Super NES

StarWing

Test SNES

StarWing

Par sharkun - Le 15/08/2014 à 14:30

21 février 1993, révolution pour le géant japonais Nintendo et le jeu vidéo, puisque ce fut l'arrivée de StarWing (intitulé StarFox en Amérique et au Japon), premier jeu en trois dimensions de la firme mais aussi et surtout, l'arrivée du premier opus d'une série qui deviendra culte par la suite : StarFox, où fut implantée pour la première fois la fameuse puce Super FX permettant un rendu en trois dimensions et tout ça, sur l'inoubliable Super Nintendo. Le pari était tout nouveau à l'époque pour les britanniques de Argonaut Games supervisés par les japonais de Nintendo EAD, les deux studios en charge du développement du jeu. Pari réussi ? Ne soyons pas hypocrite, après toutes ces années : oui, pari évidemment réussi mais pourquoi ?

 

Un nouvel univers Nintendo sans pareil

StarwingDans le système Lylat, un groupe de mercenaires appelé Starfox composé de quatre membres (Peppy Hare le vétéran, Falco Lombardi la mauvaise tête et pilote d'exception, Slippy Toad le mécanicien mais aussi et surtout le boulet de l'équipe et Fox McCloud, leader de l'équipe et protagoniste du jeu) est appelé en renfort par le très respecté général Pepper, commandant en chef des forces Cornériennes. Le but de l'appel est de demander de l'aide aux mercenaires pour l'aider à résister aux assauts de l'armée du scientifique maléfique Andross qui ne digère pas l'exil que lui ont imposé les autorités Cornériennes il y a quelques années de cela, suite à des expériences malsaines qu'il avait réalisées par le passé. Leur mission est donc de défendre Corneria, planète mère du système Lylat, et de se rendre par la suite sur Venom, la première planète du système Lylat qui fut auparavant magnifique et verdoyante mais qui aujourd'hui est un enfer à l'état pur. C'est la raison pour laquelle les forces Corneriennes ont envoyé Andross sur cette terre hostile et invivable. Le problème, c'est qu'il a réussi à rendre une partie de la planète habitable et c'est là-bas que nos héros devront se rendre, en se frayant un chemin parmi l'armada du primate afin d'y contrecarrer ses plans diaboliques. Le scénario ne casse pas trois pattes à un renard enfin, canard, mais l'univers peut se targuer d'être plus qu'original. En effet, voir des animaux anthropomorphiques qui parlent et qui plus est, dans un langage incompréhensible composé seulement de borborygmes, ce n'est pas très courant. Si cela peut paraître rebutant au premier abord, c'est pourtant ce qui fait le charme du jeu et qui reste encore dans les mémoires des joueurs.

 

Un système malin comme un renard

starwingAvant de commencer à jouer, la cinématique du début, devenue culte aujourd'hui, vous mettra tout de suite dans l'ambiance du jeu. On y voit des vaisseaux alliés Cornériens détruits par ceux de la flotte d'Andross dans l'orbite de la planète Corneria. Arrivé au menu, vous aurez la possibilité de vous entraîner sur l'Arwing, véhicule avec lequel vous évoluerez pendant votre mission, mis à votre disposition par le général Pepper, pour le prendre en main, dans un stage où vous devrez exploiter toutes les fonctionnalités qu'offre ce formidable vaisseau. Une fois pris en main, vous pourrez vous lancer dans l'aventure. Trois possibilités s'offrent alors à vous. En effet, il existe trois chemins possibles pour atteindre Venom, le stage final, possédant chacun leurs propres stages et difficultés. Chaque route correspond en réalité à un niveau de difficulté. Pour les novices, la route 1 est recommandée tandis que la route 3 offre beaucoup plus de challenges et de difficultés, de quoi faire plaisir aux habitués des rail-shooters, surtout quand on sait que plus de planètes, qui font office de stages, sont disponibles dans cette route là. Au début de chaque stage, le général Pepper vous expliquera tout ce qu'il y a à savoir sur le site et peut même vous donner quelques conseils sur la manière dont il faudra utiliser l'Arwing dans la zone. A la fin de chaque stage, vos points seront indiqués. Pour en obtenir, il faut tuer le plus d'ennemis possible et faire en sorte que vos alliés et vous vous fassiez toucher le moins possible. Si ce système de score peut paraître assez anecdotique, il est intéressant de réaliser un 100%, puisqu'une vie supplémentaire vous sera offerte si le score parfait est atteint. Les développeurs ont donc eu cette ingénieuse petite idée qui oblige le joueur à être minutieux à certains moments afin d'obtenir le meilleur score possible. Et croyez-moi, cette petite vie vous fera très plaisir quand on connaît la difficulté de StarWing et ce, même sur la route la plus simple du jeu. D'ailleurs, en plus d'un jeu qui comporte une difficulté assez incroyable, un petit temps d'adaptation sera nécessaire pour vous habituer au gameplay du soft (vous aurez le choix, au menu du jeu entre 4 contrôles différents pour piloter l'Arwing). Mais pas de panique, vous aurez votre Arwing et son large panel de fonctionnalités à votre disposition. Le vaisseau de l'équipe Starfox peut accélérer, ralentir, envoyer bombes comme missiles lasers, s'incliner vers la gauche ou la droite et tourner sur lui-même afin de renvoyer les tirs ennemis. Il faudra s'habituer un peu avant de pouvoir contrôler au mieux votre Arwing sans risquer de vous faire descendre.

 

Une équipe unique en constante interaction

starwingComme dans beaucoup de rail shooter, vous aurez, au cours des stages, plusieurs bonus de disponibles afin de vous aider. On peut citer à titre d'exemple les anneaux, argentés ou dorés, qui vous redonneront de la vie, les doubles missiles qui augmenteront votre puissance de tir, les bombes pour exploser, dans un même temps, une flopée d'ennemis ainsi que le bouclier qui vous permettra de résister à 3 tirs avant que votre vie ne soit endommagée. Egalement, comme dit précédemment, Starfox, ce n'est pas un personnage, c'est une équipe. Vous aurez tout au long de l'aventure vos alliés qui vous épauleront. Enfin, ça c'est ce qui est dit sur le papier, puisque ceux-ci ne se contentent que de tirer un petit missile toutes les secondes droit devant eux. On appréciera tout de même les efforts de mise en scène quand on voit l'un d'eux poursuivre des ennemis et les descendre en criant victoire. Toutefois, tout n'est pas tout rose dans StarWing. Peppy, Falco mais aussi et surtout Slippy à qui il convient de décerner la palme du pilote le moins doué, seront parfois poursuivis par un ou plusieurs vaisseaux ennemis, (Falco étant le meilleur pilote, il sera la cible la moins fréquente à l'inverse de Slippy). Il faudra dans ce cas descendre les poursuivants avant qu'ils ne les détruisent ou même, avant qu'ils ne les touchent afin de réaliser le fameux 100% en fin de stage. Cela représente un vrai challenge que de terminer le stage en un seul morceau, mais aussi de protéger coûte que coûte ses alliés puisqu'en les sauvant vous gagnerez plus de points et de bonus.

 

Différent des autres jeux du genre

starwingL'originalité du soft vient aussi du fait que contrairement à d'autres shoot'em up classiques de l'époque, vous possédez une barre de vie. De plus, chaque tir ennemi a son importance. En effet, si vos ailes sont touchées, vous subirez deux fois moins de dommages, sachant qu'il y a une multitude d'ennemis et donc de ce fait, plusieurs types de tirs différents. Néanmoins, vos ailes peuvent être détruites influant ainsi sur la maniabilité de l'Arwing qui sera, de ce fait, plus difficile à contrôler. Le trait fort du jeu et indéniablement l'un des détails qui fait de StarWing un jeu inoubliable, c'est, comme dit précédemment, ses personnages. Le jeu est tout ce qu'il y a de rail shooter mais ponctué de dialogues avec votre équipe et ce qu'il y a de bien, c'est que ceux-ci ne sont pas sans saveur. StarWing, c'est la naissance d'une série mythique mais également de personnages qui deviendront plus tard cultes grâce à leur caractère spécifique. Si Fox ne parle pas beaucoup et se contente de demander à chaque fin de mission si tout le monde va bien et que Peppy est un peu au-dessus de tout ça, on appréciera les bourdes de Slippy qui se fait tout le temps poursuivre et Falco qui rage tout le temps quand on lui vole une cible ou qui est exaspéré par les manœuvres de Slippy. Il existe bien une réelle connivence entre les personnages, même si les dialogues ne sont pas transcendants non plus. Cela rajoute une petite mise en scène bien sympathique et appréciable couplée à toute l'action qui se passe à l'écran. Egalement, chaque stage de jeu classique est ici remplacé par différentes planètes (ou zone) du système Lylat, lieu de l'intrigue et il est intéressant de voir que chacune est variée et possède sa spécificité. Le jeu vous propose treize stages chacun très colorés avec des planètes ayant chacune des ennemis et des environnements qui leur sont propres : le désert de Titania, les grottes de Macbeth en passant par la mer de Fortuna etc. avec au bout de chaque stage un affrontement face à un boss qui tentera de vous barrer la route par tous les moyens. Sans oublier les autres zones comme les champs d'astéroïdes et deux niveaux cachés, vous aurez beaucoup à visiter, mais pas nécessairement longtemps. Oui, le soft n'a pas une durée de vie énorme, ce qui est normal pour un rail shooter de l'époque, mais on aurait apprécié l'ajout d'un ou deux modes supplémentaires comme un mode multijoueurs qui aurait été idéal pour un jeu de ce type. Quelques défauts excusables comparés à tout ce que StarWing apporte.

 

Une réalisation splendide

starwingComment parler de StarWing sans évoquer le trait dominant du jeu : sa 3D. C'est dans une nouvelle dimension que ces nouveaux personnages et ce nouvel univers de Nintendo entrent, avec une 3D rendant l'univers du jeu intégralement polygonal. Encore une fois, c'est un détail qui pourrait en faire fuir certains mais encore une fois, c'est un des détails inoubliables du soft et qui fait tout son charme. Cette réalisation 3D permise par la puce Super FX nous offre un résultat splendide. Les sensations de vitesse, d'avancée et de dynamisme provoquées sont bien présentes et rendent le jeu d'autant plus immersif que beaucoup d'autres rail shooter en 2D. Cette 3D n'a pas seulement marqué un tournant chez Nintendo mais dans le monde vidéoludique entier, et ce, grâce aux raisons évoquées ci-dessus. Cette réalisation 3D pourrait justifier à elle seule la réputation qu'a StarWing de pionnier de l'univers du jeu vidéo. Mais justement, StarWing est rusé comme un renard et ne se contente pas que de ça. Les musiques ont elles aussi traversé les âges et sont devenues cultes et ont plusieurs fois été reprises dans les opus futurs de la série. Au même titre que la musique principale de Super Mario Bros. ou la berceuse de Zelda de The Legend of Zelda, beaucoup de musiques de StarWing sont ancrées non seulement dans la mémoire des joueurs mais également dans l'histoire du jeu vidéo. En même temps, quand on sait que c'est Koji Kondo, compositeur des musiques de Zelda et de Mario qui en est à l'origine, leur qualité n'a rien d'étonnant. La bande-son fait honneur à l'époque 16 bits avec des musiques rythmées dans lesquelles ont entend les caractéristiques sonores de la SNES qui s'accordent parfaitement avec l'ambiance dynamique et explosive de StarWing.

9
StarWing, c'est un jeu, une pépite née d'une alliance entre un studio japonais et un studio britannique, mais StarWing, c'est aussi le début d'une série qui deviendra une série phare de Nintendo. StarWing, c'est une ode au rail shooter, un pionner du genre, les prémices de codes qui deviendront importants et récurrents dans de nombreux jeux vidéo. Bref, StarWing, c'est à l'époque une révolution qui fît l'effet d'une bombe dans le Monde entier et qui mérite amplement sa réputation et son succès aussi bien critique que commercial. Le jeu est non seulement un cadeau aux fans de Nintendo mais également aux gamers de tous les horizons. S'il ne peut se targuer d'avoir une durée de vie conséquente, le soft a le mérite de proposer une expérience unique dans un univers original bourré d'action et ayant sa propre atmosphère, le tout accompagné d'une 3D et d'un gameplay irréprochables pour l'époque.

  • Un gameplay exemplaire
  • Une réalisation 3D très bien réussie
  • Un nouvel univers de Nintendo original
  • Des personnages uniques
  • Une très bonne difficulté
  • Des environnements très variés par rapport aux autres rail shooter
  • Dialogues seulement en anglais
  • Absence de multijoueurs
  • Durée de vie légèrement faible