1989. N'ayant jamais franchi les frontières japonaises, Ratalaïka, l'éditeur, nous propose de pouvoir enfin nous y essayer presque 35 ans après sa sortie initiale. Les retrogamers vont enfin pouvoir tâter d'un jeu qui fut beaucoup comparé à Megaman à son époque, pour des raisons que l'on évoquera au long de ce test, quant aux autres, quelques ajouts dans le jeu permettent de le rendre plus abordable qu'il n'y parait. Mais laissons place à ces quelques lignes de test qui permettront d'expliciter tout ça.

Un mythe de la PC-Engine

S'agissant du premier jeu d'une série de quatre opus, Shockman est connu au Japon sous le nom de Shubibinman. Il doit son changement de nom suite à la sortie du jeu initial aux Etats-Unis, sans doute parce que ce nom faisait plus vendeur à l'époque, mais aussi parce qu'il évoque plus directement Megaman, à qui il fut maintes fois comparé à sa sortie. Il faut dire qu'il partage plusieurs points communs avec ce dernier, d'abord le fait d'être un jeu d'action-plateformes, plutôt ardu, et aussi par le fait qu'à l'instar d'un Megaman, on choisit le chemin que l'on veut prendre pour atteindre le boss final. Cependant, les comparaisons s'arrêtent là, car notre héros ne se résume pas à Shockman, mais à son équivalente féminine, que l'on peut choisir d'incarner dès le début du jeu. Dommage qu'elle n'ait pas ses coups à elle et que le jeu se joue indifféremment avec l'un ou l'autre des protagonistes, mais introduire un personnage féminin en tant que joueur principal, à l'époque, c'était plutôt osé.

Une autre différence concerne la difficulté : autant appréhender un Megaman, les premières fois, c'est compliqué, autant ici on atteint des sommets en la matière. Nos héros ont beau répondre au doigt et à l'oeil, permettant une jouabilité optimale, les niveaux sont difficiles, vraiment très difficiles, et il faut clairement avancer pas par pas vu que le bourrinage se soldera à coup sûr par une défaite cuisante. Vous voila prévenus ! Enfin, la dernière différence avec Megaman est que bien que vous ayez le choix du niveau, vous devez tout de même opter pour un chemin ou un autre sur la map du jeu, qui vous conduira inéluctablement au boss final. Cependant, vous n'êtes pas obligés de faire tous les embranchements pour parvenir à la fin, mais si vous y parvenez sans utiliser les nouvelles options présentes dans cette version Switch, nul doute que vous vous amuserez à faire en plus les autres niveaux. Le jeu est beau graphiquement, si l'on se réfère aux standards de l'époque, dommage par contre que la bande-son soit si discrète, du moins pas vraiment mémorable. Dommage pour un jeu qui se veut être pêchu, une bonne ambiance musicale étant importante pour se sentir davantage impliqué.

Des options ajoutées bienvenues

Du rétro, c'est bien, des jeux inconnus par chez nous, c'est encore mieux. Mais quand ceux-ci ont pris 30 et quelques années d'âge et qu'ils sont dans leur jus d'origine, ça peut rebuter tout de même pas mal de joueurs. Heureusement, l'éditeur a prévu le coup en prévoyant tout d'abord des options pour ne pas rester bloqué d'entrée de jeu. En effet, vous aurez à loisir, au début ou même en cours de partie, de pouvoir choisir d'être invulnérable ou d'avoir tout l'argent nécessaire à l'achat d'amélioration de votre perso. Autant dire que cela facilite grandement votre avancée dans le jeu : à vous les joies de pouvoir enfin finir tel ou tel niveau, ou de venir à bout de tel ou tel boss, car ceux-ci, qui apparaissaient systématiquement à chaque fin de niveau, vous en feront voir de toutes les couleurs, au fur et à mesure de votre avancée.

De même, des options graphiques sont de la partie, vous pourrez sélectionner parmi une pléiade les filtres qu'il vous plaira, afin d'optimiser le plaisir de vos yeux. Vous pourrez ainsi ajuster l'image, la courbure de l'écran, la densité des lignes de balayage, le gamma etc etc, mais aussi profiter d'autres options comme l'avance rapide - idéal si vous la combinez à l'invincibilité, pour finir le jeu plus vite ! - ou encore le traditionnel rembobinage, si vous estimez avoir perdu bêtement une vie ou de l'énergie. Ces options sont là pour faciliter votre apprentissage du jeu, n'hésitez pas à y recourir, surtout si vous êtes néophyte en la matière, quitte à vous en servir de moins en moins par la suite pour pouvoir un jour prétendre à la gloire d'avoir réussi à finir ce jeu de façon purement legit. Ce qui prend environ 1h quand on le connaît très bien et que l'on a acquit la dextérité nécessaire.

Du retro amusant pour tous ?

Un des atouts de ce jeu est la présence d'un mode 2 joueurs. Vu le challenge corsé qui vous attend, jouer à deux s'avèrera très utile si vous souhaitez persister et venir à bout du jeu sans utiliser les multiples options de facilité citées ci-dessus. Cela vous permettra également de mieux prendre votre temps pour apprendre les quelques subtilités du gameplay, dont le saut, qui peut vite se révéler laborieux lorsque l'on n'a pas l'habitude des mécanismes de gameplay d'antan. Nos personnages se déplacent avec une certaine lenteur, qu'il faudra également appréhender, on est loin d'un Castlevania mais on n'a pas non plus la dynamique d'un Megaman. La présence d'une boutique pour se renforcer justifiera l'argent que vous récolterez sur le cadavre de vos ennemis. Le jeu a été traduit en anglais, ce qui est une première, mais on aurait tout de même apprécié l'effort d'une traduction française, surtout qu'il y a peu à traduire dans ce genre de jeu. Aucun lag ou bug n'a été constaté tout au long de ce test, que ce soit en docké ou en mode portable.

Il y en aura donc pour tous les goûts, que l'on soit néophyte ou joueur aguerri, puisque la grande force du jeu est de proposer aussi bien l'expérience originelle, sans aucun autre ajout que la traduction anglaise, tout en permettant à quiconque voudra réduire drastiquement la difficulté du jeu à le faire via un menu d'options implémenté pour l'occasion. Ainsi, tout un chacun pourra s'amuser à parcourir les différents niveaux pour trucider de l'ennemi en-veux-tu-en-voila, à l'aide de vos épées de combat, que l'on prendra plaisir à améliorer moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Enfin, la galerie d'art vous montrera de nombreuses illustrations de personnages et d'environnements, dans une numérisation des images très qualitative. C'est toujours un plaisir que de se rincer l'oeil en visionnant des travaux d'époque qui démontrent une fois de plus l'importance de conserver ces petits morceaux d'histoire du jeu vidéo.

7
Si on aime les jeux d'action-plateformes à l'ancienne, avec un challenge très épicé, nul doute que Cyber Citizen Shockman est fait pour vous. Le die & retry a toute sa place ici, et il faudra véritablement s'accrocher pour en venir à bout, du moins pour tous les puristes qui veulent rejouer dans les conditions d'origine. Le mode deux joueurs donne un second souffle à l'expérience, tandis que les ajouts d'option bonus permettront également à tout un chacun d'en profiter. Espérons que la suite du jeu, qui propose une expérience encore meilleure, subisse le même traitement et parvienne jusqu'à nos Switchs !

  • Shockman, enfin à notre portée !
  • Les ajouts, plus que bienvenus.
  • Le jeu à deux !
  • La bande-son manque de pêche.
  • Une difficulté à ne pas mettre entre toutes les mains...
Pas d'images pour ce test.