Chessarama est un jeu de plateau mélangeant puzzle et stratégie sur une multitude de niveaux. Nous y retrouvons un mélange de différents gameplays autour du concept des échecs afin de renouveler l’expérience et proposer différents contenus originaux. Après sa sortie deux ans auparavant sur quelques supports concurrents, il débarque sur Nintendo Switch ce 17 avril 2025. Développé et édité par Minimol Games, ce jeu s’apprête à nous faire découvrir les échecs d’un autre point de vue, et de manière aussi intéressante que ludique.
Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Le bon coup
Le jeu propose de nombreux modes originaux tirant partie des possibilités de déplacement de chaque pièce. Nous sommes guidés au départ de chaque atelier sur un tutoriel expliquant les déplacements de la pièce que nous allons prendre en main. S’en suivra plusieurs niveaux pour se familiariser avant de basculer sur des casse-têtes demandant toujours davantage de réflexion. La complexité des puzzles se fera donc ressentir au fil de notre expérience, amenant selon le niveau sur plusieurs pions à déplacer en même temps, sur un grand nombre d’ennemis à terrasser, ou encore sur une gestion plus stratégique en fonction des capacités et placements des pions. Pour corser le tout, des objectifs supplémentaires peuvent s’ajouter sur un niveau afin de donner davantage de fil à retordre au joueur. Selon le niveau sélectionné, il peut être demandé de le terminer en un certain nombre de mouvements, ou sur une position en particulier, de gagner sans déplacer une pièce spécifique, ou encore de capturer un certain nombre de pions prédéfinis. Pour nous aider pour les déplacements de chaque pièce, un mémo est visible dans le coin inférieur gauche de l’écran quand on positionne le curseur sur le pion. De plus, la sélection d’une pièce fait apparaître les différentes possibilités de mouvement sur le plateau, ce qui simplifie la visualisation des différents coups. Au commencement, pendant que la proposition ne se limite qu’à un seul choix de niveau, les autres modes vont se débloquer au fur et à mesure de la progression.
En effet, chaque partie accomplie permet de cumuler de l'expérience afin d’obtenir par pallier de nouvelles pièces et modes de jeu. Le fait de compléter les objectifs proposés ou de venir à bout de l’ensemble des missions donne sur un bonus d’expérience. Dans l’ensemble ce jeu marque une pause, un moment de détente et de réflexion pour faire passer le temps, se détendre pendant quelques heures tout en stimulant sa logique. Il est accessible pour les différents types de joueurs, du novice au plus accompli, et permet de proposer un challenge évolutif pour tous. De même, on peut être amené à relancer un niveau pour venir à bout des différents objectifs. Le jeu ne nous propose néanmoins pas d’aide si l’on bloque sur un niveau en particulier, nous laissant tourner en boucle jusqu’à obtenir un semblant de résultat. Heureusement, il est possible de passer au niveau suivant si celui lancé pose réellement un problème. Chacune des parties peut être recommencée et choisie dans le menu de sélection, avec la notification de la progression sur le mode ainsi que les objectifs réussis. Trois pièces peu connues peuvent également être jouées dans certains ateliers et sous certaines conditions, à savoir le Chameau, Dabbabah et Alfil. Ces pièces donnent sur d’autres mouvements à découvrir, ce qui ajoute davantage de stratégie et complexifie les possibilités de déplacements pour arriver à ses fins.
Des puzzles à gogo
Chessarama propose une sélection de divers types de jeux autour du thème des échecs. Il propose à travers des niveaux de réflexion, de jouer avec les mécanismes de déplacement de chaque pièce et la cohésion entre elles. Le menu principal mène en premier lieu au choix des jeux de campagne. Cet atelier donne sur une sélection de quatre concepts de jeu différents, tous en lien avec un thème et un gameplay en particulier. Nous nous familiarisons tout d’abord à partir d’une série de niveaux sur la pièce du cavalier, qui a pour objectifs de faire pousser des cultures sur les différentes cases de sa ferme, en y accédant grâce aux spécificités de déplacement en L de cette pièce. De prime abord, très évident à réaliser, les niveaux donnent sur une réflexion plus importante à partir de la complétion de la première dizaine de niveaux. En effet, les possibilités étant moins étendues au début, seul la familiarisation avec les déplacements du cavalier incombe au joueur, avant de donner sur de nombreuses autres possibilités, puis sur la gestion de plusieurs pièces à jouer en concomitance. Au fur et à mesure des éléments débloqués dans le jeu, nous aurons accès à de nouvelles thématiques donnant sur d’autres concepts de gameplay. Nous passerons du thème de la vie à la ferme à celui du football qui tend sur la gestion des positions et des mouvements des pièces pour marquer des buts. Puis nous serons amenés à l’ère des Samouraïs où il nous faudra venir à bout de chaque pièce du plateau dans un ordre stratégique avant d’abattre le Shogun. Enfin, nous serons plongés dans une ambiance plus médiévale où il suffit de protéger et emmener le Pion au bout du plateau pour éliminer un dragon cracheur de feu. Pour chacun de ces concepts, les jeux de campagnes comportent entre 20 et 30 niveaux et 20 à 30 défis associés. Le second mode à apparaître sur le menu principal sera le choix des jeux de batailles.
Ils donnent sur une sélection de 4 jeux de plateau, reprenant les mêmes thèmes que les jeux de campagnes, et avec 5 objectifs spécifiques à atteindre. Pour le thème de la ferme, il faut être le premier à mettre en échec et mat le Roi défendu par une foule de Cavaliers. Pour le football, au milieu de deux équipes de 12 pièces, l’objectif est d’être la première équipe à marquer un but. Pour le thème du Samouraï, il suffit de capturer l'ensemble des 16 pions adverses en étant munis d'une poignée de Reines. Enfin, dans le jeu à l’ambiance médiéval, il faut être le premier à mettre en échec et mat le Roi défendu par une foule de Pions. Après avoir effectué le tutoriel, la difficulté peut être sélectionnée de très facile à très difficile, avec une récompense d’expérience plus importante en fonction du palier sélectionné. Dans ce mode, les emplacements des pièces et la disposition de certaines cases changent à chaque lancement de partie. Sur une même difficulté, il est donc possible de varier les combinaisons et le déroulement du jeu. Enfin, le dernier mode qui apparaît au menu principal sera celui des parties d'échecs. Il propose de jouer au célèbre jeu de plateau contre un adversaire le temps d’une partie. La durée du jeu est sélectionnable avant le lancement, allant à un total par joueur de deux à quinze minutes pour l’ensemble des coups. Les pièces et le plateau sont standards mais peuvent être modifiés contre d’autres apparences thématiques déblocables en fonction des succès effectués dans le jeu. Les différents modes et gameplays donnent ainsi sur une belle variété de choix à découvrir pour le joueur, il pourra autant s’investir sur la complétion des différents niveaux que sur l’atteinte des objectifs plus difficile. Selon les préférences, il pourra sinon débloquer et rester sur le jeu d'échecs, qui se suffit déjà à lui-même, notamment pour les plus passionnés. Cela permet d’allier ce jeu de plateau subtil à notre console favorite, en mode docker comme en mode portable où le rendu reste acceptable et dont l’intérêt prend davantage de sens.
Échec et mat
Chessarama propose une belle panoplie de possibilités, et sort des sentiers battus que l’on connaît déjà pour donner une tournure bien plus interactive à l’apprentissage ou la pratique des échecs. L’accumulation des points de compétences ajoutent un intérêt qui permet de déverrouiller par seuils de nouvelles pièces d’échecs à thème, les jeux de campagne et de batailles ou des titres. On relèvera ainsi la touche d’originalité sur l’accès aux apparences des différentes pièces, en lien avec les thèmes des campagnes et batailles effectuées. En plus des différents succès à réaliser, des défis quotidiens et hebdomadaires sont mis en place plus tard dans le jeu afin de maintenir l’intérêt du joueur le plus passionné. Ils permettent d’acquérir de l’expérience et du contenu supplémentaire pour ceux venant à bout de ces missions. Cela tend vers une nouvelle perspective de rejouabilité, car ces défis sont de tout ordre, s’effectuent sur les différents types de jeux proposés et s’étale sur un nombre de fois bien déterminé. Nous pouvons par exemple être amenés à capturer 20 pièces sur un jeu de bataille prédéfini, ou gagner une partie d’échec en moitié moins de temps que celui déterminé. La bande son, calme, accompagne le joueur dans ses moments de réflexion intense et varie en fonction des thèmes proposés dans les niveaux. Si besoin, il peut être intéressant de diminuer le son afin de le garder en fond et se concentrer davantage, surtout si elle en devient redondante à l’oreille, ce qui peut arriver. On notera cependant que les graphismes ne sont pas transcendant, la priorité étant plutôt de mise sur les différents puzzles plutôt que sur l’esthétique du jeu. En termes de durée de vie, Chessarama nous occupera une poignée d’heures entre les nombreux ateliers proposés.
Cependant, pour compléter les différents objectifs, il faudra davantage investir de temps et de neurones pour en venir à bout. L’ensemble des jeux de campagne et de batailles sont faisables plutôt rapidement, mais peuvent traîner en longueur sur certaines casse-têtes rebutants. En se forgeant une base technique solide, il devient intéressant de pouvoir lancer des parties d’échec contre des adversaires. Nous regrettons néanmoins l’absence de mode multijoueur local ou en ligne avec un ami. La seule possibilité étant de générer des parties de manière aléatoire. Cela ne permet donc pas beaucoup de choix, que cela soit pour choisir un adversaire à son niveau ou encore pour partager un moment convivial avec ses amis autour de ce jeu de plateau connu de tous. Nous notons toutefois quelques erreurs et détails gênants durant cette expérience sur le jeu. À titre d'exemple, il a été rencontré sur de rares niveaux que le curseur pour signaler le déplacement des pièces est absent ou peu visible, nous retrouvons des erreurs de traduction fréquents, des intitulés d’objectifs incomplets ou mal traduit qui ne permettent pas de comprendre ce qui est attendu pour les terminer, ou enfin des bugs d'affichage dans le suivi des objectifs entamés des batailles. Un cas d’absence de réponse du jeu s’est présenté suite à une partie d’échec achevée, ce qui a contraint à relancer le jeu et invalider la partie par la même occasion. Ces moments sont problématiques bien que l’ensemble du contenu proposé tient réellement la route, nous espérons donc que des correctifs seront mis en place afin d’améliorer le confort de jeu à travers ces quelques points. Enfin, on remarquera tout de même que malgré les erreurs notifiées, le jeu est intégralement traduit en français.