Nintendo Switch

Caravan SandWitch

Test Switch

Caravan SandWitch

Par ggvanrom - Le 12/09 à 11:00

Projet signé par le studio français Plane Toast, Caravan SandWitch vous propose une aventure sur la planète Cigalo, en quête de votre sœur disparue depuis des années. Incitant au voyage et se voulant poétique et émouvant, le titre a-t-il réussi à nous séduire ? La réponse ci-dessous.

Test réalisé à partir d’une copie fournie par l’éditeur.

En quête d’une sœur disparue

Caravan SandWitch nous raconte l’histoire de Sauge, un personnage vivant dans l’espace au sein du Consortium, qui reçoit un signal de détresse de sa sœur Garance. Problème : Garance est portée disparue depuis maintenant 6 ans. Le signal semble provenir de votre planète d’enfance, Cigalo, et vous décidez de partir sur les traces de ce signal pour tenter de découvrir ce qui est arrivé à votre sœur.

Cigalo est une planète viable, mais hélas quasiment déserte à cause de l’accident de la TARAASK, qui a déclenché une tempête magnétique perpétuelle causant la mort de nombreuses personnes. À cause de cet incident, le Consortium, spécialisé dans la colonisation de planètes, a dû abandonner Cigalo et mener son projet Hélios sur d’autres planètes. Vous retrouvez donc une poignée d’humains, de robots, ainsi que les Této, des amphibiens humanoïdes (les locaux), sur Cigalo. Certains vous aideront, tandis que d’autres vous mettront des bâtons dans les roues. Mais n’attendez pas d’action dans ce titre : il s’agit avant tout d’une aventure dépaysante où vous enchaînerez entraide, collecte de matériaux et résolution d’énigmes, le tout dans un univers de science-fiction inspiré des paysages provençaux.



Jamais sans mon van

Même si la surface de jeu n’est pas énorme à proprement parler, Sauge pourra compter sur le van de Rose pour se déplacer. S’agissant de l’un des derniers véhicules fonctionnels sur la planète, Sauge s’en servira pour couvrir de longues distances, et surtout utiliser les nombreuses technologies intégrées par son ami Nèfle. Lorsque vous retournez dans votre village d’enfance, vous constaterez que la navigation GPS est impossible à cause des brouilleurs disséminés un peu partout sur la planète (de petites antennes). Les locaux veulent absolument les détruire pour améliorer leur quotidien, assez limité sur cette planète coupée de tout. Heureusement, Nèfle a fabriqué un transducteur à magnétoformage pour détruire les brouilleurs de l’intérieur… Personnellement, je pense qu’un bon coup de clé à molette aurait pu être tout aussi efficace, mais après tout, c’est un monde de science-fiction. Les détruire vous permettra d'avancer dans l'histoire, et surtout d'avoir une carte qui se découvre petit à petit.

Heureusement, le van aura des améliorations plus intéressantes pour la progression : une antenne multifonctionnelle qui permettra de scanner les environs pour détecter objets et composants, et plus tard une fonction permettant de pirater les installations du Consortium laissées à l’abandon. Enfin, nous aurons également à disposition un grappin, qui permettra d’ouvrir des portes condamnées, de grimper à la tyrolienne et même d’alimenter des prises de courant. Ces améliorations seront nécessaires pour notre quête visant à retrouver la sœur de Sauge, car Nèfle a besoin de la technologie du Consortium pour réussir à détecter d’où vient le signal de détresse.

Votre mission principale sera donc de ramasser le plus possible de composants lors de vos expéditions afin de construire les nouvelles améliorations imaginées par Nèfle, ce qui permettra d’explorer des zones inaccessibles au début du jeu. Si vous pouvez simplement vous amuser à ramasser des composants un peu partout, la manière la plus efficace d’en récolter rapidement sera la résolution des quêtes annexes. Ces dernières vous permettront d’en apprendre davantage sur la vie des différents personnages, leurs proches et le lore de Cigalo : le passé de notre père, les déboires d’Olivier et de Clémentine concernant l’avenir de leur fils Abricot, etc. Au final, l’aventure vous tiendra en haleine une entre 5 et 10 heures jusqu’aux crédits de fin, une durée de vie relativement correcte compte tenu du nombre de quêtes annexes. Les complétistes voudront peut-être explorer les différents points d’intérêt représentés sur la carte par des points d’interrogation, mais il ne s’agit en réalité que de radios diffusant de la musique sur un mince périmètre et d’admirer le magnifique paysage… du moins sur le papier.

L’optimisation avant l’inclusivité, s’il vous plaît ?

Attention, cette partie contient des spoilers sur la fin du jeu.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, chaque développeur est libre d’utiliser et de doser l’inclusivité dans son œuvre. C’est un choix tantôt artistique, tantôt progressiste, que Plane Toast a fait pour Caravan SandWitch. Si en temps normal jouer à un jeu utilisant l’écriture inclusive ne me dérange pas, je suis beaucoup moins conciliant quand le travail d’optimisation qu’on attend dans un jeu vidéo n’est pas à la hauteur.

En un mot comme en cent, la version 1.0.1 sur laquelle j’ai testé Caravan SandWitch propose un rendu inexcusable. Les textures et la résolution ont pris un sacré coup sur Switch en mode salon, et le mode portable est une infâme bouillie de pixels. Le clipping est omniprésent et surgit littéralement sous notre nez. Côté physique, les sauts manquent parfois de précision et sont laborieux, et la caméra qui s’emballe dans les couloirs rappelle les débuts de la 3D. Côté bugs, il peut arriver que le van se bloque dans le décor après une chute, forçant le redémarrage du jeu (heureusement, les sauvegardes automatiques sont nombreuses). Parfois, les boutons d’interaction ne répondent plus, et il faut aller dans le menu du jeu, puis en sortir pour que cela refonctionne. Problème : si cela arrive pendant une cinématique, vous devrez redémarrer le jeu, car le menu n’est pas accessible. On repassera également sur le personnage qui se téléporte ou change de place avant de charger une cinématique (genre Sauve qui l'espace d'une seconde passe de dans le van à sur le van avant le déclenchement d'une cinématique). Côté audio nous avons aussi le "cri" de Sauge lors d'un saut qui se déclenche avec 2 ou 3 secondes de retard, ou des bips d'interactions eux aussi en décalage.

Le fait que le jeu ait mis autant d’efforts dans l'inclusivité, au détriment d'une jouabilité correcte (du moins sur cette version Nintendo Switch), me pose problème. Si le jeu est mal optimisé ou buggé, il m’est difficile de m’immerger dans l’histoire. Même si j’avoue avoir été surpris par la révélation concernant la sorcière qui nous suit tout au long de l’aventure, la révélation sur le sort de Garance et l’attitude de Nèfle, censés être des moments riches en émotion, n’ont pas réussi à m’émouvoir. La philosophie anticapitaliste à tout prix avec l’incident de la TARAASK me semble un peu exagérée et trop vite acceptée. C’est d’autant plus dommage que la compositrice Antynomy a fait un superbe travail avec l’OST du jeu, qui nous plonge davantage dans l’ambiance que les décors du jeu, certes dépaysants, mais trop dégradés sur Nintendo Switch.


 

5
C'est donc un avis mitigé pour Caravan SandWitch. Si cette aventure narrative vendait aux joueurs un dépaysement dans un univers de science-fiction, couplé à une magnifique OST et des décors contemplatifs censés s'inspirer des paysages provençaux, le traitement réservé à cette version Nintendo Switch en terme d'optimisation fait mal au cœur dans son état actuel. On conseillera aux joueurs d'attendre une mise à jour corrective ou de faire le jeu sur PC ou consoles concurrentes.

  • Les nombreux gadgets du van
  • Une très belle OST
  • 5 à 10 heures pour terminer le jeu
  • L'optimisation du jeu est à revoir d'urgence sur Nintendo Switch
  • Les révélations finales n'ont pas réussi à faire mouche
  • Je vous ai dit que l'optimisation était vraiment aux fraises ?