Cyber Citizen Shockman 3, plus connu au Japon sous le nom de Shubibinman 3, est un jeu d'action-plateformes paru initialement en 1992 sur PC Engine CD-ROM². Sous titré The Princess from another world dans sa localisation récente en anglais, le jeu est disponible sur nos bonnes vieilles Switch depuis le 3 mai 2024. Saga populaire de jeux de plateformes au Japon, qui n'a malheureusement pas connu la même popularité en occident, les jeux ont quelques traits en commun avec les fameux Megaman. Après avoir sorti les 2 premiers épisodes sur nos Switch, Ratalaïka, l'éditeur, a t-il bien fait de nous faire parvenir le 3è et dernier opus à ce jour des Shubibinman ? Tentative de réponse dans ce test, grâce à un code de jeu fourni gracieusement par l'éditeur.
Un scénario un brin loufoque.
Que l'on incarne Arnold/Tasuke ou Sonya/Kyapiko, l'un des deux protagonistes disponibles, l'histoire diffère très peu. Le scénario commence alors que nos deux héros sirotaient tranquillement une boisson fraîche sur une plage d'un île tropicale. Tout allait bien dans le meilleur des mondes quand soudain, un vaisseau apparaît pour attaquer la ville la plus proche. N'écoutant que leurs courages, nos deux héros se transforment aussitôt en Shockman et partent immédiatement enquêter et défaire ces nouveaux ennemis.
Vous l'aurez compris, tout ici est un bon prétexte pour aller dégommer tout ce qui bouge à l'écran ! En prime, le jeu se paie le luxe d'être jouable à deux en même temps, chose très rare pour l'époque puisque la mode (et sans doute la technique) faisait qu'on ne pouvait jouer à ce genre de jeux qu'à deux en alternatif. Cependant, le jeu étant relativement facile en solo, à deux il sera encore bien plus simple... Mais l'expérience, bien que courte, en vaut la chandelle !
Car oui, ici, le maître mot sera défoulement. On sabre et on liquide chaque nouvel ennemi qui apparaît à l'écran sans trop se poser de questions, on avance et on finit par atteindre un boss de fin de niveau qui ne demande qu'à être battu. Une fois ses paternes cernées, cela sera un jeu d'enfant d'en venir à bout, sans trop perdre de vos barres de vie. Sachant que le jeu comporte sept niveaux et propose un petit rebondissement scénaristique du type "les méchants ne sont finalement pas ceux que l'on croit", on prend plaisir à progresser, même si inéluctablement vous en voudrez toujours plus après avoir passé seulement deux heures pour en venir à bout. Certains boss sont énormes et un petit dialogue se déclenche lorsqu'on les rencontre, mais également après leur avoir fait goûter la défaite.
Une vitrine pour le CD-Rom² de la PC-Engine ?
Plus qu'une simple vitrine technologique pour l'époque, Shockman 3 a été pensé pour être un véritable jeu d'action, fun à jouer tout en bénéficiant des apports du support CD. Ainsi, on a droit à de véritable séquences que l'on qualifiait de cinématique à l'époque, dans la mesure où la succession d'images, plutôt jolies, comportait un doublage intégral ! Et ça, seul le support CD pouvait le permettre, quant les cartouches de jeu ne disposaient pas de la place mémoire suffisante. Les développeurs de l'époque avaient pris une belle petite avance en la matière puisqu'il faudra attendre l'arrivée des 32 bits pour voir la pratique généralisée, vidéos en sus. Les fans de jeux rétro seront assurément aux anges, et nul doute que ses graphismes et son animation d'époque plairont au plus grand nombre. Pour mieux situer le jeu au niveau de sa réalisation globale, on est dans le haut de panier d'un jeu NES, les dialogues doublés en japonais en plus.
Histoire de varier quelque peu le concept, on se retrouve sur le dos d'un robot pendant une partie d'un niveau, ce qui contribue à éviter la redondance du genre. Une phase de shoot-them-up est même de la partie vers la seconde moitié du jeu ! L'effort est appréciable même si on aurait aimé des niveaux supplémentaires, surtout qu'il y avait la place, vu qu'il s'agissait d'un support cd à l'époque. Le jeu est en tout cas fluide, aucun ralentissement ne venant perturber les multiples animations qui parsèment parfois l'écran. Les environnement sont suffisamment variés, vous entraînant aussi bien à vous battre en ville que dans l'espace intersidérale. A cela s'ajoute une bande-son entrainante, qui contribue grandement à l'immersion du joueur, ainsi que des bruitages convaincants. Le sabre est de nouveau l'arme de base, comme dans le 1er Shockman, mais on peut effectuer un tir en concentrant la touche d'attaque : idéal pour battre à distance certains vilains !
Des ajouts peu utiles.
Quelques ajouts agréables sont de la partie, comme la traduction en anglais du jeu, la première donc depuis sa sortie initiale, en 1992 ! Une traduction en français aurait été un petit plus sympathique, même si il n'y a pas besoin d'avoir un grand niveau d'anglais pour comprendre les cut-scenes. Quelques filtres font également leurs apparitions, permettant un affichage plus proche de celui d'origine sur nos télés modernes. Une galerie d'images comportant des scans faits main, ainsi que des dessins d'époque d'enfants liés à un concours japonais pour fêter la sortie du jeu sont également de la partie. On peut choisir d'avoir d'emblée accès à ce bonus ou pas, dans les menus d'option. Normalement, il faut d'abord finir le jeu une première fois pour y avoir accès, mais ceux qui voudront absolument en profiter rapidement pourront donc y avoir accès.
Paradoxalement, ce qui dessert le plus le titre, ce sont les ajouts d'option bonus. Facultatives, la tentation est malheureusement grande de les activer avant une première session, risquant de nuire l'expérience de jeu et donc lui ôtant de fait tout son charme. On peut ainsi se rendre invincible, immortel ou encore tuer les ennemis en un seul coup, parmi les options que l'on peut activer d'emblée. Egalement présente, la fonction rembobinage en pressant et maintenant une touche, en cas d'échec, est de la partie. Toutes ces options nuisent considérablement à l'expérience proposée dans le sens où le jeu est déjà très facile en soi, surtout à deux joueurs. Il n'y a donc aucun intérêt de les activer, ni d'ailleurs de les proposer, à moins de vouloir absolument faire jouer un bambin de 4 ans à ce jeu (et encore).
