Nintendo Switch

CONVERGENCE: A League of Legends Story

Test Switch

CONVERGENCE: A League of Legends Story

Par Kosmo56 - Le 04/07/2023 à 11:10

League of Legends est un jeu bien connu, peut-être autant pour son côté stratégique et addictif que pour sa communauté aussi toxique qu'une grenouille multicolore. Forte de son succès, et après une série acclamée par le public, un nouveau spin-off fait son apparition sous la forme d'un Metroidvania. Nouveau succès ou digne de se faire insulter par des enfants sur internet ? (Sans rire, n'insultez pas les gens en ligne, c'est pas bien)

Est-ce qu'un nuage de pollution compte comme du mauvais temps s'il est joli ?

Tout commence dans la ville de Zaun, une sorte de cité ruche immense où le pouvoir de la chimie magique domine le paysage. Littéralement. Car toute la ville est recouverte par le « gris Zaunien, » un nuage de pollution toxique forçant les habitants à faire des cures d'air pur de temps en temps. Dans cette ville ridiculement dystopique, un jeune homme se sert de ses inventions pour rétablir la justice : Ekko. En utilisant un mélange de la technologie de Zaun et de la ville voisine de Piltover, il a inventé un appareil lui permettant de revenir quelques secondes dans le passé, un pouvoir assez utile pour qu'il devienne une véritable menace pour les malfrats. Et quand une tour s'effondre, renversant des cristaux d'énergie instables dans tous les bas quartiers, Ekko intervient alors pour sauver la ville, guidé par un allié inattendu : lui-même, venu d'un futur encore pire que son présent.



Le jeu se présente comme un Métroidvania : un jeu de plate-forme / exploration où de nouveaux pouvoirs glanés ça et là vous permettront d'atteindre de nouvelles zones au fur et à mesure de votre progression. Mais Convergence donne aussi la part belle au combat, et lie les deux dans une unique mécanique très chouette : le retour dans le temps. Tel un Prince de Perse, Ekko peut remonter le temps de quelques secondes, annulant ses dégâts, ses chutes et autres boulettes. Bien entendu, vous ne pouvez pas le faire à volonté, mais vous récupérerez des charges pour ce pouvoir de temps en temps, vous forçant à bien jouer plutôt qu'à foncer dans le tas comme un neuneu. Car oui, Convergence n'est pas un jeu très facile.

Non, ça ne s'est pas passé comme ça

Commençons par la plate-forme, sûrement le côté le mieux réussi de Convergence. Ekko n'est, au début du jeu, pas capable de grand chose, mais acquiert rapidement des pouvoirs de traversée très funs. Très vite, vous allez pouvoir grinder sur des câbles, courir sur certains murs ou même vous téléporter pour finir un saut trop juste. Le tout est à gérer avec le lancer de votre Rétrobang, une sorte de Frisbee électrique qui actionnera des interrupteurs, pour créer des parcours variés, exigeants, et franchement amusants, où votre retour dans le temps sera une aide bienvenue. Si on atteint pas la folie furieuse de certains passages de Hollow Knight, votre route sera parsemée de défis parfois corsés pour récupérer un des nombreux secrets optionnels du jeu. Mais votre route standard n'est pas en reste et recèle de nombreux moments mémorables également.

L'ennui vient du fait que Convergence n'est pas seulement un jeu de plate-forme mais comprend aussi une bonne part de combat. Et d'ailleurs, le jeu ne se prive pas pour très souvent totalement arrêter notre progression et nous forcer à combattre des ennemis par forcément très intéressants. Le début du jeu est même carrément rébarbatif, avec un Ekko ne possédant pas beaucoup de compétences, et des ennemis très basiques, mais les choses s'arrangent lorsqu'un PNJ nous propose d'acheter de nouvelles techniques, et qu'on obtient un contre, par exemple. Pas assez pour rendre les combats forcés vraiment funs, surtout quand des vagues et vagues d'ennemis décident de vous pourrir la vie, mais tout de même suffisamment pour les rendre supportables. Et si le bestiaire est plutôt varié, la plupart des ennemis sont plus embêtants qu'autre chose, entre ceux qui vous canardent à distance et ceux qui font des attaques imblocables ou de zone. Sans le retour dans le temps, Convergence serait carrément hardcore. Les combats de boss, eux, sont très bien réalisés par contre, proposant des patterns clairs et un défi équilibré.

Jonglant entre les plate-forme et combat, vous aurez fort à faire pour tout débloquer : poursuite de coffres-fort à pattes, collecte d'engrenages à échanger contre des techniques des combat, figurines de Champions à trouver, éléments pour couleur pour changer de tronche, et tout un codex détaillant le monde à débusquer, il y a toujours un petit secret planqué là on... s'y attend, franchement, les chemins secrets étant plutôt en évidence. La plupart du codex et du lore seront très agréables pour les mordus de l'univers de League of Legends, faisant des clins d’œil appuyés à d'autres personnages, mais n'auront aucune valeur pour les novices. Par contre, l'histoire du jeu en lui-même, les personnages principaux et les enjeux restent accessibles et très bien expliqués, n'excluant pas les néophytes, chose très agréable et pas si commune (n'est-ce pas Touhou Nights et Deedlit in Wonder Labyrinth?) Il y aurait même de quoi devenir curieux tant l'univers qu'on nous détaille est intrigant. Si LoL n'était aussi toxique que Zaun, bien sûr.

Du déjà-vu ? Plutôt du trop à voir.

La carte de Convergence est moins un immense labyrinthe qu'une succession de niveaux reliés par un hub central à explorer au fur et à mesure. Une approche un peu linéaire qui coupe le besoin de revenir sur ses pas et qui permet une bonne progression dans l'histoire, mais qui enlève également pas mal de l'attrait de l'exploration : il est généralement possible de nettoyer une zone lors de son premier passage, et de ne jamais y revenir ensuite, coupant le côté « monde vivant » cher au genre. A vous de voir si vous préférez cette approche légèrement plus linéaire. Mais l'ennui de cette méthode est que certaines portions de la carte sont à sens unique, à cause des puzzles qui les composent, et vous devrez des fois faire des gros détours à cause d'une erreur de navigation.

Et il sera facile de se perdre, car Convergence est un jeu magnifique, même si la Switch ne lui fait vraiment justice, mais il manque de subtilité dans les décors, n'affichant pas les transitions de zone à zone qu'on voit dans Hollow Knight par exemple. Ainsi, impossible de savoir d'un coup d’œil vers où on se dirige. Et en parlant des graphismes, encore une fois très beaux, la surcharge dans les décors fait parfois fouillis, et occulte des éléments importants. On finit par les repérer mais gâcher des retours dans le temps juste pour ça reste dommage.

Restant dans le dommageable, les différents tableaux composant les zones sont séparés par des temps de chargement bien trop longs, qui ruinent le flow du jeu. On hésite presque à explorer quand on sait combien de temps on va passer à poireauter. Un défaut inhérent à la version Switch et à son refus de faire des concessions. Car tout y est : une VF intégrale de très bonne qualité, des musiques superbes, les décors hyper détaillés... c'est juste que notre petite console crache ses poumons, affichant même des ralentissements de temps en temps. Dommage pour un jeu en 2D, mais quand on sait comment les jeux modernes sont faits, ce n'est pas très étonnant : ils sont bien plus complexes qu'on ne pourrait le penser.

Finissons en revenant sur le côté « sonore » du titre. Comme dit plus haut, le jeu bénéficie d'une VF intégrale, avec des acteurs à la voix familière pour les fans de mangas et de dessins animés, et donc très qualitative. Les scènes cinématiques façon BD ont d'autant plus d'impact, et l'histoire est ainsi bien plus prenante. Les musiques sont aussi très réussies, et il ne sera pas rare d'être frappé par leurs qualité, surtout lors de passages de plate-forme plutôt tendus. L'atmosphère globale du jeu est superbe, et on ne peut qu'applaudir le travail fourni sur un spin-off qui aurait pu n'être qu'un sous-produit cynique fait pour arnaquer les fans. Convergence a su, au contraire, renforcer sa licence grâce à sa qualité.

7
Convergence n'est pas qu'un Metroidvania standard, il est rempli de qualités et de choses à faire. Plus linéaire que le moyenne et orienté vers sa narration, c'est une approche intéressante et bien ficelée, et quand tous les éléments fonctionnent ensemble, c'est certainement un des meilleurs titres récents du genre. Malheureusement, ça n'arrive pas tout le temps, et cette version Switch souffre également de quelques défauts techniques. A vous de voir si le jeu en vaut la chandelle.

  • Des superbes graphismes 2D...
  • Un VF intégrale de qualité
  • Un très bon flow sur les phases de plate-forme
  • Plein de choses à faire
  • Une bande-son très réussie
  • Un fan-service présent, mais pas gênant
  • ... qui gênent parfois la lisibilité
  • Des combats trop nombreux et pas très réussis
  • Plus linéaire qu'un Metroidvania classique
  • Quelques soucis techniques sur Switch
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