Nintendo Switch

Blacksad : Under the Skin

Test Switch

Blacksad : Under the Skin

Par ggvanrom - Le 16/12/2019 à 08:00

Bien que n'ayant connu l'existence de la BD Blacksad que très récemment, j'attendais impatiemment le jeu vidéo Blacksad - Under the Skin. Fruit d'une collaboration entre plusieurs studios européens, le challenge était de faire connaitre la licence, tout en la retranscrivant le plus fidèlement possible sur ce nouveau format. Pari réussi ? Nous allons enquêter ensemble !

*Test réalisé à partir d'une version fournie par Microïds*

New York, New York

Pour ceux ne connaissant pas l'univers de Blacksad, il s'agit d'une bande dessinée espagnole écrite par Juan Diaz Canales, composée de 5 tomes et 3 hors-série parus entre 2000 e't 2013. Nous y suivons un détective privé du nom de John Blacksad prenant l'apparence d'un grand chat noir anthropomorphique (comme tous les personnages de la BD) dans un New York des années 50 à l'ambiance très noire, sous fonds de violences urbaines et guerres raciales.

Pour Blacksad - Under the Skin, les scénaristes ont décidé d'offrir une histoire totalement originale, pouvant captiver aussi bien les fans que les néophytes. L'écran du jeu nous accueille sous un fond jazz avec un plan fixe sur une salle de boxe, avec au milieu du ring un chat pendu. Une femme découvre le corps, pousse un hurlement d'horreur, puis fondu en noir. Bienvenue dans l'univers de Blacksad !

John Blacksad, un détective plutôt chat noir

Une fois le jeu lancé, le titre pose tout de suite les bases. Un bureau où s'empilent paperasse, alcools et autres vestiges du temps passé, et assis sur le bord du bureau, John Blacksad, détective privé de son état que la Vie a fini par rendre renfrogné. Alors qu'il finissait juste un échange musclé avec un rhinocéros qu'il était censé suivre pour une enquête d'adultère, le voilà affublé d'une nouvelle affaire. Joe Dunn, propriétaire d'un club de boxe a été retrouvé pendu, et son boxeur vedette Rober Yale censé participer à un match capital est posé disparu. Il est donc engagé par la fille du défunt Sonia Dunn afin de retrouver le boxeur disparu, et éventuellement lever le voile sur la mort mystérieuse de son père.

Avec son trench beige sur les épaules et après un petit briefing avec sa cliente, Blacksad peut enfin démarer son enquête dans les rues sombres et peu engageantes de New York. Votre première tâche consistera à récolter des indices sur les lieux du crime afin de comprendre ce qui s'est réellement passé le jour de la mort de Joe Dunn. Car si au départ la pendaison laissait penser à un suicide, vous vous rendrez compte au fur et à mesure de votre investigation que cette histoire est bien plus complexe qu'elle ne laissait l'envisager.

Pour mener l'enquête, vous évoluerez donc dans des environnements en 3D, et devrez manœuvrer Blacksad pour le faire interagir avec les différents éléments du décor, mais également les différents personnages que vous rencontrerez afin de récolter des indices, lier ces derniers entre eux afin de comprendre les évènements passés, et ainsi faire avancer l'action. Parler d'action est un peu fort car jeu d'enquête oblige, le jeu est relativement lent, préférant mettre en avant la narration. Vous passerez vos premières heures à jongler entre le club de boxe, le bureau et un diner afin d'interroger les suspects et tenter d'en apprendre davantage sur le boxeur que vous recherchez partout.

"L'action" en elle-même se résumera alors à cliquer des éléments de décor et interagir avec les témoins. De temps en temps, vous pourrez utiliser vos capacités de félin pour vous concentrer sur des éléments visuels ou olfactifs sur vos interlocuteurs ou encore l'arrière-plan, comme des yeux humides, ou encore une broche sur un costume. Le tout débloquant de nouvelles lignes de dialogue et faisant avancer l'histoire. Le jeu aura aussi sa dose de QTE censée apporter du dynamisme, mais force est de constater que ces derniers ne laissent pas la place à de multiples conclusions. Si vous ratez un QTE, vous n'aurez d'autres choix que de recommencer encore et encore pour rester sur les rails de l'histoire.

Une ambiance polar noir fidèlement retranscrite mais...

Point fort de la BD Blacksad, le plus dur pour les développeurs était de réussir à retranscrire cette ambiance polar noir dans un jeu vidéo. Sur ce point, les équipes ont fait un bon travail,, le tout agrémenté d'une bande-son jazz du plus bel effet. Quant aux personnages anthropomorphiques, ce choix du scénariste loin d'être anecdotique est là pour mettre en avant les nombreux préjugés de notre propre société. Préjugés sur la race de tels ou tels personnages, conflits entre bêtes blanches et noires, capacités propres qu'à certaines races (sens et odorat de chat par exemple). 

En plus de l'histoire principale, vous pourrez également retrouver dans les menus du jeu un carnet vous narrant sous la forme d'une BD l'histoire du jeu jusqu'à votre point actuel. Aussi, vous avez également le menu "Blacksad" qui vous permet de voir votre profil de joueur en fonction des différents choix que vous aurez pris durant l'aventure. Plutôt dur à cuire ou sensible, solitaire ou romantique etc. Ces éléments n'influenceront pas l'histoire mais seront un moyen d'apporter au grand chat noir vos propres traits de caractère.

Néanmoins, malgré son ambiance, son univers et ses personnages accrocheurs, le tout supporté par un bon doublage  vocal, le titre traine de grosses casseroles derrière lui. Malgré la sortie d'un patch plutôt massif sensé apporté plusieurs gros correctifs, Blacksad : Under the Skin est ce qu'on peut trouver de pire en matière de finition, et ce quel que soit le support sur lequel vous jouez.

Chat-crilège côté finition

Même si vous avez une bonne histoire, des personnages percutants, un bon doublage et une musique de qualité, un jeu ne vaut rien si ce dernier n'est pas jouable. Et de ce point de vue Blacksad : Under the Skin accumule un ensemble de défaut qui, s'ils pouvaient être compréhensibles au début de la décennie, ne passent pas en 2019.

Si la direction artistique est à saluer, les soucis techniques s'accumulent au fur et à mesure de votre progression. J'ai personnellement dû redémarrer jusqu'à 6 fois le jeu en une seule heure à cause de bugs variés. Blacksad qui disparaît de la zone de jeu, ligne de dialogue qui ne se déclenche pas. PNJ qui ne se charge pas, ou action impossible à réaliser. Le tout couplé à d'autres bugs plus mineurs comme une très mauvaise synchronisation labiale, avec parfois des dialogues qui se coupent au beau milieu d'une phrase, ou le fond sonore qui rend inaudible un monologue. Mais le pire reste dans les textures, si de base les graphismes ne sont pas le point fort du titre, voir les textures disparaitre et réapparaitre quelques minutes plus tard ne fait absolument pas propre. L'inégalité de la qualité de rendu des personnages est aussi choquant à bien des moments.

On se doutait déjà des quelques soucis techniques quand Microids avait annoncé le report du jeu à plusieurs reprises, mais quand même la version PC est pointée du doigt pour un manque de finition, on ne pouvait que craindre le pire pour la version Nintendo Switch, entre les temps de chargement et surtout ce flou constant en mode portable. Et c'est d'autant plus dommage qu'encore une fois l'histoire est intéressante à suivre, mais avec de tels soucis techniques, relancer le jeu pour la douzième fois à cause d'un bug n'aide pas à l'immersion

 

4.5
Si Blacksad : Under the Skin propose tous les éléments pour attirer les amateurs de jeux d'enquête, les trop nombreux soucis techniques présents sur la version Switch m'empêchent de lui accorder une note décente. C'est d'autant plus regrettable que le personnage de Blacksad est intéressant, tout comme l'univers de la BD. Après plusieurs heures de jeu à pester contre les divers bugs du jeu, j'ai finalement rangé le titre au placard, et je suis parti acheter le premier tome de la BD, très bonne soit dit en passant. Espérons que les développeurs nous apporteront rapidement de nouveaux patchs correctifs.

  • Une ambiance polar noir réussie
  • Le personnage de John Blacksad
  • La bande-son jazz
  • Une histoire simple mais plaisante à suivre
  • Donne envie de découvrir la BD
  • Les soucis techniques (beaucoup) trop nombreux
  • Les bugs obligent trop souvent à redémarrer le jeu
  • Les textures qui se font la malle de temps à autres
  • Le mode portable et son flou constant
  • les modèles 3D et doublages vocaux inégaux
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