Nintendo Switch

Bramble: The Mountain King

Test Switch

Bramble: The Mountain King

Par Kosmo56 - Le 14/05/2023 à 16:00

Les jeux vidéos, c'est comme une boite de chocolat. Il y en a qui sont très bons mais qui ne plaisent pas à tout le monde. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Et l'ennui avec des titres à ambiance comme Bramble, c'est que tout repose sur un avis très subjectif. Où s'arrêtent les qualités du jeu et où commencent les limites du goût ?

Comme un conte de fée ! Les vrais, avec les gens qui meurent.

L'histoire commence tout en douceur. Nous contrôlons Olle, un jeune garçon qui se réveille en pleine nuit, et constate que sa sœur Lillemor s'est fait la belle. Prenant son courage à deux mains, Olle part à sa suite, et traverse des bois noirs et inquiétants avant de retrouver sa chère sœurette. Suite à une chute, les deux se retrouvent à faire un détour pour rentrer chez eux, mais se retrouvent perdus et croisent des gnomes et autres gentilles créatures magiques... jusqu'à ce que les choses prennent un tournant sombre. Lillemor est soudainement enlevée par un troll, et Olle se retrouve seul et démuni. Il devra traverser toute la forêt, affronter de nombreux dangers pour enfin l'arracher aux mains du titulaire roi de la montagne, et prouver sa valeur en chemin.



Bramble est un titre avec une atmosphère très marquée. Avec son esthétique réaliste, ses jeux de lumières et les deux pieds dans le folklore scandinave, c'est un conte de fées à l'ancienne, avec tout ce qu'il faut en horreur, merveilleux, et cruauté. D'ailleurs, le titre se targue d'un PEGI 18. Ironique, non, pour un conte de fées ? Il faut dire que Olle peut décéder de bien des façons, et étant un garçonnet de 8 ans, l'imagerie peut-être très crue. Quelques scènes ici et là sont également lourdes de sous-entendus et pourraient troubler certains. Dommage que sur Switch, l'effet soit très dilué par des graphismes à la limite de l'acceptable, avec des lumières foireuses, des textures crados et autres joyeusetés typiques des portages pas optimisés. Mais nous reparlerons des performances du jeu plus tard. Pas d'horreur ou de jumpscare à craindre de la part de Bramble, donc, mais plutôt une ambiance générale pesante et des thèmes difficiles pour certains.

Hé, Raiponce, lance moi une autre manette !

Le gameplay de base est on ne peut plus simple, et peut-être un point de contention. Vous devez progresser dans des niveaux qui sont en fait des couloirs, et résoudre quelques énigmes ou épreuves d'habileté pour pouvoir continuer. Et de temps en temps, un boss vous barrera la route. Les énigmes sont très variées, jamais bien difficiles, mais sont parfois mal présentées, comme une manivelle dont on nous indique bizarrement qu'on peut l'actionner, ou un passage ou la lumière est si faible qu'on ne distingue à peine notre objectif. Mais les choses ne sont jamais aussi hasardeuses que pendant les épreuves de plate-forme. La maniabilité est excessivement simple, avec seulement un bouton pour sauter, mais la physique est capricieuse, et vous raterez souvent une épreuve alors que vous faites ce qu'il faut. Et ça, c'est quand le jeu ne bug pas, et vous bloque dans un mur, ou pire, bloque un objet dont vous avez besoin. Les checkpoints sont nombreux, mais recommencer encore et encore est très frustrant, en plus du gameplay simpliste. Les boss souffrent du même problème : vous n'avez qu'un point de vie, et faire ce qu'il faut ne suffira pas toujours à gagner au vu des nombreux bugs d'affichage et de collision. C'est dommage, car ils sont clairement la partie la plus intéressante du jeu. En fait, c'est tout le gameplay qui est maladroitement fait : nous avons un bouton pour courir et un bouton pour nous éclairer, mais aucun intérêt à les lâcher. On passe notre temps avec les index appuyant sur ces fonctions. Ne devraient-elles pas donc être activées de base ? On joue pour s'amuser, pas pour souffrir de crampes.

Au final, Bramble provoque quelques émotions qu'on aimerait éviter : le malaise devant quelques scènes glauques, puis le désintérêt après les avoir revues 10 fois parce qu'on est mort sur un truc qu'on a pas vu, puis la colère alors qu'on recommence encore et encore, et pour finir l'ennui, quand on doit pousser des boîtes ou parcourir des dizaines de mètre sans rien faire jusqu'à la prochaine épreuve dont on est certain qu'on va rater quelques fois. Certes, l'ambiance est là, le côté narration comme un conte est chouette, mais au-delà du gameplay frustrant, le tout est aussi décousu, avec Olle qui rencontre toute la faune mythique de son pays, des zombies, des monstro-plantes, et tout ça sans contexte. Certains moment sont véritablement poignants, mais se perdent dans une mélasse de passages étranges et sans intérêt. Ou est-ce voulu, et traité comme un rêve, où on passe du coq à l'âne sans prévenir ? Des séquences de rêves, flashbacks et hallucinations sont aussi présentes, histoire d'être encore plus perdu. Finalement, on se sent assez peu concerné par l'histoire après quelque temps, à force de ne plus revoir Lillemor et de juste faire une visite au zoo des créatures pas belles qui veulent nous manger.

Le mieux est encore qu'on nous le raconte

Comme dit plus haut, Bramble souffre de graphismes plutôt moches, plus dus à la puissance mitigée de la Switch qu'au jeu lui-même. En plus de ne pas être joli, on se paye des ralentissements, et on perd franchement en ambiance, sans compter la maniabilité imparfaite et le gameplay un peu simpliste. Si on devait comparer Bramble à un autre jeu, on pourrait citer Inside ou Limbo, mais ces deux jeux maîtrisaient ce qu'ils faisaient. C'est le même style de jeu linéaire à énigmes simples, mais Bramble y ajoute un côté action mal maîtrisé et franchement punitif. Alors, est-ce que la Switch est à montrer du doigt ? Pas seulement.

Le jeu connaît un grand succès sur Twitch, et c'est dû à son ambiance. C'est un jeu agréable à regarder, où s'immerger... tant qu'on y joue pas. Ou si on y joue, il sera bien agréable d'avoir un compagnon qui vous aide, ou un soutien avec qui parler, au moins. Il est bien mieux de prendre du recul sur un tel jeu et de se concentrer sur ce qui est réussi, plutôt que sur un élément qui est trop bancal : son gameplay. Gardez cela en tête si Bramble vous intéresse. Dans la série des reproches, on pourra aussi déplorer une absence de bestiaire, crucial pour le côté culturel et éducatif, et surtout, la longueur minime du jeu, qui peut se traverser en 5 heures, voire beaucoup moins sans mourir. Sans véritable intérêt à rejouer une fois tout vu, et sans trophées à débloquer sur Switch, on aura vite fait de balancer Bramble au fond du puits au pire, et de s'en souvenir comme une courte expérience dépaysante, mais frustrante au mieux.

4
Bramble est un jeu bien imparfait, proposant une idée brillante et une ambiance sombre et glauque réussie, mais inégale, avec une réalisation ratée sur Switch. Agréable à regarder, ou avec quelqu'un en backseat, si vous vous intéressez à ce jeu, la version Switch devrait être votre dernière alternative dû à son optimisation affreuse et son manque de trophées pour les complétionistes.  

  • L'atmosphère réussie
  • Les contes scandinaves sont un contexte de jeu très intéressant
  • Gameplay basique et souvent raté
  • Des bugs en pagaille
  • C'est moche, très moche
  • Et ça rame!
  • Recommencer la même chose 40 fois, ça n'est pas amusant si c'est à cause d'un jeu mal fichu
  • Très court, aucune raison de recommencer
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