Nintendo Switch

Assassin's Creed : The Rebel Collection

Test Switch

Assassin's Creed : The Rebel Collection

Par Lotario - Le 27/12/2019 à 08:00

En cette fin d'année, voilà que la Switch accueille un duo de jeux de la licence Assassin's Creed. Ils ont choisi de rassembler les épisodes Black flag et Rogue, deux opus très proches dans leur structure et leur système de jeu ayant marqué la fin d'une époque pour la série avant de subir une transformation notable sur la génération actuelle. Intégrant la navigation et un monde ouvert généreux, la Switch est-elle gagnante en accueillant ces deux portages ? Pour peu que certains d'entre nous ne se soient jamais essayés à cette série, nous allons quelque peu replacer le contexte des deux épisodes

Que cette journée reste à jamais celle où vous avez failli capturer...

Edward Kenway ! Voici le nom du héros de l'opus Black Flag (sorti en 2013) et au demeurant un pirate hors pair. Le jeu commence par le départ de notre personnage, quittant sa femme pour une expédition de deux ans en mer et ainsi gagner sa croûte. Hors de question de travailler pour la marine marchande. Nous voilà donc en pleine mer, affrontant un autre navire. Un membre de la confrérie des Assassins aborde le bateau mais une explosion vous éjecte tous deux du navire. Sur la plage de l'île non loin, vous vous mettez à poursuivre l'Assassin, ce qui fera office de tutoriel afin d'apprendre les rudiments du gameplay. S'ensuivra un combat avec cet homme et vous le ferez trépasser. Pirate jusqu'au bout des doigts, vous empruntez sa tenue et usurpez son identité en espérant vous faire un joli magot en remplissant sa mission.

Une fois de plus, il s'agira d'une relique des précurseurs que Templiers et Assassins se disputeront durant l'aventure. Kenway quant à lui sera très différent d'un Altaïr ou d'un Ezio puisqu'il agit avant tout pour ses propres intérêts. Black Flag mettra au cœur du jeu la navigation qui avait été introduite par le troisième opus au travers de missions spécifiques. Ici, bienvenue l'open world vous permettant de naviguer où vous le souhaitez à la découverte d'îles et de petites bourgades à commencer par la Havane. L'exotisme dans toute sa splendeur avec des couleurs chatoyantes et une végétation luxuriante. Vous ferez donc l'acquisition du Jackdaw, navire que vous pourrez améliorer tel un personnage : résistance, canons, équipage, etc. Vous pourrez en faire un véritable arsenal meurtrier afin de venir à bout des navires les plus robustes ! Il faut avouer que l'histoire n'est pas la plus passionnante de la série mais le contexte piraterie comblera ce défaut. Qui n'a pas rêvé enfant de dresser son pavillon noir et défier d'autres navires afin de les aborder !

Esprit rebelle !

Présentons Rogue à présent. Changement d'ambiance, puisque nous quittons les mers chaudes pour retrouver l'atlantique nord et ses terres gelées. Nous serons cette fois dans le peau de Shay Cormac, un Assassin qui va malheureusement basculer du côté obscur. En effet, l'originalité du titre est le fait que vous serez du côté des templiers (pas de spoil, c'est annoncé depuis la sortie du jeu en 2014). Il y aura en effet un passage très intéressant comme étant le facteur déclenchant de ce changement de camp. Toutefois, on apprécie le personnage même s'il faut tout de suite avouer que Rogue n'est autre qu'un Black Flag 1,5 puisqu'il en reprend toutes les mécaniques : gameplay et navigation. Il viendra toutefois améliorer quelques composantes que nous développerons un peu plus tard. En terme de background, l'histoire ne développe pas grand chose sur le fil rouge de la série. Par ailleurs, les événements du présent seront quant à eux peu pertinents.
Ce qui arrive à convaincre en revanche c'est le côté « nordique » qui donne un peu de renouveau en terme de navigation. Il est amusant de tirer sur de gros blocs de glace afin qu'il s’effondrent et créent de sacrées vagues. Sauf qu'après l’amusement, on en vient à créer ses vagues afin de déstabiliser les navires ennemis. Oui, le vice a du bon ! Des tempêtes de blizzard viendront aussi ponctuer vos diverses traversées, provoquant à l'occasion de vraies tornades pouvant détériorer votre navire de manière notoire. Pour le reste, on reprend la recette de Black Flag, un Open World, certes différent (et sur deux maps) mais fonctionnant exactement de la même manière avec ses forts et ses coins de pêche au harpon. Contrairement à Kenway, Shay est quant à lui beaucoup plus impliqué dans le conflit d'intérêts qu'ont les Assassins et les Templiers. Même si, comme précisé précédemment, l'histoire n'apporte pas grand chose, on se sent tout de même plus impliqué que dans Black Flag.

Des Assassins rouillés ?

Et oui, même un assassin vieillit et sa dextérité en prend inévitablement un coup. Unity et Syndicate, sortis ultérieurement, avaient déjà amélioré le système de Free Run de la série, système qui consiste à faire des déplacements habiles, de style parkour, en maintenant une seule touche. Origins et Odissey ont complètement dépoussiéré le tout en mettant la série aux goûts du jour. Nous pourrions par conséquent nous demander si le système n'aurait pas pris un coup de vieux... Et inévitablement, on va dire oui... Vous aurez des bugs de collision ci et là... Mais surtout la désagréable surprise en pleine course-poursuite de voir votre personnage buter sur un caillou... Les joies des sensations d'antan. Rien de rebutant cependant. Globalement, tout réagi bien et le jeu reste maniable. Votre personnage (quel que soit le titre) dispose d'une panoplie d'armes permettant de varier les plaisirs et surtout mettre en œuvre vos assassinats furtifs. Lames secrètes, doubles épées, flèches soporifiques, bombes, etc. Vous pouvez vraiment choisir une approche différente suivant votre sensibilité et vos envies, même choisir le combat frontal si vous avez de bons réflexes ! Autre détail, dans Rogue nager dans les eaux froides ne sera pas pertinent et vous sentirez le froid vous étreindre peu à peu...
En mer, vous aurez aussi différentes armes à votre disposition. Vous souhaitez prendre en chasse un navire ? Commencez à l'endommager avec vos canons en proue. Puis mettez-vous de côté afin d'envoyer des rafales de boulets avec vos canons. Améliorer votre navire peut aussi vous permettre de disposer de plus de boulets de canon diaboliquement puissants afin de maximiser vos dégâts, un régal ! Vous aurez au fil du temps un vrai sentiment de puissance. Auparavant, il sera nécessaire de collecter diverses ressources comme le fer, le bois, le tissu, etc. Le mieux est bien entendu d'aborder d'autres navires. De la même manière, vous pourrez améliorer l'équipement de Kenway et Shay grâce à la chasse. Sur la terre ferme à vous les lapins et autres loups sans oublier les ours. En mer, la chasse à la baleine et au requin sera ouverte. Vous serez à bord d'une chaloupe tout en essayant de lancer vos harpons sur vos proies ! Ce qui pourra être terriblement redondant en revanche, ce sont les collectes de divers objets tels que les fragments du Nexus et autre coffres très peu lucratifs...

Sur Switch, ça donne quoi ?

Alors, premier point de vigilance, les doublages. Il faut penser à les télécharger via l'eShop et il est dommage que ce ne soit pas indiqué sur le menu du jeu. J'ai dû chercher dans les menus en vain. J'ai choisi par curiosité « téléchargement eShop » afin de voir si du contenu payant était proposé (j’espérais que non puisque les titres sont censé contenir tous les DLC). Et j'ai donc trouvé les doublages français à cet endroit par hasard. Ensuite, il est bon de constater qu'au regard de l'investissement, nous sommes en présence de deux jeux très complets et à la durée de vie très généreuse. En effet, en s'investissant sur la recherche des diverses tenues, de tous les équipements et améliorations, les deux titres vous tiendront de longues heures en haleine. Mais même sans ces éléments, on se surprend régulièrement à naviguer par pur plaisir juste pour prendre en embuscade les petits navires (oui, c'est malsain) mais aussi tenter de détruire une flotte entière seul contre tous ! On regrettera en revanche la disparition des objectifs communautaires qui permettait à des joueurs de s'entraider en ligne.
Techniquement, la Switch s'en sort plutôt bien même s'il faut l'avouer certaines textures font peine à voir à longue distance (enfin... longue... 300 mètres...). Cette sensation est surtout visible en mode dock (et le titre a été testé sur un téléviseur très grand). En revanche, en mode portable, c'est un véritable bonheur de retrouver la série au bout de ses doigts où on le souhaite. Le jeu reste parfaitement fluide et au demeurant, plus fin avec le petit écran. Ce sera l'occasion de profiter de très jolis panoramas tels que les aurores boréales. Vraiment très beau à voir. L'autre défaut très présent est l'aliasing qui se ressent par moments de façon très grossière en mode TV. Malgré tout, le jeu reste très joli sur Switch et plaisant à faire. Il faut noter que tous les DLC sont présents et en l'occurrence l'épisode d'Aveline dans Black Flag ainsi que tout le contenu qui avait été rajouté par le biais de quêtes annexes.

 

8
C'est avec plaisir que nous retrouvons Assassin's Creed sur Switch. Nous sommes en présence de deux titres ayant fait leurs preuves et offrant une expérience riche avec un sentiment de liberté prononcé. Un très bon combo de jeux en cette fin d'année garantissant bon nombre d'heures de jeu.

  • 2 titres complets en un
  • Le Jackdaw et le Morrigan (à améliorer)
  • Naviguer en toute liberté
  • Stabilité des deux titres
  • Une histoire pas toujours inspirée
  • Un gameplay un peu vieillissant
  • L'aliasing parfois trop présent
  • Le doublage du jeu à télécharger sur l'eShop
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